Les actions de sociétés à moyenne capitalisation afficheront-elles des rendements supérieurs en 2023?
Alors que les sociétés à petite capitalisation sont secouées par le risque et que les sociétés à grande capitalisation s’essoufflent, le gestionnaire de portefeuille Jeff Mo souligne l’existence d’une solution intermédiaire.
Cet article est paru en anglais dans Wealth Professional.
Alors que les marchés sont confrontés à une nouvelle année d’incertitude, de plus en plus d’investisseurs recherchent des options qui permettent d’éviter le risque lié aux sociétés à petite capitalisation tout en offrant une solution de rechange aux sociétés à grande capitalisation, dont la croissance à long terme risque de ralentir.
La solution, suggère Jeff Mo, gestionnaire de portefeuille chez Mawer Investment Management, est une sélection diversifiée de sociétés à moyenne capitalisation qui peuvent offrir un équilibre entre la sécurité et la croissance.
« L’indice S&P 500 a connu une belle progression au cours des 15 dernières années », explique Jeff Mo. « Mais il n’en a pas toujours été ainsi – jusqu’en 2008, il n’était pas toujours agréable d’être un actionnaire passif de sociétés à grande capitalisation.
« Si nous entrons dans un marché stationnaire avec une croissance inférieure à 10 %, une sélection plus active des titres s’impose, et c’est là que les sociétés à moyenne capitalisation entrent en jeu. »
M. Mo supervise le Fonds d’actions américaines à moyenne capitalisation Manuvie, dont le sous-conseiller est Mawer Investment Management. Selon lui, la convergence de plusieurs tendances du marché pourrait permettre aux actions de sociétés à moyenne capitalisation d’être une perspective prometteuse pour l’année en cours.
Qu’est-ce qu’une société à moyenne capitalisation?
Avant de présenter ses perspectives en matière de placement, M. Mo prend le temps d’expliquer comment il faut faire la différence entre les sociétés à moyenne capitalisation et celles à plus petite et plus grande capitalisation. « La définition traditionnelle d’une société à moyenne capitalisation est celle d’une entreprise dont la capitalisation boursière se situe entre 5 et 10 milliards de dollars », explique-t-il.
« Mais si vous regardez l’indice Russell des titres à moyenne capitalisation, les composantes vont de 500 millions à 56 milliards de dollars, de sorte que notre objectif se situe dans cette fourchette au moment de l’achat, sans que plus de 20 % du portefeuille s’en écarte en raison des fluctuations du cours des actions ou d’autres facteurs de ce genre. »
Selon M. Mo, le large éventail d’entreprises au sein du marché des sociétés de taille moyenne offre une multitude de choix aux investisseurs qui recherchent une croissance stable sans être confinés à une sélection plus restreinte de sociétés à grande capitalisation dont les perspectives sont limitées.
Gestion active
S’adressant aux investisseurs qui détiennent des titres passifs au sein de l’indice S&P 500, il a souligné la surconcentration des placements dans certaines valeurs technologiques.
« Comme des entreprises comme Amazon et Tesla ont connu d’excellents résultats, elles sont devenues très importantes – aujourd’hui, peut-être six sociétés à grande capitalisation sur dix sont liées à la technologie, ce qui représente une forte concentration et une diversification insuffisante pour une stratégie de placements passive. »
M. Mo indique que les investisseurs devraient envisager d’abandonner les outils de suivi d’indices passifs et choisir une gestion plus active de leurs placements, afin de réduire leur exposition croissante à un petit nombre de grandes entreprises.
« Nous pensons que si vous disposez d’une exposition passive aux sociétés américaines à grande capitalisation, vous devriez l’équilibrer par une exposition active aux sociétés à moyenne capitalisation, où vous pouvez trouver des entreprises très robustes et défendables, mais avec l’avantage d’un gestionnaire actif qui peut vous protéger des pièges. »
Pourquoi les sociétés américaines à moyenne capitalisation?
