Les perspectives des infrastructures en tant que catégorie d’actifs
Comment l’univers des investissements en actions d’infrastructure, à la fois dynamique et foisonnant de possibilités, peut offrir résilience, prévisibilité et surperformance à la gestion des actifs d’assurance dans un monde qui évolue rapidement.

Table ronde de Gestion de placements Manuvie : les infrastructures perçues comme une catégorie d’actifs résilients
Démarrer la videoLors d’une récente table ronde sur la gestion d’actifs, notre chef mondial, Finances générales et Infrastructures, John C.S. Anderson, a évoqué les avantages d’un portefeuille bien diversifié dans le secteur des infrastructures qui peut offrir des occasions intéressantes tout en assurant une protection avérée contre les cycles économiques volatils.
« Dans un contexte de taux élevés, les infrastructures ont largement surpassé les autres catégories d’actifs alternatifs : les portefeuilles composés d’actions liées aux infrastructures se démarquent et offrent des rendements attrayants dans les cycles baissiers, quand on en a le plus besoin. »
Cette présentation a d’abord été publiée sur Asset TV et est réutilisée avec permission. Les opinions exprimées peuvent changer. Gestion de placements Manuvie n’est pas responsable des opinions ni des commentaires exprimés par toute personne qui n’est pas associée à Gestion de placements Manuvie.
Transcription
Mark : Bonjour! Bienvenue à cette table ronde sur la gestion d’actifs en assurance d’Asset TV avec moi, Mark Colegate. Aujourd’hui, nous nous penchons sur les perspectives qu’offrent les infrastructures en tant que catégorie d’actif, sous forme de titres de participation ou de créance. Je suis en compagnie de trois experts venus en discuter en studio. John, commençons par vous. Pouvez-vous nous expliquer dans quelles circonstances Manuvie a commencé à investir dans les infrastructures? Et que couvrez-vous?
John : Bien sûr. Je travaille pour Manuvie depuis 2001 et, à ce moment-là, le programme d’infrastructures existait déjà depuis des décennies. Le portefeuille de bien des compagnies d’assurance vie comporte majoritairement des titres de créances. Nous vendons des promesses d’assurance vie sur 50 ans. Le secteur des infrastructures est idéal pour contracter des prêts sur 20 à 30 ans. De là, notre programme de titres de créance de 50 milliards de dollars. En ce qui concerne les actions, nous avons également constaté qu’il s’agit d’une catégorie d’actif formidable et robuste qui génère du rendement au moment opportun. Ainsi, nous investissons 20 milliards de dollars dans des actions de ce secteur. C’est une sorte de pierre angulaire à faible volatilité pour le segment des actions alternatives.
Mark : Vous travaillez pour Manuvie et pour John Hancock, de grands assureurs en Amérique du Nord. Est-ce que tous ces actifs sont gérés en interne ou vos programmes sont-ils ouverts à des tiers?
John : En ce qui concerne les 22 milliards de dollars en actions d’infrastructures, 16 milliards sont sous gestion directe et 6 sont confiés à d’autres gestionnaires. Nous sommes conscients de ne pas détenir le monopole des bonnes idées. D’ailleurs, bien que nous aimions le contrôle et les rendements que le programme direct nous offre, certains éléments peuvent être plus volatils ou dépasser nos compétences, et nous préférons alors la diversité d’actifs que le portefeuille géré nous octroie. Il peut aussi s’agir d’un secteur géographique où nous n’avons personne sur le terrain, alors qu’un partenaire aura les connaissances et la vision requises pour ajouter à notre rendement.
Mark : Merci. Et Reena, à Phoenix, quelle est votre approche en infrastructures? Comment participez-vous à la prise de décision concernant la répartition de l’actif, la sélection des gestionnaires, l’investissement direct, etc.? Reena : Oui, le groupe Phoenix gère environ 240 milliards de livres sterling d’actifs pour sa clientèle et 40 milliards de plus pour son propre bilan. Cela totalise donc 280 milliards de livres d’actif géré. Phoenix Group est le plus grand fournisseur d’épargne-retraite au Royaume-Uni. Notre horizon de placement à long terme nous permet d’inclure les infrastructures comme catégorie d’actif. En vérité, Mark, nous le faisons depuis au moins une décennie, sinon plus. Il faut dire que notre société existe depuis plus de 240 ans sous différentes enseignes, comme celle de la Standard Life qui est bien connue puisque de nombreuses personnes y ont un régime de retraite, mais aussi sous d’autres marques telles que Phoenix Group ou ReAssure. Les infrastructures font partie intégrante de nos investissements pour les fonds de retraite et l’épargne à long terme. Nous y travaillons depuis longtemps. Des 40 milliards de livres détenues dans notre bilan, environ 1,2 milliard de livres est réparti dans des actifs d’infrastructure, surtout dans les énergies renouvelables au Royaume-Uni.
Mark : S’agit-il uniquement d’actions de ce secteur ou d’une combinaison ...?
