Les agriculteurs américains visent une nouvelle année record, mais sont confrontés à divers défis
La forte demande laisse présager un remaniement des superficies et une augmentation de la production dans un contexte d’incertitudes.
Les perspectives pour l’agriculture américaine restent légèrement positives en 2022. Alors que la croissance économique mondiale commence à souffrir de la hausse de l’inflation, les producteurs américains de cultures en rangs bénéficient de marges intéressantes grâce à la valeur élevée des récoltes. Dans la foulée d’une réouverture progressive ayant fait suite à la pandémie, les consommateurs américains ont augmenté leurs dépenses en produits alimentaires en 2021, les dépenses liées à la consommation de nourriture à domicile et hors domicile (rajustées pour tenir compte de l’inflation) ayant crû de 14 % par rapport à l’année précédente, ce qui témoigne d’une forte demande pour les produits agricoles américains1. Le commerce international a également enregistré une année record en 2021 et devrait connaître une autre année prospère en 2022. Dans l’ensemble, la hausse du prix des cultures imputable à l’augmentation de la demande et à l’activité économique accrue liée à la COVID, ainsi que les répercussions sur l’offre causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie continueront de stimuler la hausse de la production agricole américaine. Des problèmes subsistent en raison de l’incertitude géopolitique mondiale, des ralentissements économiques dus à l’inflation et des défis liés à la météo et au climat.
On prévoit un remaniement des superficies cultivées aux États-Unis
Les perspectives positives du marché devraient maintenir les semis à des niveaux comparables à ceux d’il y a un an. Selon les projections découlant des World Agricultural Supply and Demand Estimates (WASDE [estimations de l’offre et de la demande agricoles mondiales]) publiées par le USDA le 12 mai, la superficie combinée de l’ensemble des cultures en rangs américaines devrait augmenter de 200 000 acres au cours de l’année commerciale (AC) 2022-2023 pour atteindre 317,4 millions d’acres, par rapport à 317,2 millions d’acres l’année précédente, soit une augmentation de 0,1 %. Pour les principales cultures, en raison de l’augmentation des coûts des intrants et de la rentabilité relative prévue, on s’attend à un remaniement des superficies. La superficie consacrée au maïs devrait diminuer de 3,9 millions d’acres (-4,1 %), tandis que celle consacrée au soja devrait augmenter de 3,8 millions d’acres (4,3 %). Le coton et le blé devraient également voir leurs superficies augmenter, les agriculteurs cherchant à profiter des prix historiquement élevés du coton et du blé. La superficie consacrée au coton devrait augmenter d’un million d’acres (9 %) par rapport à l’AC 2021-2022, tandis que la culture du blé devrait bénéficier de 650 000 acres supplémentaires au cours de l’AC 2022-2023. L’accroissement global de la superficie consacrée à des cultures en rangs reflète en grande partie la forte demande mondiale continue de produits agricoles depuis le début de la nouvelle année et démontre la capacité d’adaptation des agriculteurs américains qui rajustent leur production en fonction de l’évolution des conditions du marché.
La progression des semis est parmi les plus lentes pour le maïs et le soja américains
Le rapport de l’USDA sur la progression des récoltes publié le 16 mai montre que les semis des principales cultures en rangs ont été affectés par les conditions météorologiques à la mi-mai 2022. Maïs et soja La progression des semis accuse un retard important par rapport à l’année dernière et à la moyenne pour la période allant de 2017 à 2021, en raison des conditions humides et froides ayant caractérisé le premier semestre de cette année dans les principaux États producteurs. Les semis de maïs dans les 18 principaux États (92 % de la superficie consacrée au maïs aux États-Unis) étaient terminés dans une proportion de 49 % au 12 mai, ce qui est bien inférieur au taux moyen (67 %) enregistré pour la même période de 2017 à 2021 et nettement en deçà de celui consigné (78 %) pour la même semaine de 2021. Le soja accuse aussi du retard sur sa moyenne quinquennale, la progression des semis dans les 18 principaux États (96 % de la superficie consacrée au soja aux États-Unis) n’étant achevée que dans une mesure de 30 % au 12 mai. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de 39 % établie pour la période quinquennale précédente et ne représente que la moitié du taux d’achèvement de 58 % de l’année précédente au même stade de l’année de croissance. Les autres cultures en rangs ont connu des saisons de semis mitigées : 80 % des semis de riz étaient terminés au 12 mai, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne quinquennale de 79 %. La culture du coton se maintient quant à elle au même niveau que la moyenne des cinq dernières années, soit 37 % de semis terminés. Les semis de blé d’hiver ont subi de légères contraintes, avec un taux de progression de 48 % dans les 18 États comptant pour 89 % de la superficie consacrée au blé d’hiver en sol américain. Ce taux est légèrement inférieur au taux moyen de 53 % sur cinq ans et au taux de 51 % atteint en 2021. Les semis en retard comportent le risque d’une pollinisation tardive pendant la saison estivale plus chaude, ce qui limite leur rendement et ajoute de l’incertitude aux estimations de la production finale pour l’AC 2022-2023.