Les actions des grandes entreprises technologiques ont connu une longue période de croissance grâce à une réputation bien méritée de stabilité des rendements. Mais avec les licenciements massifs qui reflètent l’effondrement de la demande des consommateurs, le secteur technologique pourrait être confronté à des facteurs défavorables qui pourraient mettre un terme à sa domination du marché.
« Il y a deux ans, des secteurs comme les technologies de l’information et certaines entreprises plus cycliques étaient très prisés », explique M. Mo. « Aujourd’hui, les investisseurs hésitent et se basent sur des hypothèses assez pessimistes. »
M. Mo explique qu’il surveille de près la poursuite de la reprise depuis l’année dernière, car c’est dans ces conditions que les sociétés à moyenne capitalisation se distinguent habituellement.
« Il est très possible que nous soyons encore dans une période de reprise après le marché baissier de 2022, et les sociétés à moyenne capitalisation ont généralement tendance à sortir les sociétés à grande capitalisation du ralentissement du marché. Nous nous attendons à ce que ce soit également le cas cette fois-ci.
« Il pourrait être prudent de diversifier les grandes capitalisations et le S&P 500 en faveur des moyennes capitalisations, compte tenu de la position dans laquelle nous nous trouvons dans le cycle. »
M. Mo estime également que le marché américain est bien orienté, car les mesures de relance du gouvernement continuent d’alimenter l’activité et la Chine est reléguée à l’arrière-plan.
« Il est logique d’avoir une grande exposition aux États-Unis en ce moment. Les mesures de relance devraient commencer à porter leurs fruits au cours des deux prochaines années, alors que d’autres régions du monde connaissent une situation un peu plus délicate.
« La Chine, par exemple, est passée d’un lieu attrayant du point de vue des capitaux à un lieu où les réglementations sont incohérentes. »
La réussite à portée de main
M. Mo cite l’avantage d’investir dans un fonds de sociétés à moyenne capitalisation dont le gestionnaire actif est constamment à l’affût des occasions qui se présentent.
« Nous ne nous attardons pas aux variables macroéconomiques », précise-t-il. « Nous faisons plutôt une prédiction sur une entreprise particulière, sur la durée et la solidité de son avantage concurrentiel par rapport à ses concurrents.
« Nous prédisons la façon dont nos entreprises disposeront d’avantages concurrentiels dans cinq ans. Nous ne prévoyons pas quel sera le prix du pétrole dans cinq ans. »
Selon lui, Humana est une entreprise qui présente un avantage concurrentiel solide actuellement et dans les années à venir. La combinaison de la stratégie commerciale et de la gestion, des données fondamentales de l’entreprise et du secteur en font un excellent exemple des types d’entreprises que nous recherchons dans le cadre de cette stratégie.
« Au cours des dix dernières années, Humana a connu une croissance supérieure d’environ un point de pourcentage à la moyenne du secteur et s’est lancée dans une stratégie très intéressante, en s’engageant à fond dans les soins basés sur la valeur. »
« La Loi sur la protection des patients et les soins abordables (Affordable Care Act) a grandement simplifié les choses en permettant que les 1 000 dollars par mois que le gouvernement aurait normalement versés à un patient passent par une organisation, qui prend alors en charge tous les coûts des soins de santé de ce patient. »
« Si elles fournissent des soins plus efficaces, ils peuvent garder le profit supplémentaire. Dans le cas contraire, elles doivent assumer les pertes liées à la prise en charge de cette personne et de sa santé. En raison de son envergure, de ses données et de son orientation vers les personnes âgées, Humana est particulièrement bien positionnée pour les soins basés sur la valeur. »
Selon M. Mo, Humana n’est qu’un exemple parmi d’autres où un fonds géré activement peut repérer les éléments positifs dans une conjoncture relativement sombre sur le plan des actions. Et comme les actions des grandes sociétés technologiques montrent enfin des signes de ralentissement après un parcours impressionnant, il estime que les sociétés à moyenne capitalisation pourraient être les prochaines à réaliser des rendements supérieurs.
Renseignements importants
Commandité par Gestion de placements Manuvie, mai 2023.
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