Reena : Ce sont des titres de créance en infrastructures. Du côté des clients, nous avons aussi une pondération en infrastructures. Nous avons 800 millions de livres en gestion de patrimoine pour les particuliers. De plus, nous avons résolu d’allouer environ 2 milliards de livres aux actifs privés, dont les infrastructures constituent un élément important.
Mark : Merci. Et Roman, vous travaillez pour LGAS, une entreprise immense. Sur quoi vous concentrez-vous? Comment misez-vous sur les infrastructures? Roman : Je travaille pour le service des fonds de retraite institutionnels, qui s’occupe du transfert des risques liés aux régimes de retraite. Donc, en prenant en charge un passif de retraite à long terme, nous obtenons le capital requis pour investir dans des actifs. En général, nous favorisons les titres de créance de qualité supérieure de longue durée. Nos sources de passif sont stables, ce qui nous permet également d’investir dans des actifs illiquides et de bénéficier de la prime de liquidité. Les infrastructures forment assurément une des catégories d’actifs que nous intégrons à notre répartition globale. Je dirais que cela ressemble à ce que Reena a mentionné à propos du bilan. Le nôtre compte surtout des titres de créance, car, d’un point de vue réglementaire, c’est l’actif le plus approprié auquel adosser le passif des rentes. Nous détenons aussi des actions, mais dans une moindre mesure.
Mark : Nous avons déjà parlé des infrastructures ici. Mais, John, que couvre cette catégorie? Quelle définition plus vaste pouvez-vous nous en donner?
John : On compte 300 emprunteurs dans la portion des dettes et peut-être 80 sociétés en portefeuille dans la portion des actions. Le contenu est donc très varié. La transition énergétique est un élément central pour notre programme, autant le financement de services collectifs ou de centrales électriques au gaz pour aider les États-Unis à délaisser le charbon, que l’énergie éolienne pour devenir chef de file en énergie renouvelable, que l’énergie solaire et les batteries. La transition énergétique est donc en grande partie liée aux infrastructures. Ce sont des actifs réglementés, possiblement sous contrats pour vendre leur production sur 20 ans. Ce qui en fait une catégorie à l’abri du cycle économique. Ce serait vrai également pour des partenariats public-privé prévoyant une concession de 30 ans avec des marges bénéficiaires fixes et très stables. Nous touchons aussi d’autres secteurs, par exemple, dans le contexte nord-américain, il y a les oléoducs de transport intérieur ou d’exportation. L’infrastructure numérique est récemment passée à l’avant-plan avec les télécommunications, les tours, la fibre optique, les centres de données; c’est tout un écosystème. Il y a parfois des services ponctuels essentiels pour lesquels nous croyons qu’il y aura une demande stable et qui nous apparaissent comme des investissements à faible volatilité. Nous voudrons les intégrer également.
Mark : J’aimerais renvoyer la question à Reena, puis à Ronan. Ajouteriez-vous quelque chose à cette liste ou contient-elle des éléments auxquels vous ne vous risqueriez pas?
Reena : Pour ce qui est de la portion des infrastructures dans notre bilan, il y a une différence dans la méthode d’investissement conformément à la directive Solvabilité II. Pour ces actifs, il doit essentiellement s’agir de titres de crédit uniquement, de première qualité, à long terme, sans dépenses. L’attrait de cette catégorie d’actifs réside dans des flux de trésorerie prévisibles. Du côté des titulaires de contrat, nous étudions une variété d’actifs dans différents types de fonds, notamment les infrastructures de base, de base plus ou à valeur ajoutée. La réglementation en matière d’assurance fait donc en sorte que nous devons investir d’une certaine façon pour nos clients et d’une autre façon pour la société elle-même.
Mark : Et Roman, en ce qui concerne votre société… Bien sûr, Reena a souligné l’importance des obligations de première qualité de ce point de vue. Trouvez-vous beaucoup d’obligations de cette qualité dans l’espace numérique ainsi que dans les infrastructures dites plus traditionnelles?
Roman : Tout à fait. Nous nous efforçons toujours d’évaluer l’ensemble de l’œuvre. Traditionnellement, il était question d’infrastructures sociales ou économiques. Bien entendu, la transition énergétique est devenue un thème majeur pour nous et nous y investissons depuis longtemps. En 2017-2018, par exemple, certaines transactions en lien avec la production éolienne en mer offraient des occasions d’investissement de grande envergure, puis est venu l’énergie solaire, etc. Et il apparaît évident que le numérique est d’actualité. Il faut considérer, comme Reena le mentionnait, que la réglementation de l’industrie est contraignante et nous pousse à opter pour des investissements de première qualité, alors que nous aimerions nous intéresser aux technologies émergentes qui, par définition, n’ont pas d’antécédents de longue date, sur l’ensemble du cycle. Il est plus difficile de trouver ce type de produits avec des notations de qualité, puisqu’ils sont rares à l’heure actuelle. Cela dit, c’est une voie qui nous tient à cœur et que nous cherchons constamment des moyens de nous y engager.
