Investir après la COVID-19 : repérer des occasions durables dans la nouvelle normalité
Perspectives de l’équipe Solutions multiactifs
Introduction
Qualifier 2020 d’année « sans précédent » serait loin de rendre justice à l’ampleur des défis auxquels les individus et les organisations du monde entier ont été confrontés de façon imprévue – ni à la vitesse à laquelle ces défis ont émergé.
Début janvier, on apprenait qu’un virus s’apparentant à la pneumonie circulait à Wuhan, en Chine. Avant la fin du mois, l’Organisation mondiale de la Santé déclarait l’état d’urgence de santé publique internationale en réponse à la COVID-19 et moins de six semaines plus tard, de nombreux pays développés avaient mis en place de vastes mesures de confinement afin de tenter, un peu à tâtons, de limiter la propagation de ce virus sombrement méconnu du milieu médical. Les entreprises et les écoles ont rapidement été fermées. Ceux qui pouvaient travailler à domicile l’ont fait; quant aux autres, leur avenir financier est devenu précaire du jour au lendemain.
Même si le virus a eu un coût humain énorme et a grandement compromis les moyens de subsistance de certains dans la dernière année, de bonnes nouvelles émergent, et d’autres se profilent à l’horizon. Le virus n’est certainement pas aussi mortel que certains le craignaient au départ, les médecins et les professionnels de la santé réussissent beaucoup mieux à le traiter et plusieurs vaccins ont déjà commencé à être administrés. Bref, il y a de nombreuses raisons d’avoir espoir que l’histoire ne se répétera pas en 2021.
Malgré la volonté quasi universelle de tourner la page sur 2020 et de revenir à ce qui se rapproche de la vie d’avant, la pandémie et les changements qu’elle a apportés se traduiront presque assurément par une transformation sociale durable, avec de grandes et de petites ramifications. Dans le présent document, nous examinons de plus près ces changements, leurs incidences probables sur l’économie et les marchés ainsi que la façon dont les investisseurs pourraient positionner avantageusement leur portefeuille en conséquence. Nous décortiquons à la fois les occasions tactiques à court terme que nous entrevoyons et les changements plus permanents à long terme qui sont susceptibles de transformer l’économie et la façon dont les investisseurs perçoivent les marchés.
I. Perturbations technologiques
Le grand exode des travailleurs de bureaux
Même si les emplois ne se prêtent évidemment pas tous au télétravail, la pandémie nous a très vite plongés dans une expérience sociale massive où l’on a pu constater exactement le nombre de personnes qui pouvaient travailler de la maison.
Avant la COVID-19, les estimations indiquaient que jusqu’à un quart des employés à temps plein travaillaient à domicile. Mais depuis mars, ce chiffre est passé à au moins 37 %, certaines estimations montrant même que la proportion réelle se rapprocherait de 50 %. Pour certains secteurs et types d’emplacements, ce nombre est actuellement beaucoup plus élevé : dans les domaines de l’informatique, du droit, des affaires, de l’éducation et de la finance, on fait état d’au moins 88 % d’employés en télétravail1.
Si la modification inattendue et massive des habitudes de travail peut s’apparenter avant tout à une perturbation d’ordre personnel, elle a eu des répercussions importantes et profondes sur l’économie.
Plus d’argent dépensé à la maison et pour la maison
La redéfinition complète de la fonction de nos résidences – de simples cocons familiaux à de véritables espaces multifonctionnels – a entraîné un certain nombre de changements dans nos habitudes de consommation. Le commerce électronique et les services de diffusion en continu, par exemple, ont connu une forte hausse de la demande, puisque les consommateurs achetaient de plus en plus de chez eux. À lui seul, ce changement quant à l’endroit où se prennent les décisions d’achat a nettement avantagé certains acteurs. Les entreprises traditionnelles de proximité, qui subissent depuis plus de dix ans la pression du virage en ligne opéré par les consommateurs, continueront probablement de perdre des parts de marché au profit de leurs concurrents multinationaux numériques.
