Cinq raisons pour lesquelles l’inflation aux États-Unis risque de s’aggraver
Les données sur l’inflation de février aux États-Unis ont fait les gros titres la semaine dernière, tendance qui devrait se poursuivre, car le conflit entre la Russie et l’Ukraine signifie que les pressions sur les prix ne sont pas près de s’atténuer.
L’indice des prix à la consommation (IPC) des États-Unis a bondi de 7,9 % en février par rapport à l’an dernier et l’IPC de base, qui fait abstraction des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, a progressé de 6,4 % sur l’année. Il s’agit de niveaux inégalés depuis le début des années 1980. Fait inquiétant, alors qu’il était attendu que le mois de février représente le pic du cycle d’inflation actuel, il est désormais peu probable que cela se produise pour quelques mois encore en raison du conflit.
Un examen des données de février permet de constater la même dynamique qui a été en jeu tout au long des derniers mois. L’inflation des services commence à croître à mesure que les pressions sur les prix deviennent plus générales, mais la majeure partie des augmentations de prix continuent d’être plus importantes dans les secteurs présentant des distorsions liées à la COVID-19, comme les voitures et les biens.
Cela dit, ce n’est pas l’inflation causée par la COVID-19 qui inquiète. Notre cadre d’inflation nous inspire une grande confiance et nous sommes d’avis que ce type d’inflation devrait commencer à se dissiper rapidement après février et que l’inflation devrait revenir au niveau de 2 % d’ici la fin de l’année. Cependant, l’inflation provoquée par la guerre est fondamentalement différente : elle est plus néfaste et persistante. Comme nous l’avons noté récemment, elle est susceptible d’exacerber et de prolonger la durée de notre scénario de base de stagflation au premier semestre et de réduire notre conviction quant à un retour à un scénario optimal au second semestre de 2022.
L’inflation aux États-Unis est à son plus haut niveau depuis plusieurs décennies
Nous avons relevé cinq raisons pour lesquelles la nouvelle inflation que nous connaissons actuellement risque d’être plus problématique que celle que nous avons connue jusqu’à présent :
1 Incertitude accrue
Selon notre modèle, février devait constituer le pic mathématique de l’inflation induite par la COVID-19, mais la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires résultant du conflit signifie que les prix vont probablement continuer à augmenter jusqu’en avril au moins, voire jusqu’en juin. La visibilité macroéconomique est mauvaise pour le moment, car il est impossible de savoir quelle sera la durée du conflit ou combien de temps les prix de l’énergie resteront élevés. Nous savons cependant que les prix du pétrole brut au-dessus de la barre des 110 $ US le baril (plus précisément, le West Texas Intermediate) peuvent être particulièrement problématiques pour la croissance. Pour compliquer les choses, l’histoire nous enseigne que les chocs énergétiques sont ultimement déflationnistes en raison de leur impact sur la croissance. Cela signifie que l’inflation à court terme doit être modélisée à la hausse, mais que l’inflation à moyen terme doit être modélisée à la baisse, ce qui rend la modélisation économique beaucoup plus difficile, au point qu’elle risque de ne pas être fiable.
2 Destruction de la demande
On peut soutenir que l’inflation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires a un impact plus important sur la vie quotidienne que la flambée des prix des voitures d’occasion et l’inflation du logement. Oui, la plupart d’entre nous possèdent une voiture et nous avons tous besoin d’un toit, mais très peu d’entre nous achètent une nouvelle voiture chaque mois, sans parler des nouvelles maisons; cependant, notre dépendance à l’égard des denrées alimentaires et de l’énergie est plus ou moins inélastique. Selon nous, il est inévitable qu’une période prolongée de prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie nuise à la demande des consommateurs de biens et services qui peuvent être discrétionnaires ou qui peuvent être remplacés par des produits moins chers.
« Pour compliquer les choses, l’histoire nous enseigne que les chocs énergétiques sont ultimement déflationnistes en raison de leur impact sur la croissance. »
3 Baisse des salaires réels et de la confiance des investisseurs
Selon notre analyse, en termes corrigés de l’inflation, les salaires sont déjà à leur plus bas niveau depuis 1998 malgré les récentes hausses1. De plus, la croissance des salaires semble avoir atteint un sommet, ce qui laisse entendre que les salaires réels pourraient être sur le point de chuter davantage. Il n’est pas étonnant que la confiance des consommateurs aux États-Unis ait continué à baisser; en février, l’indice de la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, par exemple, est tombé à des niveaux généralement observés pendant les récessions.
4 Retour aux dépenses budgétaires
Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) se comporte comme si elle était capable de traiter l’inflation induite par l’offre, comme les fermetures de ports, avec des hausses de taux d’intérêt, personne ne s’attend vraiment à ce que les banques centrales apaisent les hausses des prix de l’énergie et des denrées alimentaires résultant d’un conflit militaire. Par conséquent, nous commençons à en savoir davantage sur le rôle que la politique budgétaire peut jouer pour limiter le revenu discrétionnaire (au moyen de réductions d’impôt). En d’autres termes, nous comptons à nouveau sur la politique budgétaire pour sauver la situation, et il y aura probablement des frictions sur ce front, étant donné que le déficit a grimpé en flèche en raison de la pandémie – beaucoup croient que le conservatisme budgétaire est approprié.
5 Rien ne justifie un ton conciliant de la part des banques centrales
Bien que la Fed sache qu’elle ne peut pas faire grand-chose pour influencer les prix de l’essence et des denrées alimentaires, ces prévisions inflationnistes massives font en sorte qu’il est presque impossible d’adopter une position plus conciliante jusqu’à ce que la croissance commence à se détériorer ou que des signes de faiblesse du marché du travail commencent à se manifester. Même la Banque centrale européenne, qui formule la politique monétaire pour une région qui devrait être la plus durement touchée par la crise entre la Russie et l’Ukraine, a maintenu son approche de resserrement et a accéléré ses efforts de resserrement quantitatif la semaine dernière. En effet, les banques centrales mondiales auront besoin d’une justification importante sous la forme d’une détérioration plus nette des données réelles avant qu’elles puissent changer de cap, ce qui, selon nous, se produira à la fin du deuxième trimestre.
Selon nous, les investisseurs devraient se préparer à ce que les taux directeurs officiels augmentent, du moins à court terme; cependant, ces hausses ne devraient pas faire grand-chose pour atténuer les pressions inflationnistes. Essentiellement, les investisseurs s’attendent à ce que le nombre de hausses de taux prévues demeure exagérément élevé. Selon nous, un rajustement sera bientôt nécessaire.
1 Gestion de placements Manuvie, 10 mars 2022.
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