Mark : Vous avez tous mentionné contempler la valeur « à long terme » de certains de ces produits et, par conséquent, la capacité de se projeter très loin en avant. Reena, en ce qui concerne les obligations, pouvez-vous nous dire comment Pheonix Group définit le long terme? Comment est-ce que cela influence la liquidité requise pour certains de ces actifs? Ces dernières années, on a beaucoup entendu parler de la prime de liquidité. Elle peut sembler très intéressante pour un investissement sur 70 ans, mais vous ne pouvez probablement pas en profiter si vous investissez sur une période de six mois.
Reena : En effet, cette prime de liquidité est très attrayante pour nous, c’est-à-dire les investisseurs à long terme qui misent sur des capitaux patients du secteur des infrastructures, Mark. De notre point de vue, les investissements en infrastructures servent un but précis. Ils soutiennent le passif lié à nos produits de retraite à long terme. Et ils pourraient le faire durant 50 ans, voire 60 ans. C’est pourquoi nous visons des obligations dont le terme varie de 10 à 25 ans.
John : Et pour rebondir sur les propos de Reena, j’aimerais mentionner aussi l’avantage que cela représente pour les contribuables lorsque Reena, Roman et moi-même accordons des prêts sur 20 ou 30 ans pour des actifs hautement capitalistiques comme un nouvel hôpital, une nouvelle autoroute ou un nouveau parc éolien. La capacité du service collectif et du contribuable à rembourser sur 25 ans au lieu de 5 est essentielle pour assurer des services publics abordables. Nous rencontrons fréquemment des organismes de réglementation qui espèrent nous voir participer parce que nous offrons un financement à long terme bon marché qui respecte les visées des politiques publiques. À mon sens, il y a une belle symbiose dans les deux cas entre les retombées pour les titulaires de contrat et les communautés que nous servons.
Mark : Voilà qui est intéressant. Comment déterminez-vous ce qui constitue un revenu de placement acceptable pour vous par rapport à ce qui est perçu comme un montant acceptable pour payer ce nouvel hôpital ou cette nouvelle route par les contribuables et les électeurs? Ce sont des éléments qui entrent souvent en conflit lorsqu’il est question de projets d’infrastructures.
John : En effet. Si un État ou une province peut emprunter grâce aux obligations du Trésor à un taux majoré de 60, 70 ou 80 %, tandis que des services collectifs empruntent à 130 %, et qu’un projet obtient un financement sans recours à 200 ou 250 %. Il y a donc une différence entre un coupon de 4 % et un autre de 6 %. Du côté des capitaux propres, avec des rendements de 15 à 20 %, notre participation apporte toujours une valeur formidable. La plupart du temps, le secteur public fait appel à nous parce qu’il souhaite que le secteur privé assume le risque associé à la réalisation du projet dans le respect des délais et du budget. Ainsi, en recevant 100 points de base de plus, nous acceptons également le risque lié à la livraison du parc éolien ou de l’équipement solaire dans les temps et selon les spécifications. Autrement, notre client, la société du projet, absorbe ce dépassement de coûts. Il y a un transfert de valeur en quelque sorte.
Mark : Je dois remettre mon chapeau de contribuable pour vous demander si cela ne représente pas à une opération financière hors bilan de la part d’un gouvernement? Le gouvernement britannique ou américain ou canadien, ne pourrait-il pas emprunter à moindre coût sur les marchés plutôt qu’auprès de Manuvie ou de Phoenix Groupe?
John : Comme je doute que vous soyez un contribuable américain, tout comme Roman et Reena, je ne peux donc pas vous remercier pour le projet du grand tunnel creusé sous Boston dont le budget initial de 2,5 milliards de dollars a atteint 14 milliards. Et c’est arrivé parce qu’il s’agissait d’un contrat du secteur public, à livre ouvert, à prix coûtant majoré, où l’on engage le plus bas soumissionnaire. Celui-ci propose un contrat si peu contraignant et un prix si attrayant qu’il est accepté. Puis, il dit : « Oh, vous vouliez des bretelles d’accès? Ça va coûter un peu plus cher. » Et le coût passe de 2 à 14 milliards de dollars. Les organismes publics peuvent certainement emprunter à moindre taux, mais nous avons vu des dépassements de coûts du financement public s’avérer bien peu rentables pour les contribuables. La clé pour financer des projets et assurer la livraison d’infrastructures réside dans le transfert de cette responsabilité du respect des délais et du budget à des entités du secteur privé afin d’éviter qu’une autorité publique ne soit submergée par des entrepreneurs qui profitent d’elle.
Mark : Et… Roman, pardon.
Roman : J’aimerais juste ajouter qu’il y a un véritable transfert de risque ici. Dans la plupart des cas, le rendement de ces actifs n’est ni explicitement ni même implicitement garanti par le gouvernement. C’est pourquoi, du point de vue de la notation, ces actifs liés au financement d’infrastructures sont généralement tout juste de catégorie investissement avec une cote de BBB ou BBB-. Dans bien des scénarios, les choses peuvent mal tourner sans que le gouvernement en soit tenu responsable. C’est très différent d’un projet qui serait explicitement garanti ou carrément financé par le gouvernement.