Les détaillants en ligne se sont révélés beaucoup plus résilients que les acteurs traditionnels
Total des ventes au détail en Chine et ventes par réseaux, de février 2016 à décembre 2020
La demande de données en hausse
La demande de données en soi connaîtra vraisemblablement une forte augmentation. Les entreprises qui ont réussi à relocaliser l’ensemble de leurs effectifs – du bureau à la maison – verront leur besoin d’espace physique se transformer en besoin d’espace numérique. Or, le soutien des télétravailleurs au moyen d’outils de stockage de fichiers, de systèmes de vidéoconférence et de plateformes de collaboration nécessite des investissements importants dans l’infrastructure infonuagique.
Au-delà du domaine des affaires, les secteurs des soins de santé et de l’éducation ont tous deux connu une hausse spectaculaire de la demande de données, la télémédecine et l’apprentissage à distance ayant occupé le devant de la scène cette année (avec des résultats très contrastés au départ). Les gouvernements aussi pourraient voir leur appétit pour les données grandir, et ce, sur plusieurs plans. En effet, les outils de traçage des contacts, les systèmes d’alerte aux éclosions et les bases de données en soins de santé exigent tous une empreinte numérique importante. Il existe une grande disparité entre les adeptes de la première heure (la Corée du Sud, par exemple) et ceux qui sentent la pression de rattraper leur retard (les États-Unis, le Canada et la plupart des pays d’Europe).
Au bout du compte, les segments de l’économie en mesure de tirer parti de la hausse de la demande dans les canaux de consommation numérique semblent en bonne posture pour les années à venir; de leur côté, ceux qui ne peuvent pas s’adapter (comme les centres commerciaux) demeureront probablement à la traîne.
- Les gagnants : commerce électronique, éducation, technologies, médias, télécommunications.
- Les perdants : commerce de détail traditionnel, immobilier, automobile.
Quand la main-d’œuvre allégée rencontre la main-d’œuvre automatisée
Cette année, la pandémie a mis en lumière les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement des fabricants mondiaux, et des solutions sont déjà en chantier. Selon nous, l’automatisation est un domaine où la demande devrait s’accélérer au sortir de la pandémie. Il est devenu évident que la capacité d’accomplir les fonctions essentielles de la chaîne de production avec un minimum d’employés constitue un avantage concurrentiel, et nous croyons que cette tendance ne fait que commencer à gagner du terrain. Nous sommes d’avis que l’intelligence artificielle et la robotique seront intégrées aux machines d’usage général dans des domaines comme l’alimentation, les soins de santé, les biens de consommation et le commerce électronique, ce qui contribuera à mieux protéger les chaînes d’approvisionnement contre les chocs externes.
Mais les risques exposés par la pandémie ne sont pas les seuls facteurs à l’origine de cette tendance. Le vieillissement de la main-d’œuvre dans de nombreuses régions du monde ainsi que la baisse des prix attribuable à l’accessibilité et à l’efficacité accrues des technologies d’automatisation devraient servir de catalyseurs. À notre avis, les fournisseurs de ces technologies et les secteurs qui y ont recours le plus efficacement devraient être avantagés.
- Les gagnants : biens d’équipement, commerce électronique, logiciels technologiques.
- Les perdants : voyages et loisirs
II. Démondialisation
Les voyages de proximité préconisés
Les rapports annonçant la fin des voyages d’affaires et personnels dans l’économie de l’après-COVID-19 sont grandement exagérés. Mais nous voyons tout de même des signes selon lesquels les voyages seront plus régionaux par rapport aux tendances des années précédentes. Il est probable que les longs voyages d’affaires internationaux seront limités, et que les voyages d’agrément à l’étranger ou visant à parcourir le pays seront délaissés au profit de séjours plus près du lieu de résidence.
Par ailleurs, les travailleurs migrants pourraient jouer un rôle plus modeste dans l’économie mondiale de l’après-pandémie. Il faudra probablement des années avant que ces travailleurs, spécialisés ou non, se remettent à vouloir et à pouvoir franchir les frontières comme en 2019; dans certaines régions et certains segments où l’automatisation et le télétravail s’accélèrent, on pourrait ne plus jamais revenir aux niveaux d’avant.
L’Occident et la Chine : un divorce en connaissance de cause?
