Quelle est la prochaine étape pour l’économie mondiale? Huit hypothèses
La terre tremble sous nos pieds. L’incertitude atteint une intensité sans précédent. Les économies réagissent à d’importants chocs causés par la perturbation de l’offre et de la demande, dont l’ampleur (et le type) sont à peu près sans précédent. Les marchés ont un comportement rarement observé, et les banques centrales ne peuvent presque rien faire pour résoudre le principal, mais non le seul, problème sous-jacent : une crise de santé publique d’ampleur mondiale. Selon nous, l’effondrement des prix du pétrole1 devrait exacerber tous ces problèmes.
À l’heure actuelle, les prévisions économiques peuvent sembler futiles : les paramètres changent tellement rapidement que même les données macroéconomiques prospectives typiques ne sont plus actuelles avant même leur publication. Par conséquent, nous ne pouvons prévoir comment les différentes économies réagiront à l’épidémie causée par le COVID-19. À l’heure actuelle, l’équipe Stratégie et Macroéconomie utilise plusieurs principales hypothèses, auxquelles nous attribuons une probabilité allant de modérée à élevée. Il est important de noter que ces hypothèses évolueront probablement au cours des prochaines semaines, mais elles nous servent à établir nos prévisions actuelles concernant l’économie mondiale :
- L’économie mondiale devrait connaître une récession, la Chine, le Japon et l’Allemagne – soit les deuxième, troisième et quatrième économies du monde – étant les plus à risque de connaître une récession qui durera au moins deux trimestres consécutifs. Si l’économie mondiale tombait effectivement en récession, il y aurait quatre facteurs à prendre en considération : (i) l’affaiblissement de l’économie par de longues tensions commerciales, (ii) la perturbation de l’offre et de la demande découlant de l’épidémie causée par le COVID-19, (iii) les difficultés des marchés des titres de créance et (iv) la faiblesse économique causée par la baisse marquée des prix du pétrole.
- Nous pensons que les États-Unis sont également exposés à un risque élevé de récession et nous nous attendons à ce que l’économie américaine se contracte pendant au moins un trimestre. Essentiellement, nous pensons que la demande pourrait fortement baisser – ce qui se produirait normalement sur une période de deux trimestres pourrait se matérialiser en trois mois. La possibilité que l’économie se contracte pendant deux trimestres et connaisse officiellement une récession dépendra du moment où l’épidémie atteindra son point culminant. Selon nous, nous sommes passés d’un choc économique suscité par la perturbation de l’offre, que les marchés auraient probablement été en mesure de supporter, à un choc suscité par la perturbation de l’offre et de la demande, ce qui est beaucoup plus problématique.
- Le risque d’une crise du crédit augmente. La baisse des prix du pétrole1 survenue lundi a augmenté la probabilité que des problèmes surviennent sur les marchés du crédit, étant donné que les sociétés de l’énergie représentent une grande partie des émetteurs du segment des titres à rendement élevé. Selon nous, trois aspects de l’évolution des marchés financiers ces dernières années augmentent nos inquiétudes à cet égard : (i) la liquidité est plus électronique qu’elle ne l’était par le passé, (ii) le marché a délaissé les titres de créance garantis au profit des prêts à levier financier (un produit semblable avec des problèmes de liquidité semblables) et (iii) l’augmentation de la popularité du marché des fonds négociés en bourse.
- Aux États-Unis, les taux d’intérêt pourraient baisser de 75 pb avant la fin du mois de mars. Selon nous, la Réserve fédérale des États-Unis (la Fed) pourrait annoncer une autre réduction des taux d’intérêt de 50 pb avant sa prochaine réunion et pourrait bien réduire à nouveau les taux lors de sa réunion du 18 mars. La Fed devra probablement aussi être prête à augmenter ses opérations visant la liquidité pour répondre aux demandes du marché; il est très probable qu’à court terme, les taux aux États-Unis resteront inférieurs à 1,0 %, tout le long de la courbe. À ce stade, les banques centrales pourraient également avoir recours à une politique monétaire non conventionnelle, comme le contrôle de la courbe des taux. Même si des années de formation en économie nous ont amenés à croire que les programmes temporaires d’achat d’actions (p. ex., Banque du Japon) ne seraient pas envisageables, il n’est peut-être pas judicieux d’en refuser complètement l’idée.