Mark : Bien. Je suppose qu’on vient de survoler également, si je puis dire, le sujet du risque politique. Abordons maintenant les risques généraux entourant les infrastructures. Actuellement, les enjeux géopolitiques semblent omniprésents, il faut le dire, sans pour autant entrer dans les détails. Cela soulève la question de la sécurité des investissements dans les infrastructures, non? En fonction du facteur temporel du moins. Parlons surtout des titres de participation puisque nous avons déjà amplement couvert la dette. Est-ce qu’investir en infrastructures offre une certaine sécurité aux assurés?
Reena : En ce qui concerne les rendements à long terme de cette catégorie d’actif, ils dépendent du segment d’infrastructure concerné. Il y a les segments de base, à valeur ajoutée et ouvert aux occasions. En infrastructures, le segment de base contient les actifs présentant des caractéristiques de type collectif, soit des flux de trésorerie prévisibles, un faible effet de levier et une demande inélastique. Tout cela se prête très bien à une position à faible risque, donc une volatilité et des corrélations moindres que pour d’autres catégories d’actif présentes dans notre portefeuille, et des rendements prévisibles. À nos yeux, il apparaît évident que ce type de placements ne convient ni aux retraités ni aux investisseurs à long terme. Et c’est pourquoi nous allouons des fonds aux actions en infrastructures. J’ai déjà mentionné la part d’environ 800 millions de livres de nos portefeuilles d’assurance du patrimoine allouée aux actions en infrastructures, et nous voulons en faire plus pour les investisseurs de nos régimes de retraite à cotisations déterminées en dédiant entre 1 et 2 milliards de livres aux marchés privés.
Mark : À ce propos, dans ce volet de vos activités, la démographie influe-t-elle sur votre répartition au secteur des infrastructures? Et compte tenu du vieillissement de cette population, est-ce le moment où vous commencez à vous en retirer? Reena : Oui, nous accordons beaucoup d’attention à cet aspect. Quel est l’âge moyen de nos clients? Par conséquent, comment notre portefeuille de placements doit-il être réparti pour protéger les fonds jusqu’à leur retraite et ensuite? Pour garantir un rendement constant du portefeuille, les investissements en infrastructures répondent bien aux critères du portefeuille d’assurance, pour le segment des particuliers. Ils offrent des rendements prévisibles, sans compter la plus-value potentielle des stratégies ouvertes aux occasions en infrastructures. Nous avons abordé des thèmes comme les énergies renouvelables, la transformation numérique, la démographie, les hôpitaux, les centres de soins et les logements sociaux. Ils conviennent tous à la phase d’accumulation, en offrant ce coussin essentiel pour contrer, jusqu’à un certain point, la volatilité du marché. Ils conviennent aussi, potentiellement, à la phase de retraite, soit celle du décaissement dont vous parliez plus tôt.
Mark : Merci. Roman, je reviens vers vous. Du côté des obligations, vous effectuez, bien sûr, des investissements à très long terme. Nous avons pu observer un pic d’inflation il y a quelques années, et elle demeure légèrement trop élevée au goût des banques centrales. Êtes-vous en mesure d’intégrer une protection contre l’inflation du côté des obligations du secteur des infrastructures?
Roman : La plus grande partie du risque assumé n’est pas liée directement à l’inflation. Toutefois, le rendement qui provient des titres sous-jacents, lui, y est souvent grandement corrélé. Certains décalages, temporels ou autres, peuvent altérer les effets de cette corrélation et leur durée. De notre point de vue, il faut absolument en tenir compte pour investir dans ce secteur. Il faut aussi considérer l’exposition réelle aux chocs inflationnistes et évaluer dans quelle mesure les revenus du projet peuvent s’ajuster rapidement à l’inflation. Par exemple, si l’inflation entraîne une hausse marquée du coût de maintenance de l’infrastructure sous-jacente, l’augmentation des revenus épongera-t-elle efficacement ces frais? C’est l’un des paramètres que nous considérons pour évaluer la stabilité des titres de créance que nous aurions à offrir pour un projet donné.
Mark : Il s’agit presque d’une entreprise sous-jacente dont les revenus dépendent de l’inflation. Une inflation saine tout au long d’un projet permettra à celui-ci d’avoir les flux de trésorerie pour payer les obligations. Pour ce qui est des titres eux-mêmes, comme vous l’avez dit, ils ne sont pas indexés sur l’inflation, pas plus que leurs coupons. Quelles hypothèses à long terme faites-vous par rapport au taux d’inflation lorsque vous regardez 20 ou 30 ans en avant? Comment calculez-vous cela? Cela doit jouer un rôle important pour déterminer qu’il s’agit d’un taux de rendement réel ou d’un taux nominal qui pourrait tourner au désastre sur une période de 15 à 20 ans.