Il est difficile d’exagérer l’importance de la Chine dans le commerce mondial. Selon une étude, environ 12 % de toutes les importations mondiales proviennent de la Chine, et cette proportion approche 20 % dans l’Union européenne, aux États-Unis et au Japon2. Pour les entreprises tributaires des chaînes d’approvisionnement à l’étranger, cette concentration dans une seule région représente un risque qui paraît de plus en plus imprudent de nos jours. C’est la raison pour laquelle nous prévoyons un désintérêt délibéré à l’égard de la Chine et un effort de diversification des chaînes d’approvisionnement des marchés développés. Nous voyons en outre la Chine réduire sa dépendance aux marchés occidentaux, ce qui viendrait accélérer l’expansion de ses chaînes de valeur internes et favoriser la croissance d’une économie axée sur la consommation.
Selon nos prévisions, les pays développés choisiront délibérément de réduire la présence de la Chine dans leurs chaînes d’approvisionnement et d’accroître leur diversification. La Chine adoptera une démarche semblable et diminuera sa dépendance aux marchés occidentaux
- Les gagnants : médias, produits pharmaceutiques, magasins d’alimentation.
- Les perdants : transport et logistique, matériel technologique et télécommunications, aérospatiale, voyages et loisirs.
III. Ajustement des politiques et des priorités
Politique budgétaire et monétaire : tout donner et se contenter de ce qu’il reste
De nombreuses comparaisons ont été établies entre la crise financière mondiale et l’effondrement économique causé par les mesures de confinement en 2020. La comparaison des mesures de relance budgétaire et monétaire prises par les gouvernements en réponse à la situation mérite d’être examinée de plus près.
En 2008, lorsque la crise financière mondiale a éclaté, les banques centrales ont utilisé tous les outils de leur coffre, les moyens conventionnels comme les moyens non conventionnels, pour stabiliser l’économie. Elles ont entre autres réduit les taux d’intérêt, procédé à un assouplissement quantitatif, eu recours à la monétisation de la dette et mis en place divers programmes d’achats d’obligations. Au début de la récession provoquée par la COVID-19, les banques centrales du monde entier ont rouvert le coffre à outils et ont adopté des mesures de relance monétaire afin de stabiliser les marchés financiers.
Cependant, comme l’hiver s’est installé dans l’hémisphère nord au quatrième trimestre de 2020 et que le nombre de cas a de nouveau culminé, le rythme de la reprise a semblé stagner. Les mesures de distanciation sociale qui ont suivi ont limité la capacité d’exploitation des entreprises et les pertes d’emplois ont commencé à avoir une incidence sur la demande globale. En raison de ces bouleversements, les consommateurs continueront probablement de se concentrer sur l’épargne alors que les sociétés tenteront de maintenir leurs flux de trésorerie disponibles.
Dans ce contexte, l’idée de l’engagement permanent à assouplir la politique monétaire en cas de repli important (concept du « policy put » de la Réserve fédérale américaine) est mise à l’essai à plusieurs endroits, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les marchés mondiaux. Essentiellement, les gouvernements augmentent la masse monétaire au moyen de mesures budgétaires afin de stimuler les dépenses ou de réduire les impôts. Les consommateurs et les sociétés disposent ainsi de plus de liquidités à dépenser. Même si la politique budgétaire expansionniste et les dépenses publiques peuvent combler le creux actuel de la demande, une telle décision est susceptible d’entraîner une augmentation future de la dette publique et de miner la confiance quant à la capacité du gouvernement fédéral à rembourser cette dette.
Le double enjeu auquel font face de nombreux gouvernements réside dans le fait qu’ils n’ont plus beaucoup d’options en matière de politique. Le besoin immédiat de soutenir les ménages et les sociétés est bien présent, mais il est également nécessaire de stimuler la reprise économique. Même si les récentes interventions ont fortement fait grimper la dette publique, la demande de mesures de relance supplémentaires donne aux gouvernements l’occasion d’établir leurs priorités et de progresser dans la réalisation des objectifs des politiques. Cela pourrait donner lieu à des investissements directs dans des projets auxquels tiennent les gouvernements, y compris des initiatives respectueuses de l’environnement ou des mesures incitatives accrues visant l’investissement dans les technologies à faibles émissions de carbone.
- Les gagnants : éducation, immobilier.
- Les perdants : banques, voyages et loisirs, commerce de détail traditionnel.
