Vous envisagez de passer l’hiver au soleil?

Envisagez-vous de vous joindre à la vague de Canadiens qui migrent vers les États-Unis pour passer l’hiver au chaud? Que vous soyez à la retraite ou que vous souhaitiez travailler à distance en sol américain, il vaut mieux planifier votre séjour pour qu’il se déroule sans encombre et pour éviter des erreurs financières potentiellement coûteuses. C’est pourquoi il faut inclure trois éléments essentiels dans sa liste de verification.

Qu’est-ce qu’un hivernant?

Les hivernants canadiens sont le plus souvent des retraités qui partent chaque année vers le sud et qui s’installent à l’étranger au moins 30 jours par an. Il peut également s’agir de personnes plus jeunes, en début ou en milieu de carrière, qui profitent du travail à distance. La durée de leur séjour varie, mais les Canadiens peuvent généralement rester aux États-Unis pendant un maximum de six mois (en anglais seulement) sans avoir besoin d’un visa ou de changer leur statut de résidence.

Que vous prévoyiez de rester un mois ou six mois, vous devez bien sûr planifier votre séjour. En préparant votre liste de vérification, pensez aux conséquences financières importantes d’un long séjour aux États-Unis.

1 Vous devrez peut-être payer l’impôt américain sur le revenu

Si vous avez la double nationalité canadienne et américaine, vous avez probablement déjà l’habitude de remplir une déclaration d’impôt américaine pour déclarer vos revenus de toutes provenances. Mais saviez-vous que vous pourriez être considéré comme un résident à des fins fiscales même si vous n’êtes pas citoyen ou résident américain? Avant de vous lancer dans votre grande migration, il est important de comprendre comment les règles fiscales américaines peuvent s’appliquer à vous.

Test de présence substantielle

Le test de présence substantielle (en anglais seulement) permet de savoir si les autorités fiscales américaines vous considèrent comme un résident américain à des fins fiscales. Vous devez avoir passé 183 jours ou plus aux États-Unis au cours d’une période de trois ans. Ce test prend en compte le nombre de jours passés aux États-Unis pendant l’année en cours (au minimum de 31 jours) et une partie du temps passé au cours de chacune des deux années précédentes.

Supposons que vous ayez passé 120 jours aux États-Unis chaque année au cours des trois dernières années, y compris l’année en cours.

  • Comptez le nombre total de jours pendant lesquels vous avez séjourné aux États-Unis cette année : 120 jours.
  • Ajoutez un tiers des jours que vous y avez passés l’année dernière : 40 jours.
  • Ajoutez un sixième des jours que vous y avez passés l’année précédente : 20 jours.
  • Le total pour la période de trois ans est 180 jours.

Dans ce scénario, vous ne seriez pas considéré comme un résident selon le test de présence substantielle.

Que faire si le test établit que vous devez payer de l’impôt?

Même si vous avez passé 183 jours ou plus aux États-Unis selon le test de présence substantielle, vous pouvez encore demander à être exempté du statut de résident américain à des fins fiscales.

  • Vous pouvez demander une exemption pour liens plus étroits (en anglais seulement) si, au cours de l’année civile en cours, vous avez passé moins de 183 jours aux États-Unis, vous n’avez pas demandé le statut de résident américain et vous pouvez montrer que vous entretenez des liens plus étroits avec le Canada qu’avec les États-Unis selon les critères des autorités financières américaines.
  • Enfin, vous pouvez également demander une exemption en vertu de la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis en envoyant une déclaration de non-résidence (en anglais seulement). Dans ce cas, vous devrez probablement consulter un spécialiste de la fiscalité américaine.

Quand la loi sur les hivernants canadiens sera-t-elle adoptée?

Certaines de ces règles pourraient changer si la loi sur les hivernants canadiens (Canadian Snowbird Visa Act) est adoptée. La proposition de loi prévoit la création d’un visa de non‑immigrant pour les citoyens canadiens admissibles, principalement les retraités, ce qui leur permettrait de séjourner aux États-Unis pendant un maximum de 240 jours dans une période de 365 jours. Jusqu’à ce que ce projet de loi soit adopté, les règles actuelles continuent de s’appliquer.