Roman : Nous cherchons généralement à couvrir ce type de risque. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons accepter d’emblée ou de façon catégorique. Certaines obligations du côté de l’épargne-retraite sont liées à l’inflation d’une quelconque façon. Le risque associé est alors couvert, soit par l’achat de titres liés à l’inflation, diverses options et variantes existent en dehors du secteur des infrastructures, soit grâce à des produits dérivés évoluant essentiellement à l’abri de l’inflation. Et puis, il y a des actifs à valeur nominale et, parfois, c’est tout ce qu’il nous faut. Il est évident que nous surveillons l’inflation sous-jacente, la hausse du prix des maisons, l’IPD et l’IPC, la couverture et l’évolution de tous ces indicateurs. En fin de compte, nous voulons couvrir et atténuer le risque d’inflation de façon générale plutôt que de prédire ce que sera le taux de rendement réel ou le taux d’inflation. Si, en 2021, vous aviez demandé aux gens leurs prévisions pour l’inflation ou pour les taux, il y a fort à parier que très peu d’entre eux auraient prédit une telle montée en flèche. Et ça n’a pas eu de répercussion alarmante sur la santé de notre bilan puisque, fondamentalement, nous sommes majoritairement couverts contre ce risque.
Mark : Merci. John, revenons sur la transition énergétique et les énergies renouvelables dont vous parliez. Nous avons aussi abordé le risque politique. Y a-t-il une incidence sur le prix de certains de ces actifs? Je pense à l’Inflation Reduction Act, qui semblait diriger beaucoup d’argent vers les énergies renouvelables, alors que l’administration américaine actuelle y apparaît beaucoup moins favorable, et ne s’en cache pas. Comment cela influe-t-il sur le risque et sur l’établissement des prix?
John : Excellente question. Notre programme est axé sur le marché intermédiaire américain, donc je vais me concentrer là-dessus. Et c’est un programme…
Mark : Pouvez-vous définir le marché intermédiaire?
John : Oui. Pour nous, il s’agit d’investissements dans la fourchette allant de 100 à 500 millions de dollars. Il faut rappeler qu’en plus d’être le plus grand marché d’infrastructures au monde, les États-Unis sont très fragmentés. La situation diffère énormément d’un état à l’autre, car il s’agit d’un système fédéral. Les possibilités sont nombreuses, mais le contexte est fragmenté. Ce qui crée une multitude d’occasions d’offrir de plus petits chèques. Vous pouvez ensuite sélectionner les plus appropriés. C’est ce que nous faisons. Le programme est en place depuis 15 ans à Manuvie. Nous l’avons ouvert à des investisseurs externes, ce qui l’a rendu encore meilleur. Souvent, la transition énergétique a eu lieu parce qu’un administrateur d’État s’est dit que ce serait bénéfique pour son État, que c’était ce que la population voulait et qu’il fallait aller de l’avant. Ainsi, durant le premier mandat de l’administration Trump, nous avons battu des records en matière de nouveaux projets d’énergies renouvelables. Même si le gouvernement fédéral n’y était pas enclin et ne souhaitait pas s’y attarder, les autorités étatiques l’étaient. Elles ont établi une réglementation prévoyant l’octroi d’un contrat de 20 ans avec les services collectifs locaux pour la société qui venait construire un parc solaire ou éolien. Et ça continue. Aux États-Unis, il y a 23 États différents où, si vous installez votre parc solaire en périphérie d’une ville, vous accéderez gratuitement au réseau électrique. Et vous bénéficiez d’une économie préférentielle parce que vous n’êtes pas en concurrence avec un tarif de gros de 9 cents pour l’électricité. Vous êtes plutôt en concurrence avec un tarif d’électricité à 18 cents. Nous sommes donc en position d’offrir un tarif de 15 cents à notre client. Il économise donc 3 cents par rapport au prix marchand de l’énergie fossile et en obtient une énergie renouvelable. Notre stratégie à petite échelle nous permet d’aller là où les autorités de réglementation nous donnent des rendements avantageux. La réponse est donc qu’il s’agit d’un immense terrain de jeu. Et d’un marché fragmenté. Choisissez le bon endroit. Les occasions ne manqueront pas.
Mark : Avez-vous une idée du potentiel de croissance que recèle encore cette stratégie? Ou bien vous dites-vous éventuellement qu’il faut le trouver avant 2027, par exemple. Autrement, le meilleur sera derrière nous.
John : En gros, jusqu’à il y a 15 ans, 50 % de la production électrique aux États-Unis était alimenté au charbon. Le charbon occupe une place importante depuis longtemps. Cela dit, cette proportion est désormais réduite à 20 ou 25 %. Fantastique. La production au gaz est passée de 20 % à 40 %. Il y a donc beaucoup d’énergie thermique. Heureusement, l’énergie renouvelable de 3 % à 25 % de la production. Nous avons vu ce changement. La production au gaz libère deux fois moins de carbone que le charbon. Nous retirons le charbon de l’équation. La demande en électricité des centres de données nécessitera la production des centrales au gaz pendant plus longtemps. Et nous continuons de miser sur l’équipement solaire ou éolien et sur le stockage par batteries afin de tirer le meilleur parti de l’énergie renouvelable à disposition. Cela se poursuivra et le déploiement des énergies renouvelables se poursuivra aux États-Unis.
Mark : Merci. Roman, que vous pensez de la transition énergétique et pouvez-vous y associer certaines occasions?