Réévaluation des priorités des investisseurs dans un contexte de demande croissante à l’égard des facteurs ESG
La pandémie a rappelé à quel point il est important de choisir des sociétés en mesure de s’adapter à de nouvelles façons de consommer et de maintenir la qualité des services existants – ou même d’ajouter de la valeur – dans le cas où les contacts physiques sont réduits. Nous avons également assisté à un mouvement dans le cadre duquel l’optimisation des bénéfices a été mise de côté en faveur de la responsabilité sociale de l’entreprise, qui prend en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, y compris les clients, les employés, les actionnaires, la collectivité et l’environnement.
Par conséquent, les investisseurs se tournent de plus en plus vers des placements durables qui tiennent compte de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Selon Morningstar, les fonds à gestion active qui investissent en fonction des principes ESG ont fait l’objet de rentrées de fonds nettes de plus de 70 milliards de dollars à l’échelle mondiale au deuxième trimestre de l’année, ce qui porte l’actif géré de ces produits à un nouveau sommet d’un peu plus de 1 000 milliards de dollars3.
Ces importantes rentrées de fonds à l’échelle mondiale dans les produits axés sur les facteurs ESG laissent possiblement présager un changement de priorités favorisant d’autres formes de répartition du capital. Pauvreté et maladie vont de pair depuis longtemps et comme les inégalités de revenus continuent d’être exacerbées par la pandémie, les écarts de progrès en matière de santé, tant entre les pays qu’au sein de ceux-ci, le seront également. Même parmi les pays membres de l’OCDE, nous avons observé au 21e siècle un plafonnement de la mesure la plus importante sur le plan de la santé, l’espérance de vie4.
Il y a cependant des raisons d’être optimistes. À l’heure actuelle, il est évident que les consommateurs s’intéressent davantage à la santé, et des progrès considérables sont réalisés chaque jour dans la mise au point de traitements et de thérapies améliorés ainsi que dans l’adoption de nouvelles technologies d’envergure en santé. Compte tenu des inquiétudes liées aux pandémies, les questions de santé demeureront au cœur des préoccupations, alors que les gouvernements et les sociétés préparent leur plan pour l’après-COVID-19 afin d’assurer le bien-être des citoyens, des employés et des parties prenantes.
Santé
- Les gagnants : immobilier, commerce électronique, technologie médicale.
- Les perdants : boissons, produits de luxe, aérospatiale.
Durabilité
- Les gagnants : éducation, immobilier.
- Les perdants : banques, voyages et loisirs, commerce de détail traditionnel.
L’hypercapitalisme entraîne la hausse des impôts
Entre 1990 et 2020, l’hypercapitalisme a été porté par le libre-échange, les tarifs douaniers peu élevés et les régimes de taux d’intérêt presque nuls. Un certain nombre de sociétés, et de nombreux particuliers, ont vu leur bilan avantagé par un tel contexte. Cependant, compte tenu de la mise en œuvre de nouvelles mesures de relance d’envergure par les gouvernements, et des mesures supplémentaires probables, et de la reprise économique qui semble évoluer de plus en plus en forme de K, nombreux sont ceux qui réclament maintenant une hausse de l’impôt des sociétés et des particuliers à revenu élevé, soi-disant au nom du renflouement des coffres, qui ont été vidés pour atténuer les dommages économiques causés par la pandémie.
Les travailleurs ayant fait des études postsecondaires se sont nettement mieux tirés d’affaire durant les périodes de confinement et dans les mois qui ont suivi.
Taux de chômage aux États-Unis selon le niveau de scolarité, de janvier 2018 à janvier 2021
Cependant, l’intérêt pour de nouvelles mesures d’austérité est limité et l’augmentation de la dette publique risque de miner la confiance des emprunteurs potentiels. Dans un tel contexte, la hausse des taux d’imposition des sociétés et des particuliers semble inévitable, et elle pourrait avoir des répercussions négatives sur les bénéfices des sociétés.
- Les gagnants : produits pharmaceutiques, services publics.
- Les perdants : boissons, produits de luxe, aérospatiale.
