Jusqu’à maintenant, en 2020...
L’éclosion de COVID-19 (le nouveau coronavirus) a des conséquences économiques à court terme et, pour le moment, les investisseurs évaluent le risque que l’infection se propage partout dans le monde. Au cours des premières semaines de l’année, les investisseurs n’ont pas accordé beaucoup d’attention aux nouvelles concernant le coronavirus. Mais lorsque des cas de virus ont été signalés en Italie, ils ont pris conscience de la situation et ont commencé à s’intéresser aux risques financiers potentiels associés à l’éclosion.
Les perturbations économiques sont prises en compte sur les marchés des actions et ceux des titres à revenu fixe. Les marchés boursiers mondiaux ont chuté, les investisseurs intégrant l’augmentation du risque économique provoquée par le coronavirus. L’indice S&P 500, l’indice composé S&P/TSX et l’indice MSCI EAEO ont tous reculé par rapport à leur récent sommet. Les prix des produits de base comme le pétrole et le cuivre ont également chuté par rapport à leurs sommets respectifs. Les marchés obligataires qui avaient pris en compte le risque avant le début de l’année se sont redressés, le taux de l’obligation du Trésor américain à 10 ans n’étant jamais tombé aussi bas. Les récentes baisses de taux d’intérêt pratiquées par la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada (50 points de base chacun) ont accru la volatilité des marchés.
Avant la nouvelle de l’éclosion du coronavirus, on prévoyait un rendement autour de 5 % ou inférieur à la moyenne avec un risque moyen. Les marchés boursiers ont surévalué les prévisions de croissance des bénéfices, et continuent de le faire, alors qu’ils étaient très improbables dès le départ. Les marchés sont dorénavant aux prises avec les perturbations économiques causées par le coronavirus, tant sur le plan de l’offre que de la demande, puisque les consommateurs limitent leurs dépenses, voyagent moins, passent plus de temps à la maison, etc. Les répercussions économiques du coronavirus ne peuvent qu’accroître les risques.
Le 9 mars 2020, les marchés ont chuté, surtout parce que l’Arabie saoudite a fait part de son intention d’accroître sa production de pétrole et d’offrir des réductions importantes à ses clients d’Asie et d’Europe. Cette nouvelle est survenue alors que les négociations entre les membres de l’OPEP et la Russie ont achoppé la semaine dernière, la Russie ayant renoncé à son engagement de réduire sa production pour soutenir les prix. L’Arabie saoudite et la Russie semblent toutes deux vouloir produire le plus de pétrole possible, ce qui n’est pas particulièrement bon pour l’une ou l’autre des parties. En effet, elles pourraient inonder le marché d’une offre excédentaire, ce qui entraînerait une véritable guerre des prix.
Alors, à quoi pouvons-nous nous attendre?
Par rapport aux autres régions du monde, l’économie américaine pourrait être moins touchée par les retombées économiques de ce virus, ce qui ne veut pas dire qu’elle va fonctionner à plein régime. Aux États-Unis, la croissance du PIB au quatrième trimestre a atteint un taux annualisé de 2,1 %, selon le Bureau of Economics des États-Unis, mais compte tenu de la situation actuelle, ce chiffre n’a pas d’importance. L’activité manufacturière, qui affichait un léger rebond en janvier, continuera probablement de ralentir.
Avant l’éclosion du virus, le cours estimé du pétrole brut de cette année suggérait une croissance positive des bénéfices de l’indice composé S&P/TSX tout au long de 2020, mais les possibilités au Canada seront probablement retardées d’au moins un à deux trimestres en raison de la perturbation du secteur pétrolier.
En Europe, les pays ont des liens économiques plus étroits avec la Chine. Compte tenu du nombre croissant de cas dans des pays comme l’Italie, les conséquences économiques pourraient être similaires à celles de l’Asie. En janvier, la production industrielle en Europe a continué de ralentir, l’économie chinoise ayant déjà ralenti. Les pressions exercées sur les marchés par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine en décembre et les perturbations actuelles de la chaîne d’approvisionnement ne feront que retarder la reprise. Tout rebond en Europe dépend d’un rebond en Chine. Entre-temps, l’économie allemande sera susceptible d’entrer en récession et la croissance globale des bénéfices restera modeste, dans le meilleur des cas.
Investir est un engagement à long terme et même si tout le monde a une idée de la direction que prendront les marchés, personne ne peut prédire le risque ou ce qui poussera les marchés à connaître une correction. Gérer le risque est la seule chose que l’on peut faire. On ne s’attend pas à ce que la volatilité actuelle engendre un marché baissier généralisé. Cependant, les conditions économiques et de marché du moment devant être examinées avec soin, vous ne voudrez peut-être pas appliquer l’idée selon laquelle il faut « acheter en profitant de la baisse » et que les spéculateurs boursiers ont appliquée lors des nombreuses corrections des 10 dernières années.
Comment faire pour surmonter les turbulences?
Si la volatilité met votre discipline et votre motivation à rude épreuve, vous pouvez intégrer plusieurs principes à votre stratégie de placement pour avoir l’esprit plus tranquille et maintenir le cap à long terme.
La diversification de votre portefeuille entre différents secteurs d’activité, pays, économies et catégories de placement vous aidera à répartir les risques, à obtenir des rendements plus stables et à atténuer les effets potentiels des placements qui dégagent des résultats décevants.
Restez discipliné et ne déviez pas de votre plan de placement à long terme – ne vous laissez pas emporter par le tourbillon de vos émotions.
Ne quittez pas le navire. En matière de placement, il suffit parfois de retirer son argent du marché quelques jours pour obtenir des résultats décevants au lieu de faire des gains.
Voyez les choses à long terme. Les marchés ont des hauts et des bas, il faut l’accepter; mais à long terme, ils sont toujours orientés à la hausse.
Tirez profit de l’instabilité des marchés. En plaçant un certain montant à intervalles réguliers, vous pouvez réduire votre coût moyen, car vous achetez plus de parts lorsque les prix sont bas et moins de parts lorsqu’ils sont élevés. Vous n’avez donc pas à craindre de placer une grosse somme au mauvais moment.
En période de volatilité inhabituelle, vous pouvez parfois être tenté, plus ou moins, de paniquer. Mais la panique mène souvent à de mauvaises décisions. Parlez à un conseiller. Il peut vous aider à déterminer comment essuyer la tempête – c’est son travail.
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