Maximisez les avantages de votre REER : les conséquences néfastes des retraits anticipés

Au Canada, un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) constitue un élément important de la planification financière pour la retraite. Créés pour fournir un revenu après la retraite, les REER offrent aussi la possibilité d’effectuer des retraits anticipés. Il faut toutefois y réfléchir à deux fois avant de retirer son argent prématurément, car les répercussions futures risquent d’être coûteuses.

Fonctionnement du REER

Un REER est un type de régime d’épargne enregistré auprès du gouvernement canadien qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux conçus pour encourager les gens à épargner en vue de la retraite. Vous pouvez cotisez de l’argent à votre compte personnel ou à celui de votre conjoint ou conjointe. Donc, l’argent versé dans le régime fait bénéficier d’un avantage fiscal, et l’argent que rapportent les placements sur votre compte est exonéré d’impôt jusqu’à son retrait. En raison des avantages qu’ils offrent, les REER jouissent d’une grande popularité parmi les épargnants, comme le montre le fait que les titulaires de REER y versent plus de 10 000 $ par année en moyenne. Les « droits de cotisation » représentent le montant maximum qu’on peut y verser tous les ans. Cela correspond au moindre de 18 % du revenu gagné l’année précédente ou du plafond pour l’année en cours.

Conséquences d’un retrait anticipé

Si votre REER n’est pas immobilisé , vous pouvez, en principe, retirer de l’argent à tout moment. Mais en pratique, ce n’est pas forcément la meilleure chose à faire. En effet, quand on retire des fonds de son REER, on doit payer des impôts sur le montant retiré, ce qui risque de réduire de beaucoup l’actif total en portefeuille. 

Taux d’imposition sur les retraits d’un REER :

  • 10 % sur les retraits ne dépassant pas 5 000 $
  • 20 % sur les retraits de 5 000 $ à 15 000 $
  • 30 % sur les retraits supérieurs à 15 000 $

Au Québec, le taux d’imposition est moins élevé, mais il faut également tenir compte de l’impôt provincial. Quoi qu’il en soit, l’argent que vous retirez de votre REER est considéré comme un revenu imposable au même titre que votre salaire. Cela signifie qu’il faut le déclarer comme on le fait avec le revenu indiqué dans un feuillet T4. 

Tout retrait entraîne aussi la perte définitive des droits de cotisation correspondants. Par exemple, si vous retirez 10 000 $ de votre REER cette année, vous ne pourrez pas tout bonnement y verser un montant supplémentaire de 10 000 $ l’année suivante pour remplacer le montant retiré. Le plafond de cotisation ne bouge pas. C’est le contraire de ce qui se passe avec un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), qui permet de retirer un montant et de le remplacer à sa guise, tant que vous ne dépassez pas la limite de cotisation totale.

En retirant de l’argent prématurément, on passe à côté d’un des plus grands avantages de l’épargne à long terme : les intérêts composés. Cela signifie que l’argent gagné sur les placements s’accumule et est réinvesti, donnant la possibilité d’obtenir un total plus important. 

Pour donner un exemple, si l’on investit 1 000 $ au départ avec un taux de rendement de 5 %, cela donne 1 050 $. L’année suivante, le montant gagné sera fonction du nouveau total, à savoir 1 050 $ et non 1 000 $. Et ainsi de suite. Même sans tenir compte du versement de nouvelles cotisations, les intérêts composés peuvent tout changer dans le rendement de vos placements. Et puisque l’argent se trouve dans un REER, il n’y a pas d’impôts à payer sur les gains de 

Pourquoi retirer de l’argent d’un REER avant la retraite?

On pourrait vouloir puiser dans ses REER pour différentes raisons. D’importantes dépenses pourraient survenir à l’improviste, comme changer le toit de sa maison, réparer sa voiture ou déménager à l'autre bout de la province. C’est tout à fait normal. Toutefois, retirer de l’argent de son REER n’est pas forcément la meilleure solution. Il existe deux grandes exceptions à ce principe : le Régime d’accession à la propriété et le Régime d’encouragement à l’éducation permanente, qui permettent d’utiliser son REER à certaines fins sans avoir à payer d’impôt. 

Comment maximiser la croissance du REER

En raison des avantages offerts par les REER, de nombreuses personnes essaient de maximiser leurs cotisations. D’une année à l’autre, on peut mettre de côté un maximum de 18 % des revenus de l’année précédente, à concurrence d’un certain montant (environ 30 000 $). L’un des meilleurs moyens de faire fructifier son épargne est d’effectuer des dépôts réguliers et de ne plus y toucher.

Le CELI pour l’épargne à court terme

Sans négliger de cotiser régulièrement à son REER, il est bon d’avoir un compte d’épargne distinct tel qu’un CELI, en cas d’urgence ou de dépense imprévue. Le CELI permet d’ajouter un montant fixe chaque année. Comme dans le cas du REER, on peut ajouter de l’argent à tout moment, et ces placements ne sont pas imposables. Le CELI permet aussi de retirer n’importe quelle somme pour toute raison, et cet argent n’a pas besoin d’être remplacé. 

Avantages du REER : faciliter l’épargne-retraite

Il n’est pas toujours facile d’épargner pour l’avenir, mais des outils tels que les REER peuvent vous simplifier la vie en ce sens. En ajoutant de l’argent à votre compte, vous payez moins d’impôts, et en n’y touchant plus, vous le laissez fructifier. Si vous avez besoin de fonds pour faire face à une obligation imprévue, il peut être tentant de retirer de l’argent de votre compte, mais cela présente de gros inconvénients. En plus de payer des impôts sur l’argent retiré, vous en aurez moins dans votre compte pour faire des placements. Il existe d’autres solutions pour épargner à court terme, et il est préférable de les envisager toutes avant de prélever de l’argent sur votre REER avant la retraite. 

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Le contenu de cet article est présenté à titre indicatif seulement et ne doit pas être considéré comme des conseils d’ordre juridique, financier ou fiscal donnés à l’égard d’un cas précis. Toute personne ayant pris connaissance des renseignements formulés ici doit s’assurer qu’ils sont appropriés à sa situation en demandant l’avis d’un spécialiste.

1 En cas de doute concernant le type de régime que vous détenez, communiquez avec le fournisseur de celui-ci.