IV. En résumé : points de vue de l’équipe Solutions multiactifs
Les économies du monde entier ont lentement commencé à rouvrir, bien que la tendance du nombre de cas d’infection à la COVID-19 ait entraîné un repli dans de nombreuses régions. Sur le plan macroéconomique, nous avons constaté une amélioration encourageante du taux de chômage, même si le rythme de la création d’emplois a stagné. Les données sur le secteur manufacturier aux États-Unis restent relativement favorables, certainement plus qu’en Europe, ce qui laisse entrevoir des perspectives positives pour le secteur manufacturier à l’échelle mondiale, particulièrement par rapport au consommateur. Plus récemment toutefois, les dernières données de l’indice des directeurs d’achats des États-Unis en 2021 indiquent non seulement une reprise plus vigoureuse du secteur manufacturier, mais également une certaine amélioration, à tout le moins, du côté des services.
Nous voyons l’intérêt d’adopter une approche équilibrée, qui privilégie les secteurs qui sont sur le point de profiter d’une reprise continue, tout en intégrant les segments plus cycliques qui semblent sous-évalués.
Si les perturbations économiques généralisées se prolongeaient pendant une bonne partie de 2021, nous pourrions assister à d’autres révisions à la baisse de la croissance et des bénéfices et à une reprise incertaine des segments du marché axés sur la consommation. La plupart des économies mondiales en sont résolument à la phase 2 de notre analyse de reprise interne, dans laquelle nous prévoyons un ralentissement des marchés boursiers et une hausse des taux de défaillance.
En considérant les occasions possibles en 2021, nous voyons l’intérêt d’adopter une approche équilibrée, qui privilégie les secteurs qui sont sur le point de profiter d’une reprise économique continue, tout en intégrant certains segments plus cycliques qui semblent sous-évalués.
Nous entrevoyons toujours un potentiel de hausse pour les chefs de file du marché de 2020, entre autres dans les technologies, les télécommunications, la consommation discrétionnaire et les actions de croissance en général. Nous veillons cependant à assurer un équilibre au moyen de positions ciblées axées sur la valeur, dans des segments comme les produits industriels, les matières premières, les métaux et l’exploitation minière et, de façon sélective, les services financiers.
Thèmes macroéconomiques pour 2021
- Risques croissants que la Réserve fédérale américaine (Fed) adopte une politique moins conciliante. L’expansion du bilan de la Fed depuis le début de 2020 est effectivement un aspect à considérer. Plus récemment cependant, l’accent a été mis sur le risque grandissant de ralentissement de la croissance économique si la réduction des mesures visant à assurer la liquidité devait entraîner de nouvelles poussées de volatilité. L’une des principales préoccupations porte sur les récentes indications de la Fed concernant sa cible d’inflation de 2 %. Il est probable que nous verrons des données sur l’inflation anormalement élevées au deuxième trimestre de 2021, au vu des niveaux non existants du deuxième trimestre de 2020 et si c’est le cas, la question du taux directeur de la Fed devant la hausse de l’inflation sera directement mise à l’avant-plan.
- Ne vous attendez pas à une réinitialisation des relations avec la Chine. Nous ne nous attendons pas à ce que la politique étrangère des États-Unis à l’égard de la Chine change considérablement en 2021. Nous ne croyons pas non plus que les mesures sévères prises par le gouvernement Trump, y compris les tarifs douaniers, l’octroi limité de visas, les sanctions et les restrictions de voyage, soient prochainement assouplies. Au contraire, comme les changements climatiques et les droits de la personne sont au cœur des priorités du gouvernement Biden, la probabilité d’un découplage financier continu pourrait en fait augmenter à mesure que les États-Unis appliquent des sanctions supplémentaires contre les sociétés chinoises. De plus, il ne nous paraît pas impossible que d’autres mesures soient prises.
- Le risque d’une récession prolongée semble faible. Bien que le risque de récession se soit quelque peu apaisé, les inquiétudes entourant les prochaines interventions des banques centrales et les retards dans la mise en œuvre des mesures de relance budgétaire ont exacerbé nos inquiétudes à l’égard de l’économie, surtout en ce qui concerne le consommateur. Les risques liés à la duration (c.-à-d. l’orientation des taux d’intérêt à long terme) demeurent incertains compte tenu des vastes programmes de relance monétaire et budgétaire en cours. À cet égard, nous pensons que la deuxième vague de mesures de relance budgétaire aux États-Unis est imminente, même si son incidence sur les ménages sera probablement négligeable. Le dernier élément imprévisible concerne le coronavirus lui-même. Il reste encore beaucoup de zones inconnues quant à la propagation du virus et aux mutations qu’il pourrait subir. De plus, il est peu probable que le virus soit éradiqué, même après l’administration généralisée de vaccins. Le retour de la société dans la nouvelle normalité pourrait ne pas être linéaire, et des fermetures et mises en quarantaine ponctuelles pourraient demeurer une réalité à court terme. Cela dit, les investisseurs ont certainement été disposés à voir le bon côté des choses, interprétant pour le moment le déploiement de la vaccination comme une excellente nouvelle.
