L’ABC des facteurs ESG
Jusqu’à tout récemment, les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) n’étaient qu’un concept que plusieurs investisseurs associaient à tort à un sacrifice de rendement. Aujourd’hui, ces facteurs sont largement intégrés dans le processus d’investissement des gestionnaires d’actifs et permettent de prendre de meilleures décisions, à la fois pour les portefeuilles et la planète.
La popularité croissante des actifs ESG et la quantité d’acteurs dans ce domaine ont connu une hausse si rapide qu’on peut facilement en perdre son latin. Il est donc essentiel pour les investisseurs de connaître le vocabulaire et les différents acteurs liés aux facteurs ESG. En voici un aperçu.
Filtrage négatif et filtrage positif
Le filtrage négatif et le filtrage positif consistent à choisir des placements en fonction de certains critères pour bâtir des portefeuilles. Il s’agit par exemple d’intégrer des sociétés dont le conseil d’administration compte un minimum de membres indépendants ou d’éviter les grands émetteurs de gaz à effet de serre. Le filtrage aide les investisseurs à placer leur argent là où ils souhaitent avoir un impact positif.
Le filtrage négatif exclut entièrement des secteurs, des industries et des régions qui performent mal sur le plan ESG. Cela se traduit souvent par exclure les « industries du péché » comme celles du tabac, de l’armement et de l’alcool. Le filtrage négatif peut également s’appliquer au niveau des entreprises, excluant celles qui affichent un piètre bilan selon certains critères ESG spécifiques.
Le filtrage positif, pour sa part, consiste à comparer les entreprises à l’intérieur d’une industrie et à viser celles qui affichent un bilan supérieur en matière d’ESG comparativement à leurs pairs. Le filtrage positif peut inclure des entreprises de secteurs qui ne correspondent pas aux critères ESG. On ne retient alors que les sociétés les plus performantes (p. ex., une société pétrolière qui affiche la plus faible empreinte carbone) ou celles qui ont le potentiel de s’améliorer considérablement et de contribuer à un avenir plus sain.
Sustainability Accounting Standards Board (SASB)
Pour évaluer quelles sont les entreprises qu’ils souhaitent inclure dans leurs portefeuilles d’actifs ESG, les investisseurs doivent avoir accès à des données fiables. Le SASB est un organisme à but non lucratif qui aide les entreprises publiques à produire des rapports sur le développement durable en ciblant les enjeux ESG qui sont les plus favorables à la performance financière de leur secteur respectif. Le SASB surveille 77 secteurs industriels et a élaboré des normes spécifiques à chaque secteur en matière d’informations à fournir sur le développement durable. Les investisseurs peuvent ainsi prendre des décisions plus éclairées en comparant les entreprises d’un point de vue ESG.
Net zero
Le terme « carboneutralité » veut dire que la somme des émissions de gaz à effet de serre produite par une région ou une entreprise est compensée par des mesures écoresponsables qui réduisent la quantité de tels gaz relâchés dans l’atmosphère. La majorité des pays, y compris les plus grands pollueurs comme la Chine et les États-Unis, se sont engagés à atteindre la carboneutralité dans les prochaines décennies. L’atteinte de la carboneutralité est largement considérée comme essentielle dans la lutte aux changements climatiques.
Portée 1, 2 et 3
Les portées 1, 2, et 3 représentent les catégories d’émissions de gaz à effet de serre des organisations. La portée 1 désigne les émissions produites directement au niveau de l’entreprise (p. ex., combustion de carburant de véhicules ou en usine et émissions fugitives). La portée 2 englobe les émissions indirectes liées à l’achat d’électricité, de vapeur d’eau, de chaleur et de froid nécessaires au fonctionnement de l’entreprise. Les émissions de la portée 3 comptabilisent toutes les émissions indirectes issues du fonctionnement de l’entreprise qui ne figurent pas dans les émissions de la portée 2. Englobant tout autant les voyages d’affaires et les déplacements des employés pour se rendre au bureau que la gestion des déchets, la portée 3 est la plus difficile à évaluer, mais, dans la plupart des cas, c’est la portée qui génère le plus de gaz à effet de serre.
Exemples d’émissions de la portée 1, 2 et 3
Gérance
Pour une société de placement, la gérance consiste à gérer les actifs de ses clients de manière prudente et responsable. Même si le fait d’offrir de solides rendements ajustés en fonction des risques est essentiel dans la gérance d’actifs, l’incidence sur l’environnement et la société devrait l’être tout autant pour un gestionnaire avisé.
Principes pour l’investissement responsable (PRI)
Appuyés par les Nations Unies et établis en 2006, les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) regroupent six principes axés sur l’ESG que les signataires s’engagent à suivre. Les quelque 3 800 signataires institutionnels des Principes représentent plus de 121 000 milliards de dollars US d’actifs et jouent un rôle important dans la promotion de pratiques d’investissement responsable1. Ils reconnaissent que « les questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise peuvent affecter la performance des portefeuilles d’investissement » et que « l’application des Principes est susceptible de mieux aligner les intérêts des investisseurs sur les objectifs plus larges de la société2. »
Accord de Paris
L’Accord de Paris est un traité international sur le réchauffement climatique ratifié par 196 pays lors de la Conférence des parties (COP) 21 à Paris en décembre 2015. Entré en vigueur le 4 novembre 2016, il a pour objectif de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2 °Celsius, de préférence à 1,5 °Celsius, par rapport au niveau préindustriel. L’Accord inclue des engagements de la part de ses signataires de réduire substantiellement leurs émissions de gaz à effet de serre et ces engagements sont revus tous les cinq ans lors de la COP, le sommet annuel mondial d’action pour le climat. Ce cycle de cinq ans, entamé en 2015 avec la COP 21, explique sans doute pourquoi la COP 26 a suscité beaucoup d’attention en 2021. On s’attend à ce qu’il en soit de même pour les COP 31, COP 36...