Roman : Oui, on entend énormément de choses sur ce sujet. Il est évident que le discours américain a aussi beaucoup changé. En fin de compte, les données économiques tangibles soutiennent le solaire et l’éolien. À mon avis, il s’agit là d’un bon exemple de cas où les subventions gouvernementales antérieures ont mené à un tel développement de ces technologies qu’elles sont à présent économiquement rentables à utiliser. Et bien que Trump vante le charbon, et une idéologie éloignée des principes ESG, il ne fera rien qui ne soit pas rentable pour son pays. C’est-à-dire qu’il ne maintiendra pas d’autres sources d’énergie plus coûteuses, simplement pour s’opposer aux facteurs ESG. Ce serait exagéré. Les occasions se profilent surtout dans le domaine du numérique. Nous l’avons déjà dit. C’est la nouvelle course à l’armement pour l’investissement en infrastructures. À l’échelle mondiale, tout le monde veut investir massivement dans ce secteur. Pour la première fois, cela entraînera une hausse marquée de la demande d’énergie mondiale, après une stagnation de plusieurs années. De gros investissements en infrastructures seront requis dans toutes sortes d’éléments de la chaîne de production énergétique. L’un des aspects qui nous intéressent le plus, c’est, par exemple, les partenariats avec les grandes entreprises et les grandes sociétés technologiques comme Amazon, dans le cadre d’ententes d’achat d’électricité. Elles veulent souvent des énergies renouvelables comme source, surtout pour respecter leurs engagements de carboneutralité. Elles sont donc prêtes à obtenir l’énergie pour un centre de données, à signer un contrat à long terme et à prix fixe idéalement. Les flux de trésorerie d’une qualité de crédit suffisamment élevée obtenus peuvent être intéressants à titre de financement bon marché pour soutenir les énergies renouvelables et l’investissement lié ou propre aux infrastructures du numérique. Ce sont des domaines étroitement liés.
Mark : J’aimerais revenir sur ce point. Mais avant, Reena, vous êtes chef de la recherche et de la sélection des gestionnaires. En observant les titres liés aux énergies renouvelables à la Bourse de Londres, on constate d’importantes décotes. Il y a assurément de très bons titres et d’autres moins bons, mais pour une société aussi grande que Phoenix Group, qui gère environ 280 milliards de dollars au total, envisagez-vous parfois, dans le cadre de votre stratégie, l’achat de certains de ces produits? Ceux qui se négocient à 50 ou 60 pence la livre.
Reena : La question est légitime. Fondamentalement, la décote que vous observez est typique du secteur des fiducies de placement, qui a traditionnellement connu une certaine cyclicité avec des titres se négociant avec des réductions de prime. Au fil du temps, du côté des fiducies de placement, on observe sur le marché le reflet de la hausse des taux d’intérêt au Royaume-Uni, avec une baisse de la valorisation de ces actifs. Nous nous engageons à ne pas prendre de paris tactiques sur les valorisations ou sur les actifs. Nous croyons aux données fondamentales du secteur dans son ensemble et nous nous engageons à investir en infrastructures. Nous le faisons par le biais de notre répartition sur le marché privé, que ce soit pour notre bilan ou du côté des clients. Nous tenons donc à y allouer des fonds, notamment aux actions en infrastructures. Grâce à ces fonds, nous participons à tous les thèmes clés qui entrent en scène, de la numérisation aux chaînes d’approvisionnement mondiales, en passant par le démantèlement de celles-ci, sans oublier la démographie et la décarbonation. Nous tenons compte de la capacité du gestionnaire à nous positionner sur tous ces thèmes en espérant que cela se traduira par des rendements à long terme pour nos assurés.
Mark : Parlez-vous de fonds d’investissement à capital fixe, non cotés en bourse, mais privés?
Reena : Exact, il s’agit de divers fonds privés?
Mark : Quelle durée de vie cherchez-vous pour un fonds? Encore une fois, en se fiant strictement aux chiffres, un fonds d’une durée de vie de trois ans n’apparaît pas comme un excellent investissement. On préférera 20 ans, sans le revers de la médaille, c’est-à-dire le risque. Le sort de ces actifs sur 20 ans est difficile à prédire.
Reena : Nous cherchons à investir tout en suivant l’évolution du secteur. Auparavant, les fonds à capital variable, ou semi-liquides, étaient assez rares. Aujourd’hui, les occasions se multiplient et de plus en plus d’acteurs proposent des structures semi-liquides. Par le passé, nous devions passer par des fonds à capital fixe. En règle générale, l’horizon pour un fonds à capital fixe se situe entre 10 et 12 ans. Le plus souvent, vous vous attendez à un retour sous forme de distributions, sur une période comprise entre cinq et sept ans. Le principe étant qu’une fois le capital remboursé durant cette période, les fonds pouvaient être redirigés vers d’autres occasions d’investissement. C’est ainsi que nous répartissons les fonds en actions.
Mark : John, j’aimerais votre avis sur les infrastructures numériques. Quels facteurs ESG entrent en jeu? Roman a évoqué la croissance en IA, mais l’une de ses contreparties est sa consommation toujours plus grande d’énergie et d’eau. Il faut éventuellement aborder l’écoresponsabilité. Comment s’inscrit-elle au bilan pour Manuvie?