- La hausse de l’inflation pourrait être un phénomène à court terme. Selon nous, le marché a déjà pris en compte le contexte de stagflation dans lequel nous nous trouvons et qui persistera au cours des prochains mois. C’est l’une des raisons pour lesquelles les actions se sont maintenues dans une fourchette; le dollar s’est affaibli et les taux d’intérêt à long terme ont augmenté. Cependant, bien que la stagflation de l’économie puisse persister jusqu’au deuxième trimestre, les marchés pourraient bouger avant que les données fondamentales sous-jacentes ne changent. Selon nous, le deuxième semestre de 2020 ressemble vraisemblablement à ce qui constitue un contexte idéal, qui a historiquement été des plus favorables pour les action.
Considérations relatives à la constitution du portefeuille
Même si nous croyons qu’un certain nombre d’occasions intéressantes à court et à long terme émergent à mesure que le monde trouve une nouvelle forme d’équilibre dans l’après-COVID-19, ces occasions ne sont pas toutes facilement accessibles aux investisseurs – même aux gestionnaires d’actifs institutionnels mondiaux. Certaines peuvent être à un stade trop embryonnaire pour en tirer des avantages fiables, tandis que d’autres peuvent ne pas avoir l’envergure nécessaire pour ajouter une valeur considérable à un portefeuille.
Néanmoins, ces tendances sous-jacentes peuvent toujours être surveillées et peuvent certainement façonner la manière dont nous voyons le contexte macroéconomique – de manière non traditionnelle et en nous tournant vers les tendances macroéconomiques émergentes et non conventionnelles. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous suivons un certain nombre de données non traditionnelles, comme l’indice de l’espoir lié au vaccin, l’indice de réouverture, l’indice de la consommation liée au confinement, l’indice de reprise du PIB et l’indice de stress lié aux paiements. Bien que des indices comme ceux-ci ne représentent qu’une des façons dont nous pouvons obtenir un aperçu de la façon dont ces thèmes de placement se manifestent sur les marchés, nous croyons que l’ajout de ce type de données objectives à nos observations thématiques est essentiel pour formuler des idées de placement concrètes.
Les indices non conventionnels ouvrent une perspective unique sur le contexte économique actuel et ses occasions
Rendement, indexé à 100, du sous-indice S&P, au 20 février 2020.
Résumé des secteurs à l’échelle mondiale : nos perspectives pour 20215
- Actions de valeur : perspectives légèrement positives. Nous continuons de nous attendre à des rotations des secteurs et des styles en 2021, plus précisément à un mouvement des actions de croissance vers les actions de valeur à caractère cyclique, les courbes de taux s’accentuant sous l’effet de la reflation. Nous nous attendons à ce que le secteur des technologies continue de bien se comporter, mais nous croyons qu’il sera probablement à la traîne des secteurs cycliques.
- Actions de qualité : perspectives neutres. Les actions de qualité ont tendance à être plus défensives, ce qui pourrait offrir du soutien en cas de volatilité à court terme. Par actions de qualité, on parle de celles de sociétés qui affichent un bilan et des liquidités solides (actifs à court terme par rapport aux passifs à court terme); la qualité a été un facteur de décile supérieur au cours des dix dernières années.
- Services financiers : perspectives positives. Les services financiers devraient profiter des mesures de relance budgétaire à long terme, et les valorisations restent attrayantes.
- Produits industriels : perspectives positives. Les valorisations relatives ne constituent ni un obstacle ni un facteur favorable. Cependant, un projet de loi sur les infrastructures à grande échelle aux États-Unis pourrait avoir une incidence haussière et stimuler la confiance à court terme. Le secteur et les sous-secteurs connexes ont historiquement dégagé un rendement supérieur à moyen terme lorsque les dépenses publiques en infrastructures représentaient plus de 2 % du PIB5.