- Il y a une coordination mondiale entre les banques centrales, mais la Banque centrale européenne a pris du retard, ce qui a entraîné un raffermissement de l’euro1 et contribué au resserrement des conditions financières mondiales. Comme nous l’avons mentionné dans des commentaires précédents, même si la politique monétaire peut permettre aux décideurs de gagner un certain temps, fournir un certain soutien aux marchés financiers et réduire quelque peu le coût mensuel de l’endettement des ménages et des entreprises, elle ne permettra pas d’éviter la récession.
- Les mesures de relance budgétaire accusent un retard marqué sur la politique monétaire, mais surtout, à ce stade, elles pourraient ne pas suffire pour éviter la récession des principales économies du monde, dont les États-Unis. Les mesures budgétaires annoncées jusqu’à présent semblent axées sur les infrastructures de santé publique, ce qui est sans aucun doute important, mais il n’y a pas encore de mesures visant à atténuer la baisse de la demande, particulièrement aux États-Unis. Compte tenu du long délai entre la mise en œuvre des mesures de relance budgétaire et leur incidence économique réelle, les mesures de cette nature – en supposant qu’elles seront mises en œuvre au cours des prochaines semaines – sont plus susceptibles d’influer sur la vigueur de la reprise que de freiner le ralentissement de la demande des consommateurs.
- Un important choc déflationniste s’annonce, en raison de la forte baisse de la demande, de la vigueur du dollar américain pondéré en fonction des échanges commerciaux et du choc causé par les prix du pétrole. Nous pensons que les cibles des banques centrales en matière d’inflation sont difficilement atteignables dans ce contexte, car les prévisions d’inflation se dissocient des cibles officielles.
- Nous nous attendons à une forte dépréciation du dollar canadien, car l’économie canadienne a abordé cette conjoncture dans une position extrêmement vulnérable à un choc causé par la perturbation de la demande. Selon nous, le taux de change du dollar CA pourrait bientôt atteindre 1,39 $ US. Fait intéressant, le marché prévoit moins de baisses des taux d’intérêt au Canada qu’aux États-Unis, ce qui laisse penser que la politique de la Banque du Canada pourrait être plus conciliante que prévue. La baisse des prix du pétrole Western Canada Sélect2, même si elle est légèrement moins marquée que celle du Brent, crée d’autres problèmes.
1 Bloomberg, 9 mars 2020. 2 Le Western Canada Select est une catégorie de pétrole brut produit au Canada. Son prix est habituellement utilisé comme référence pour le pétrole brut produit au pays.
Renseignements importants
Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.
Les renseignements fournis ne tiennent pas compte de la convenance des placements, des objectifs de placement, de la situation financière ni des besoins particuliers d’une personne donnée. Nous vous invitons à évaluer la convenance de tout type de placement à la lumière de votre situation personnelle et à consulter un spécialiste, au besoin.
Le présent document est réservé à l’usage exclusif des personnes ayant le droit de le recevoir aux termes des lois et des règlements applicables des territoires de compétence; il a été produit par Gestion de placements Manuvie et les opinions exprimées sont celles de Gestion de placements Manuvie au moment de la publication, et pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les renseignements et analyses présentés dans le présent document aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion de placements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, à leur exactitude, à leur utilité ou à leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation des renseignements ou des analyses présentés. Le présent document peut comprendre des prévisions ou d’autres énoncés de nature prospective portant sur des événements futurs, des objectifs, des stratégies de gestion ou d’autres prévisions, et n’est à jour qu’à la date indiquée. Les renseignements fournis dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés des capitaux, sont fondés sur la conjoncture, qui évolue au fil du temps. Ces renseignements peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant les marchés ou pour d’autres motifs. Gestion de placements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements.