John : Il faut faire des concessions, en effet. L’intelligence artificielle enrichit nos vies en nous rendant plus efficaces, plus productifs et plus rapides. Elle représente donc un bénéfice sur le plan social. Toutefois, cette hausse de la demande d’électricité pèse sur de nombreuses communautés. Dans certaines zones densément peuplées, comme l’Europe continentale, des restrictions sont imposées aux nouveaux centres de données, parce que cette consommation intense d’électricité n’est pas souhaitée. Ces centres devraient-ils plutôt aller dans des régions riches en hydroélectricité? S’installer dans des régions plus proches des rivières, où l’énergie est plus abondante et l’accès au réseau plus facile? Sans doute, mais ils n’auront pas la faible latence et le court délai de réponse d’un centre de données en zone urbaine. C’est pourquoi on verra probablement les deux cas de figure. Pour ce qui est du cadre politique, notons que le Canada produit de l’hydroélectricité en abondance et dispose d’un climat tempéré idéal pour les centres de données qui peuvent se passer d’une faible latence ou d’une réponse rapide. Le pays applique toutefois une taxe sur le carbone. Ainsi, des centres de données sont actuellement construits en Malaisie, qui dépend de l’énergie alimentée au charbon et n’a pas de taxe sur le carbone. Le scénario parfait n’est peut-être pas de ce monde. Si je ne possède pas ce qui est déplacé, alors investir dans une solution à plus faibles émissions de carbone augmentera mon empreinte, puisque ce qui a été mis hors service ne m’appartenait pas. Ça ouvre une tout autre discussion, à savoir comment évoluent les objectifs de décarbonation de nos portefeuilles, et quelle est la bonne approche? Est-ce l’empreinte carbone? Est-ce le score de température? Collectivement, en tant qu’industrie, nous voulons surtout veiller à ce que rien ne passe entre les mailles du filet et nous souhaitons voir l’ensemble de l’économie transitionner et trouver le bon équilibre. Je ne sais pas si vous êtes tous d’accord avec moi.
Roman : Certainement. Et des possibilités intéressantes en découlent, par exemple, pour la chaleur générée par les centres de données. De nouvelles technologies permettraient d’utiliser une partie de cette chaleur pour du chauffage, quand il y a des installations ou des immeubles résidentiels locatifs à proximité. C’est assurément plus utile en milieux urbains, où l’énergie calorifique peut servir immédiatement. C’est fascinant de constater comment tout est interrelié dans ce secteur et combien d’occasions ingénieuses peuvent être créées en réaction aux défis rencontrés.
Reena : J’allais ajouter que les lois ont des répercussions involontaires. La meilleure intention au départ peut ensuite entraîner une réaction en chaîne. Puis, on espère que le temps finira par arranger les choses. Comme investisseurs institutionnels, nous sommes très attachés à nos cibles de zéro émissions nettes. Nous sommes en voie d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, et de décarboner 50 % de notre portefeuille d’ici à 2030. Nous voulons voir nos investissements et nos gestionnaires respecter cette aspiration.
Mark : Pour en revenir à l’aspect politique derrière tout ça, disons que vous envisagez un contrat d’approvisionnement en énergie renouvelable, comme vous en parliez tout à l’heure. Et supposons qu’il s’agit d’un géant… comme Meta. Sans vouloir cibler cette société en particulier. Donc, elle dispose d’un centre de données qu’elle exploite à sa guise. Courrez-vous le risque de vous retrouver coincés au milieu d’un conflit? S’il y a une panne de courant en ville, serez-vous pointé du doigt pour avoir orchestré ce contrat avec un grand centre de données juste à côté? Est-ce une possibilité?
John : C’est une réalité, Mark. Ça se produit en ce moment même dans l’Ohio. Un climat de tension règne parce que l’arrivée d’un centre de données promet des emplois, pas une tonne, puisqu’il est hautement automatisé. Le gouvernement local veut ces emplois, mais pas s’ils viennent avec une hausse des tarifs d’électricité résidentiels de 100 %. Est-ce bénéfique ou pas? En contexte municipal, une réduction sur l’électricité est souvent accordée aux sociétés pour les inciter à installer une usine en ville, sans que cela influe sur les tarifs résidentiels généraux. Aujourd’hui, c’est différent. Pouvons-nous obtenir de Meta la promesse de rester en ville pendant 20 ans? Ou partira-t-elle dans 3 ans? On assiste donc à un jeu de concessions, comme Reena et Roman le disaient. Parfois, Meta peut saisir l’occasion de passer un contrat directement avec nous afin d’éviter de toucher à l’approvisionnement municipal en électricité. Ainsi, quand le secteur privé peut intervenir pour résoudre un problème d’électricité, cela peut réduire la pression sur l’offre résidentielle.
Reena : On en revient aux flux de trésorerie prévisibles. Ces revenus contractuels sont excellents, parce que les centres de données sont soutenus par une grande entreprise locataire dont le risque de crédit est faible. C’est idéal pour les investissements que nous réalisons.