- Technologies de l’information : perspectives positives. Les technologies ont dégagé un rendement supérieur constant, les sociétés de tous les segments cherchant une productivité et une efficacité accrues. Le secteur est sans doute bien positionné pour demeurer un chef de file sur le marché.
- Soins de santé à l’échelle mondiale : perspectives neutres. Bien que les valorisations relatives demeurent attrayantes, nous maintenons notre position neutre à court terme jusqu’à ce qu’il y ait plus de certitude quant à la politique future.
- Consommation discrétionnaire à l’échelle mondiale : perspectives positives. La consommation discrétionnaire est un secteur plus cyclique et devrait produire un rendement supérieur dans un contexte de reflation. Les données sur le crédit à la consommation et l’utilisation de la capacité indiquent de légères améliorations, et les secteurs cycliques ont plus de marge de manœuvre pour inscrire un rendement supérieur.
- Consommation de base à l’échelle mondiale : perspectives neutres. Nous maintenons actuellement une position neutre à l’égard de ce secteur, mais nous pensons que certains titres méritent d’être examinés de plus près.
- Énergie à l’échelle mondiale : perspectives positives. Le secteur de l’énergie devrait obtenir de bons rendements dans un contexte de reflation et de raffermissement prévu des prix du pétrole. L’augmentation de la demande de pétrole aide à réduire les stocks excédentaires, à conduire à la normalisation et à accroître les flux de trésorerie. Le secteur reste peu prisé et affiche des valorisations attrayantes sur plusieurs plans (ratio cours/bénéfice, ratio cours/valeur comptable et ratio cours/croissance du bénéfice).
- Matières premières à l’échelle mondiale : perspectives positives. Les matières premières ont établi de nouveaux sommets relatifs sur une base équipondérée par rapport à l’indice S&P 500 élargi, affichant une tendance et un élan positifs. Le secteur des matières premières présente actuellement l’une des meilleures combinaisons de bénéfices et de progression des cours parmi tous les secteurs de l’indice S&P 500.
- Services publics à l’échelle mondiale : perspectives neutres. Nous maintenons actuellement une position neutre à l’égard de ce secteur.
- Télécommunications à l’échelle mondiale : perspectives neutres. Nous maintenons actuellement une position neutre à l’égard de ce secteur.
- Ensemble du marché boursier : perspectives légèrement positives. Au bout du compte, notre point de vue est prudemment optimiste à l’égard du marché dans son ensemble. Nous percevons une valeur relative dans les sociétés affichant un rendement des capitaux propres élevé qui peuvent enregistrer une croissance positive des bénéfices dans un avenir prévisible.
Considérations relatives à la répartition de l’actif : équilibre entre les actions et les titres à revenu fixe
Concernant les titres à revenu fixe, du point de vue des placements multiactifs, dans un monde où les investisseurs ressentent de plus en plus le besoin de trouver de meilleurs taux, les occasions les plus intéressantes se situent à l’extérieur du segment des titres de créance gouvernementaux. Mais cela nous donne aussi à penser que l’évaluation globale des actions devrait être envisagée sous un nouvel angle.
Il est tout à fait possible que les actions se négocient à des ratios légèrement plus élevés dans un avenir prévisible, en grande partie parce que la comparaison avec les titres à revenu fixe n’est pas pareille qu’au cours des 30 dernières années; les taux obligataires n’ont jamais été aussi bas pendant si longtemps. Dans un tel contexte, les investisseurs pourraient continuer d’encourager les sociétés qui génèrent des flux de bénéfices croissants, quel que soit le secteur, et ces sociétés pourraient très bien se négocier à des ratios plus élevés que par le passé. Nous croyons que cette possibilité rend le repérage des secteurs et des titres qui présentent véritablement des occasions de croissance à un prix raisonnable un peu plus difficile, mais important.