Objectifs de développement durable (ODD)
Les 17 objectifs de développement durable vont pour leur part au-delà de l’action climatique dans le but de préparer un avenir plus durable d’ici 2030. Adoptés à l’unanimité par les Nations Unies en 2015, ces objectifs encadrent les efforts des décideurs politiques et des organisations en vue d’éliminer la pauvreté et la faim, d’améliorer la santé et l’éducation, de stimuler la croissance économique, de combattre les changements climatiques et protéger l’environnement. Les objectifs sont interdépendants, si bien qu’un geste favorable à l’un peut bénéficier à l’autre. Par exemple, un meilleur accès à une éducation de qualité (objectif 4) peut contribuer à réduire la pauvreté (objectif 1) et les inégalités (objectif 10).
Engagement actionnarial
L’engagement actionnarial désigne la possibilité, pour un actionnaire, d’influer sur une entreprise détenue en portefeuille en s’engageant auprès de la direction et en exerçant ses droits de vote. Il s’agit de mener un dialogue avec les dirigeants, suggérer des solutions liées aux facteurs ESG dans le but de créer une valeur durable à long terme, et utiliser les votes par procuration pour exprimer clairement sa position et pour avoir une incidence sur des décisions cruciales. Cependant, l’engagement actionnarial exige des investisseurs qu’ils agissent avec diligence et qu’ils montrent des capacités d’analyse pour avoir des discussions constructives et une influence positive sur les entreprises.
L’engagement actionnarial exige une analyse des facteurs ESG
Gouvernance d’entreprise
L’objectif principal de la gouvernance d’entreprise est d’assurer qu’une entreprise agisse dans le meilleur intérêt de ses nombreuses parties prenantes (p. ex, ses actionnaires, employés, clients, fournisseurs et créanciers). Un conseil d’administration diversifié, des comités d’audit indépendants et des pratiques de rémunération justes font partie des éléments d’une bonne gouvernance d’entreprise.
Écoblanchiment
L’écoblanchiment consiste à faire des déclarations fausses ou trompeuses sur le caractère écologique d’une intervention ou d’un produit. Dans un contexte d’investissement, il peut s’agir du nom trompeur donné à un fonds ou de matériel de marketing qui ne reflète pas la véritable nature des objectifs d’un fonds. La demande pour des fonds et des produits conformes aux facteurs ESG ou respectueux de l’environnement étant nettement à la hausse, l’écoblanchiment est un risque dont les investisseurs doivent se soucier plus que jamais.
Obligations vertes
Les obligations vertes sont des titres de créance émis par des sociétés, des gouvernements et des organismes supranationaux qui financent spécifiquement des projets en lien avec le climat et l’environnement. La première obligation verte a été émise en 2007 et ce marché a connu une croissance exponentielle depuis avec des émissions de plus de 500 milliards en 2021 qui pourraient atteindre 900 milliards à 1 billion en 2022.
Tarification du carbone
La tarification du carbone est mise en œuvre par les gouvernements afin de pénaliser les émetteurs de gaz à effet de serre, habituellement en leur imposant une taxe, afin de les inciter à réduire leurs émissions. Cette mesure fait partie de notre vie depuis plusieurs années, par exemple par le biais de la taxe carbone que nous payons à la pompe. Ce genre d’initiative prend de l’ampleur dans le monde, y compris en Asie. En avril 2022, on estimait que la tarification du carbone couvrait 23 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre3.
Les initiatives en matière de tarification du carbone prennent de l’ampleur à travers le monde
Carte des initiatives régionales, nationales et infranationales de tarification du carbone
Source : Banque mondiale, avril 2022. SEQE signifie « système d’échange de quotas d’émission ».
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et Science Based Target initiative (SBTi)
Le GIEC et le SBTi poursuivent un but commun : ils fournissent aux entreprises des analyses scientifiques sur les changements climatiques pour les aider à en comprendre l’incidence et les risques et pour mettre en place des mesures d’atténuation. Les deux organismes sont appuyés par les Nations Unies. Le GIEC travaille auprès des gouvernements tandis que le SBTi travaille auprès des entreprises.
Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC)
Le GIFCC a été établi en 2015 par le Financial Stability Board, organisme dont le mandat est de renforcer les systèmes financiers et d’accroître la stabilité des marchés financiers à l’échelle mondiale. Le GIFCC a élaboré un cadre de travail pour que les entreprises communiquent des informations plus étoffées en fonction de recommandations évoluant autour de quatre grands thèmes : gouvernance, stratégie, gestion des risques et objectifs. Cette information aide les acteurs du marché à comparer les entreprises entre elles et évaluer leurs risques et leurs possibilités sur la question des changements climatiques.
Action pour le climat 100+
Action pour le climat 100+ est une initiative émanant d’investisseurs qui regroupe plus de 700 investisseurs qui représentent un total d’actifs de plus de 68 milliards de dollars US4. Ce groupe milite auprès des plus grandes sociétés émettrices de gaz à effet de serre du monde pour les inciter à améliorer la divulgation de renseignements sur le climat, la gestion des risques, le rendement et la gouvernance.
1 Source: PRI, 2021 2 https://www.unpri.org/about-us/what-are-the-principles-for-responsible-investment 3 Banque mondiale, avril 2022 4 Mai 2022
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