Mark : Le temps file, il ne nous reste plus que quelques minutes. J’aimerais donc recueillir vos dernières réflexions. Vous pouvez revenir sur un sujet déjà abordé ou ajouter des points sur lesquels vous souhaitez conclure. Peut-être y a-t-il un thème que nous n’avons pas abordé? Chacun de vous aura la chance de choisir sur quoi vous exprimer. Roman, commençons par vous. Puis, nous reviendrons pour terminer avec John. De votre point de vue, compte tenu de tout ce dont nous avons discuté, y a-t-il quelque chose de crucial qui a été laissé de côté ou que vous souhaitez souligner dans la discussion d’aujourd’hui? Roman : Nous avons couvert un large éventail de sujets, donc il n’y a rien de nouveau à dire ni rien qui nous ait échappé. De notre point de vue, il est évident que les infrastructures conserveront leur place dans notre portefeuille. Et pour cause, avec l’augmentation marquée des infrastructures à prévoir dans le monde entier, notamment en Europe et au Royaume-Uni. Cela capte notre intérêt, de même que les occasions de déployer nos capitaux patients à long terme et nos paramètres économiques relatifs, qui sont attrayants sans être excessifs. Pour notre part, c’est une catégorie d’actif dont la pondération pourrait augmenter au fil du temps, et qui reste la pierre angulaire de notre stratégie globale de répartition d’actif.
Mark : Reena?
Reena : Mark, à mon avis, l’investisseur britannique moyen est sous-pondéré en infrastructures. En comparaison, au Canada ou en Australie, entre 5 et 15 % des portefeuilles sont généralement alloués à cette catégorie d’actif. Au Royaume-Uni, nous entamons tout juste ce parcours pour nos assurés. Les portefeuilles allouent environ 1 à 2 % aux infrastructures, alors que ce secteur possède un énorme potentiel. Avec la réforme financière annoncée, nous pourrions canaliser davantage de ressources vers ce type de produits, ce que j’attends avec impatience.
Mark : Au fait, pourquoi les Canadiens ou les Australiens sont-ils des références? Sans vouloir les prendre à partie, bien sûr. Ce sont tous des gens charmants. Seulement, pourquoi vouloir atteindre 15 % simplement pour les imiter? Voulons-nous plutôt les battre en atteignant, disons, 17 %?
Reena : Il n’est pas vraiment question de les battre, mais de réagir aux défis séculaires entraînés par le sous-investissement en infrastructures au Royaume-Uni. Nos infrastructures sont vieillissantes. Il faut dépenser plus en immobilisations. La population a besoin de plus de routes, d’écoles et d’universités. Tous ces investissements pourront être rentabilisés. L’histoire a montré que ces investissements sont peu risqués et moins volatiles que d’autres catégories d’actif, qu’ils présentent de faibles corrélations et qu’ils offrent des rendements stables qui ont fait leurs preuves à travers les différents cycles économiques. Les avantages qu’une pondération suffisante en infrastructures apporterait à nos portefeuilles sont indéniables. John : En effet, Reena, je conclurais en disant qu’il faut suivre la logique que l’expérience nous a enseignée. Nous disposons d’un portefeuille d’actions d’infrastructures bien étoffé et mature. Ces trois dernières années, il a inscrit des gains nets entre 11 et 12 %, soit en 2025, 2024 et 2023. Notre vaste portefeuille d’actions de placements privés, tout aussi étoffé, affiche un résultat net d’environ 5 % pour chacune de ces années. Tous les investisseurs à qui je parle semblent en arriver à un constat similaire. Dans un contexte de hausse de taux, les infrastructures ont largement surpassé les autres catégories d’actif alternatives. Et Reena parlait d’une faible volatilité. C’est totalement vrai. Sans compter la résilience qui permet aux portefeuilles d’actions d’infrastructures de tirer leur épingle du jeu grâce à des rendements attrayants en marché baissier, lorsqu’on en a le plus besoin. Il faut y allouer des fonds, et notre entreprise s’y efforce.
Mark : Une dernière question. La rumeur voulant que les États-Unis soient à l’aube d’une récession ne cesse de s’intensifier. Quel a été le portrait du côté des infrastructures lors de la dernière récession aux États-Unis?
John : Lors de la crise financière mondiale, cette catégorie a très bien résisté en atteignant constamment sa cible de rendement, surtout en raison de la réglementation et des contrats associés.
Mark : Et la cible de rendement était de ...?
John : L’objectif de rendement était probablement de 10 % pour le portefeuille. Je parle de notre portefeuille. Comme Manuvie est parmi les 20 plus grands investisseurs en actions d’infrastructure au monde, il s’agit fort probablement d’un portefeuille représentatif et bien diversifié. C’est la catégorie d’actif alternative qui s’en est le mieux sortie lors de la pandémie de COVID-19 en 2020, dépassant sa cible de rendement, tout comme lors des hausses de taux et d’inflation.
Mark : C’est ici que nous devons conclure. John Anderson, Reena Malharkar et Roman Hederer, merci beaucoup à vous trois.
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