Les sous-indices S&P 500 liés à la COVID-19 de Macrobond sont composés des sous-secteurs suivants, dont l’inclusion dans les différents indices n’est pas nécessairement incompatible : indice de reprise du PIB : produits chimiques, énergie, cuivre et acier, matériaux de construction, construction, équipement électrique, machinerie, routes et chemins de fer, services commerciaux et professionnels, consommation discrétionnaire, cinéma et divertissement; indice de la consommation liée au confinement : magasins d’alimentation, hypermarchés, rénovation domiciliaire, vente par Internet, appareils électroménagers, magasins d’appareils informatiques et électroniques, télécommunications sans fil, médias interactifs; indice de stress lié aux paiements : FPI, services publics, banques; indice de réouverture : transporteurs aériens, vêtements, hôtels, loisirs, restauration, grands magasins, aérospatiale et défense, FPI (bureaux, hôtels, commerces de détail); indice de l’espoir lié au vaccin : biotechnologie, technologies des soins de santé, outils et services des sciences de la vie.
1 « How Many Jobs Can be Done at Home? » Jonathan I. Dingel et Brent Neiman, Becker Friedman Institute, juin 2020. 2 « The Post-Covid Economy », OCDE, Barclays Research, août 2020. 3 « ESG funds attract record inflows during crisis », Financial Times, 10 août 2020. 4 « Health Equity in England: The Marmot Review 10 Years On », The Health Foundation, février 2020. 5 Équipe Solutions multiactifs de Gestion de placements Manuvie, au 16 mars 2021. Les prévisions ou autres énoncés de nature prospective portant sur des événements futurs, des objectifs, des stratégies de gestion ou d’autres prévisions ne sont à jour qu’à la date indiquée. Ces prévisions peuvent se réaliser ou non, et la réalité pourrait en être très éloignée. Les points de vue et opinions peuvent varier d’une équipe de gestion de portefeuille à l’autre et changer sans préavis.
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Gestion de placements Manuvie
Gestion de placements Manuvie est le secteur mondial de gestion de patrimoine et d’actifs de la Société Financière Manuvie. Nous comptons plus de 100 ans d’expérience en gestion financière au service des clients institutionnels et des particuliers ainsi que dans le domaine des régimes de retraite, à l’échelle mondiale. Notre approche spécialisée de la gestion de fonds comprend les stratégies très différenciées de nos équipes expertes en titres à revenu fixe, actions spécialisées, solutions multiactifs et marchés privés, ainsi que l’accès à des gestionnaires d’actifs spécialisés et non affiliés du monde entier grâce à notre modèle multigestionnaire.
Le présent document n’a été soumis à aucun examen de la part d’un organisme de réglementation des valeurs mobilières ou autre et il n’a été déposé auprès d’aucun organisme de réglementation. Il peut être distribué par les entités de Manuvie ci-après, dans leurs territoires respectifs. Des renseignements supplémentaires sur Gestion de placements Manuvie sont accessibles sur le site www.manulifeim.com/institutional/ca/fr
Australie : Hancock Natural Resource Group Australasia Pty Limited, Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Brésil : Hancock Asset Management Brasil Ltda. Canada : Gestion de placements Manuvie limitée, Distribution Gestion de placements Manuvie inc., Manulife Investment Management (North America) Limited et Marchés privés Gestion de placements Manuvie (Canada) Corp. Chine : Manulife Overseas Investment Fund Management (Shanghai) Limited Company. Espace économique européen Manulife Investment Management (Ireland) Ltd., qui est habilité et régie par l’organisme Central Bank of Ireland. Hong Kong : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Indonésie : PT Manulife Aset Manajemen Indonesia. Japon : Manulife Investment Management (Japan) Limited. Malaisie : Manulife Investment Management (M) Berhad 200801033087 (834424-U). Philippines : Manulife Asset Management and Trust Corporation. Singapour : Manulife Investment Management (Singapore) Pte. Ltd. (société inscrite sous le numéro 200709952G). Corée du Sud : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Suisse : Manulife IM (Switzerland) LLC. Taiwan : Manulife Asset Management (Taiwan) Co., Ltd. Royaume-Uni : Manulife Investment Management (Europe) Limited, qui est habilitée et régie par l’organisme Financial Conduct Authority. États-Unis : John Hancock Investment Management LLC, Manulife Investment Management (US) LLC, Marchés privés Gestion de placements Manuvie (États-Unis) SARL et Hancock Natural Resource Group, Inc. Vietnam : Manulife Investment Fund Management (Vietnam) Company Limited.
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