2 Vous devez couvrir vos besoins en matière de soins de santé

L’assurance maladie est un élément important à prendre en compte même pour un court voyage à l’étranger, sans parler d’un séjour plus long. Sans une couverture d’assurance maladie suffisante, les frais en cas de besoins ou d’urgence de nature médicale peuvent être coûteux. Dépendant de la durée de votre séjour aux États-Unis il peut également y avoir d’autres conséquences. Voici trois éléments clés à prendre en compte en matière de soins de santé aux États-Unis :

  1. Les coûts des soins de santé sont plus élevés aux États-Unis qu’au Canada. Même si les coûts varient selon les États, les régions, les villes et les établissements, les États-Unis ont dans l’ensemble les soins de santé les plus chers du monde (en anglais seulement).
  2. Votre régime d’assurance-maladie provincial ou territorial ne couvre qu’une très petite partie des frais médicaux aux États-Unis. C’est pourquoi le gouvernement du Canada recommande de souscrire une assurance-maladie de voyage adaptée à vos besoins.
  3. La durée de votre séjour aux États-Unis peut même avoir une incidence sur votre couverture de soins de santé au Canada, car chaque province et chaque territoire impose des exigences de résidence minimales pour conserver cette couverture. Votre assurance voyage assortie de soins médicaux pourrait s’en trouver affectée du fait que la plupart des régimes exigent que vous ayez une assurance provinciale ou territoriale valide.

Pour bien assurer vos besoins en soins de santé pendant votre séjour, prenez le temps de faire des recherches sur :

  • Le coût moyen des soins de santé dans votre destination aux États-Unis, en particulier pour les urgences, et aussi pour les affections préexistantes et les médicaments que vous prenez.
  • Ce que votre régime d’assurance maladie provincial ou territorial couvre ou ne couvre pas à l’étranger, les conditions de remboursement et les règles de maintien de votre couverture.
  • L’assurance voyage couvrant les soins médicaux adaptée à votre âge, à votre état de santé général, à votre destination aux États-Unis, à la durée de votre séjour et aux activités que vous comptez pratiquer.

3 Vous devez avoir accès à votre argent

En planifiant votre séjour, pensez à organiser vos finances pour pouvoir gérer votre argent, obtenir facilement de l’argent liquide et payer toutes vos factures des deux côtés de la frontière, le tout sans avoir à payer trop de frais et en fonction du taux de change.

Il existe toute une série de solutions bancaires transfrontalières offertes aux hivernants qui s’adaptent à vos besoins et à la durée de votre séjour.

De nombreuses banques canadiennes proposent des cartes de crédit en dollars américains ou des cartes de crédit sans frais de transaction pour les achats effectués aux États-Unis. Vous pouvez également ouvrir un compte bancaire en dollars américains lié à votre compte canadien. Vous pourrez ainsi transférer de l’argent d’un pays à l’autre, payer vos factures dans les deux pays, obtenir de l’argent liquide aux guichets automatiques bancaires, effectuer des paiements par débit et signer ou déposer des chèques américains, tout en économisant sur les frais de transaction à l’étranger, les frais de change, les frais de virement et les frais de guichet automatique.

Si vous souhaitez vous investir encore plus dans le style de vie des hivernants, certaines offres groupées donnent accès à des prêts hypothécaires, à des emprunts et à des services de gestion de patrimoine dans les deux pays.

En prenant le temps de trouver l’offre transfrontalière qui vous convient le mieux, vous pourrez économiser des frais et vous assurer d’avoir accès à votre argent lorsque vous en aurez besoin.

Commencez sans tarder

La prochaine saison de migration des hivernants approche à grands pas. Bien qu’il y ait beaucoup d’autres choses à faire sur votre liste de contrôle, commencez par ces éléments avec l’aide d’un conseiller financier pour vous assurer de partir du bon pied vers votre nouvelle destination d’hiver. 

Le contenu de cet article est présenté à titre indicatif seulement et ne doit pas être considéré comme des conseils d’ordre juridique, financier ou fiscal donnés à l’égard d’un cas précis. Tout particulier ayant pris connaissance des renseignements présentés ici devrait s’assurer qu’ils sont appropriés à sa situation en demandant l’avis d’un spécialiste.