Perspectives économiques canadiennes : une résilience exceptionnelle
La semaine dernière, la Banque du Canada a choisi de maintenir son taux directeur à 1,75 % et a laissé entendre qu’elle se contentait de rester sur la touche, pour le moment, bien que l’économie canadienne semble se préparer à une remarquable reprise.
La morosité et l’incertitude sont devenues les facteurs dominants de l’économie mondiale récemment, mais l’économie canadienne profite d’une rare embellie, ce qui pourrait faire l’envie de bien des décideurs : la croissance est étonnamment bonne, le taux d’inflation se situe à sa cible, et les échanges commerciaux contribuent au PIB.
Or, il s’agit en quelque sorte d’un tour de force. L’indice Citigroup des surprises économiques indique que le pays n’a pas connu de si bons résultats par rapport aux prévisions depuis 2007, un contraste net avec la situation aux États-Unis1. On s’attend maintenant à ce que la faiblesse du PIB canadien des derniers trimestres laisse place, au deuxième trimestre, à une forte remontée – estimée à près de 3,00 % – qui excédera la hausse prévue par la Banque du Canada (2,30 %)2.
Au cours des trois prochains mois, nous prévoyons :
- la poursuite de l’aplatissement de la courbe canadienne en raison du maintien des taux par la banque centrale en 2019, en dépit d’une réduction éventuelle des taux par la Réserve fédérale américaine;
- une vigueur accrue du huard par rapport au dollar américain, dont la valeur se situera entre 1,28 et 1,32 $ CA3.
Comment le Canada a-t-il réussi à si bien tirer son épingle du jeu malgré la dégradation des données fondamentales mondiales? En résumé, je crois que le Canada a imité les bons coups économiques à l’échelle mondiale (comme les faibles taux) tout en évitant, en grande partie, les contrecoups de l’incertitude liée aux tensions commerciales sino-américaines – du moins jusqu’à présent. Cette posture profitera au Canada durant les trois à six prochains mois, permettant à la Banque du Canada de demeurer sur la touche pour un certain temps.
Considérant l’ensemble de la conjoncture, nous sommes aussi d’avis que le Canada profite de cinq facteurs économiques majeurs :
- La politique monétaire est tout simplement moins restrictive. Au Canada, contrairement aux États-Unis, les taux réels sont encore négatifs et le resteront sans doute pendant un certain temps.
- Malgré une position neutre de sa banque centrale, le Canada a imité les diminutions de taux à l’échelle mondiale, et en a profité. Par conséquent, les taux d’intérêt sur le marché ont chuté, ce qui profite aux ménages canadiens. Cette situation a stimulé les ventes au détail au pays, en plus de favoriser la stabilité du secteur du crédit hypothécaire. On s’attend également à une reprise, à court terme, du marché du logement.
- La vigueur du marché de l’emploi canadien a été exceptionnelle, non seulement du point de vue quantitatif, mais du point de vue qualitatif. Le nombre d’emplois créés au pays dans les six premiers mois de l’année dépasse déjà le nombre total d’emplois créés en 2018. Il faut d’ailleurs préciser qu’il s’agit surtout d’emplois à temps plein, dans le secteur privé, qui ont contribué, en juin, à la hausse de 3,60 % des salaires par rapport à l’année dernière (comparativement à une hausse de 3,10 % observée aux États-Unis). Encore une fois, ces facteurs favorisent la consommation.
- Les entreprises gagnent tranquillement en confiance, en raison de la quasi-ratification de l’accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada et de nouvelles positives dans le secteur de l’énergie et des pipelines. Manifestement, la confiance fragile des entreprises canadiennes observée l’année dernière n’a pas nui aux embauches au pays, ce qui a été le cas récemment aux États-Unis. Alors que les investissements sont demeurés assez modestes l’année dernière, ils ont crû de façon substantielle au premier trimestre – une tendance qui devrait durer.
- Les exportations ont rebondi vivement au deuxième trimestre et devraient être un facteur de croissance important au deuxième trimestre. Selon les données de juin, les échanges commerciaux pourraient ajouter jusqu’à quatre points de pourcentage au PIB. Bien qu’une portion importante de cette hausse soit attribuable à l’effet de base – et qu’une portion pourrait être perdue au troisième trimestre –, il n’en demeure pas moins que les échanges commerciaux au Canada ne semblent pas avoir pâti des tensions commerciales sino-américaines.
Par contre, sur le plan de la politique monétaire, toutes ces bonnes nouvelles placent la Banque du Canada dans une position délicate : La croissance est encourageante et le taux d’inflation atteint sa cible— ou plutôt, il dépasse sa cible. Comme la banque centrale est à mandat unique et cible l’inflation, nous nous attendrions à ce qu’elle adopte une position neutre à ferme, si nous nous fions aux prévisions à l’égard du taux d’inflation à elles seules – et assurément, dans un contexte mondial différent, une hausse de taux serait à prévoir. Mais le Canada n’est pas isolé, et sa politique monétaire doit tenir compte du contexte mondial.
À notre avis, nous devons tenir compte de deux facteurs importants :
- Craignant la faiblesse du commerce mondial et l’incertitude élevée, les banques centrales à l’échelle mondiale ont presque toutes adopté une position conciliante. Sur fond de plus en plus net de course à la baisse des devises, le Canada—ou plutôt le huard—ne peut pas se permettre de détonner en raison d’une politique monétaire trop ferme. Le taux de change entre le dollar américain et le dollar canadien a déjà perdu plus de 3,00 % dans les six dernières semaines1. Et c’est essentiellement pourquoi nous croyons que Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada, maintiendra sa position conciliante, malgré des perspectives vraisemblablement favorables.
- Alors que les tendances économiques encourageantes se sont concrétisées au cours du deuxième trimestre, l’économie canadienne fait encore face à des risques de baisse considérables, notamment à cause de la détérioration des perspectives américaines qui minera probablement la croissance canadienne, quoique avec un certain délai. Lorsque la faiblesse de l’économie américaine s’immiscera au Canada, la Banque du Canada devra réagir. Ainsi, selon nous, des baisses de taux sont à prévoir en 2020, mais pas avant.
Il est difficile de nier la position privilégiée qu’occupe actuellement l’économie canadienne au sein de l’économie mondiale. Profitez du beau temps tant qu’il dure, car de sombres nuages pourraient revenir d’ici quelques trimestres. L’éclaircie devrait durer assez longtemps pour faire briller les actifs canadiens, si seulement pour un certain temps.
1 Bloomberg, 9 juillet 2019. 2 Banque du Canada, 10 juillet 2019. 3 Gestion de placements Manuvie, 10 juillet 2019.
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