Comprendre la liquidité des FNB d’obligations

Les fonds négociés en bourse (FNB) de titres à revenu fixe connaissent une forte croissance, mais certains mythes et malentendus courants au sujet de la liquidité des FNB d’obligations persistent. Nous examinons de plus près les raisons pour lesquelles il est si important de tenir compte d’autres facteurs que le volume des opérations ou les actifs d’un FNB dans l’évaluation de la liquidité des FNB individuels.

Les premiers FNB de titres à revenu fixe canadiens n’ont été lancés qu’en 2000, soit une décennie après le lancement du premier FNB d’actions en 1990. Aujourd’hui, la majorité des FNB sont axés sur les actions, mais les FNB d’obligations se portent bien, les épargnants cherchant des stratégies pour stimuler le rendement dans un contexte de faiblesse des taux d’intérêt.

Bien que les FNB de titres à revenu fixe soient assez récents, ils ont déjà réussi à surmonter plusieurs tempêtes importantes, y compris la crise financière mondiale, l’annonce du retrait des mesures de relance en 2013 et la panique associée à la COVID-19¹. Toutefois, certains mythes concernant la liquidité des FNB d’obligations persistent malgré cette feuille de route. Il est possible que les marchés boursiers et obligataires se négocient et s’ajustent différemment. Dans le but d’aider les épargnants dans les FNB à savoir ce qu’ils possèdent, nous souhaitions leur expliquer comment la liquidité des FNB d’obligations fonctionne concrètement.

Les épargnants ont raison de mettre l’accent sur la liquidité, qu’il s’agisse d’un FNB, d’un titre individuel ou de tout type d’actif. La liquidité, qui se définit par la capacité d’acheter ou de vendre un titre rapidement et facilement, est un facteur important à comprendre et à surveiller, quel que soit le placement.

Lorsqu’ils évaluent la liquidité d’actions ou de titres individuels, la plupart des épargnants commencent par examiner le volume des opérations. Les titres des grandes sociétés de premier ordre, par exemple, sont parmi les plus liquides du monde, faisant l’objet de millions d’opérations quotidiennement; ceux des petites sociétés, dont le volume des opérations est beaucoup moins important, le sont moins.

La liquidité d’un FNB est principalement attribuable à la liquidité des actifs qu’il détient.

En ce qui concerne les FNB, les épargnants peuvent facilement vérifier leur volume moyen d’opérations quotidiennes, généralement mesuré en actions négociées. Dans le segment des FNB, il est généralement question du marché secondaire des FNB, où la majorité des épargnants individuels achètent et vendent des parts de FNB à la bourse.

Cela dit, on ne saurait trop insister : les épargnants doivent voir plus loin que le volume des opérations d’un FNB pour évaluer avec précision sa véritable liquidité. C’est parce que la liquidité d’un FNB est principalement attribuable à la liquidité des actifs qu’il détient. Il en va de même, que le FNB contienne des actions ou des obligations.

Dans le cas des FNB, il est important de se souvenir que les courtiers connus sous le nom de participants autorisés (PA) peuvent créer ou racheter des parts de FNB en fonction de l’évolution de la demande de FNB, et ce, sur ce qu’on appelle le marché primaire des FNB.

Lorsque les titres dans lesquels le FNB investit sont liquides, il est plus facile pour les PA de créer et de racheter des parts de FNB. En d’autres termes, la liquidité des titres sous-jacents d’un FNB permet aux PA de créer et de racheter des parts, et procure des liquidités aux actionnaires potentiels des FNB, peu importe quel est leur volume d’opérations quotidiennes.

Par exemple, les FNB d’obligations dont le volume d’opérations est relativement faible peuvent encore se négocier à des écarts serrés s’ils investissent dans des marchés liquides comme les obligations du Trésor américain, les titres de créance de sociétés de première qualité et les titres adossés à des créances hypothécaires.

Les épargnants peuvent mieux gérer la liquidité d’un FNB d’obligations s’ils prennent en compte toutes les données.

Les épargnants peuvent vérifier le volume des opérations d’un FNB, les écarts de cours acheteur et vendeur et les primes et les escomptes par rapport à la valeur liquidative (VL)². En prenant en compte toutes les données, ils peuvent mieux gérer la liquidité d’un FNB d’obligations lorsqu’il s’agit d’acheter et de vendre des parts de FNB. Il est également judicieux de vérifier si l’émetteur de FNB dispose d’une équipe spécialisée dans les marchés financiers qui peut faciliter les opérations importantes, au besoin.

Comme les FNB d’obligations continuent de croître près de deux décennies après leur lancement, il est plus important que jamais pour les épargnants de comprendre leur liquidité.

1 « Bond ETFs show maturity during Covid market mayhem », FTSE Russell, octobre 2020. 2 Il n’est pas garanti que des marchés de négociation actifs pour les actions se développeront ou seront maintenus par les teneurs de marché ou les participants autorisés, et les teneurs de marché ne sont pas tenus d’investir dans les actions du fonds ou de soumettre des propositions d’achat ou des ordres de rachat pour la création de parts. Bien que les teneurs de marché tirent généralement parti des différences entre la valeur liquidative et le cours des actions du fonds au moyen d’occasions d’arbitrage, rien ne garantit qu’ils en profiteront. Les décisions des teneurs de marché ou des participants autorisés de réduire leur rôle relativement aux activités de création ou de rachat sur le marché en période de tensions sur le marché pourraient nuire à l’efficacité du processus d’arbitrage dans le maintien de la relation entre la valeur sous-jacente des titres du portefeuille du fonds et le cours du marché du fonds. Cette réduction de l’efficacité pourrait faire en sorte que les actions se négocient à un cours inférieur à la valeur liquidative et que les écarts de cours acheteur et vendeur intrajournaliers soient supérieurs à la normale.