Ni Gestion de placements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants et employés n’assument de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document. Tous les aperçus et commentaires sont de nature générale et ponctuelle. Quoiqu’utiles, ces aperçus ne remplacent pas les conseils d’un spécialiste en fiscalité, en placement ou en droit. Il est recommandé aux clients de consulter un spécialiste qui évaluera leur situation personnelle. Ni Manuvie, ni Gestion de placements Manuvie, ni leurs sociétés affiliées, ni leurs représentants ne fournissent de conseils dans le domaine de la fiscalité, des placements ou du droit. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs. Le présent document a été préparé à titre informatif seulement et ne constitue ni une recommandation, ni un conseil professionnel, ni une offre, ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, relativement à l’achat ou à la vente d’un titre ou à l’adoption d’une stratégie de placement, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie. Aucune stratégie de placement ni aucune technique de gestion des risques ne peuvent garantir le rendement ni éliminer les risques. La diversification ou la répartition de l’actif ne sont pas garantes de profits et n’éliminent pas le risque de perte. À moins d’indication contraire, toutes les données proviennent de Gestion de placements Manuvie.
Gestion de placements Manuvie
Gestion de placements Manuvie est le secteur mondial de gestion de patrimoine et d’actifs de la Société Financière Manuvie. Nous comptons plus de 150 ans d’expérience en gestion financière au service des clients institutionnels et des particuliers ainsi que dans le domaine des régimes de retraite, à l’échelle mondiale. Notre approche spécialisée de la gestion de fonds comprend les stratégies très différenciées de nos équipes expertes en titres à revenu fixe, actions spécialisées, solutions multiactifs et marchés privés, ainsi que l’accès à des gestionnaires d’actifs spécialisés et non affiliés du monde entier grâce à notre modèle multigestionnaire.
Le présent document n’a été soumis à aucun examen de la part d’un organisme de réglementation des valeurs mobilières ou autre et il n’a été déposé auprès d’aucun organisme de réglementation. Il peut être distribué par les entités de Manuvie ci-après, dans leurs territoires respectifs. Des renseignements supplémentaires sur Gestion de placements Manuvie sont accessibles sur le site www.gamanuvie.com.
Australie : Hancock Natural Resource Group Australasia Pty Limited, Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Brésil : Hancock Asset Management Brasil Ltda. Canada : Gestion de placements Manuvie limitée, Distribution Gestion de placements Manuvie inc., Manulife Investment Management (North America) Limited et Marchés privés Gestion de placements Manuvie (Canada) Corp. Chine : Manulife Overseas Investment Fund Management (Shanghai) Limited Company. Espace économique européen et Royaume-Uni : Manulife Investment Management (Europe) Limited, qui est régie et réglementée par l’organisme Financial Conduct Authority, Manulife Investment Management (Ireland) Ltd. qui est régie et réglementée par l’organisme Central Bank of Ireland. Hong Kong : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Indonésie : PT Manulife Aset Manajmen Indonesia. Japon : Manulife Asset Management (Japan) Limited. Malaisie : Manulife Asset Management Services Berhad. Philippines : Manulife Asset Management and Trust Corporation. Singapour : Manulife Investment Management (Singapore) Pte. Ltd. (société inscrite sous le numéro 200709952G). Suisse : Manulife IM (Switzerland) LLC. Taïwan : Manulife Investment Management (Taiwan) Co. Ltd. Thaïlande : Manulife Asset Management (Thailand) Company Limited. États-Unis : John Hancock Investment Management LLC, Manulife Investment Management (US) LLC, Hancock Capital Investment Management, LLC et Hancock Natural Resource Group, Inc. Vietnam : Manulife Investment Fund Management (Vietnam) Company Limited.
Gestion de placements Manuvie, le M stylisé et Gestion de placements Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence.
511282