Remaniement de la superficie des cultures en rangs durant l’AC 2022-2023
Superficie des cultures en rangs aux États-Unis (en millions d’acres)
Le prix des cultures en rangs devrait poursuivre sur sa lancée pour l’AC 2022-2023
Les agriculteurs prennent leurs décisions en matière de semis en fonction de la rentabilité de la récolte précédente et des attentes du marché pour l’année agricole à venir. Si on fait des projections pour l’AC 2022-2023, la plupart des prix des principales cultures en rangs devraient afficher des hausses marquées par rapport à l’AC précédente. Le maïs, le soja et le blé, les trois principales cultures américaines en termes de taille de production devraient connaître une augmentation continue des prix après une solide année 2021. Le prix du coton devrait faire exception, avec une baisse de 2 % en 2022 comparé à 2021, tout en enregistrant son deuxième niveau le plus élevé de l’histoire.
Les prix devraient s’envoler pour la plupart des principales cultures en rangs au cours de l’AC 2022-2023
Projections de l’USDA concernant le prix des cultures pour l’AC 2022
Maïs
TL’USDA estime que le prix du maïs augmentera de 14 %, passant de 4,53 USD le boisseau pour l’AC 2021-2022 à 5,90 USD le boisseau pour l’AC 2022-2023, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2013. Il s’agit de la troisième année consécutive de hausse du prix du maïs, la demande mondiale restant forte alors que la production devrait diminuer. Du côté de la demande, la demande intérieure de maïs aux États-Unis pour la production d’éthanol devrait rester inchangée par rapport à l’année précédente. Cela représente une amélioration importante par rapport aux niveaux atteints en 2019 et 2020, alors que la plupart des projections laissaient entrevoir de manière pessimiste une baisse de la demande de maïs pour la production d’éthanol à cause de la forte diminution des besoins en éthanol et de la réduction de la consommation d’énergie pendant la pandémie. L’augmentation du prix de l’essence et l’assouplissement des limites de mélange d’éthanol sont les principaux facteurs contribuant au rebondissement de la demande de maïs pour l’éthanol. Du côté de l’offre, la baisse de 4 % de la superficie consacrée au maïs aux États-Unis (-3,9 millions d’acres) a été beaucoup plus marquée qu’en vertu des prévisions précédentes (-1,4 million d’acres), en partie à cause de la hausse importante du coût des intrants. En outre, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a provoqué des chocs importants dans le réseau mondial d’approvisionnement en maïs. L’Ukraine était le quatrième exportateur de maïs, derrière les États-Unis, le Brésil et l’Argentine, et comptait pour 12 % des exportations mondiales de maïs en 20212. Les exportations prévues de l’Ukraine devraient chuter de 61 % (14 millions de tonnes métriques) au cours de l’exercice 2022-2023, ce qui réduira considérablement la disponibilité mondiale. Dans l’ensemble, et compte tenu de l’accroissement de la demande et de la remise en question des perspectives pour l’offre mondiale, le ratio stock/utilisation du maïs aux États-Unis devrait chuter pour la quatrième année consécutive, ce qui entraînera une hausse des prix projetés.
Soja
Le prix du soja devrait continuer de se consolider pour atteindre 14,4 USD le boisseau (une augmentation de 9 %) durant l’AC 2022-2023, selon l’USDA, subséquemment à une hausse de 23 % pour l’AC 2021-2022. Du côté de la demande, les exportations américaines de soja devraient rester supérieures à deux milliards de boisseaux pour l’AC 2022-2023, car la Chine continue de reconstituer ses stocks d’aliments. La demande intérieure de broyage devrait afficher des années consécutives de gain, en hausse de 2 % pour l’AC 2022-2023 (10 millions de boisseaux). Du côté de l’offre, le soja a devancé les autres cultures en termes d’ajout de superficie cultivable pour la deuxième année consécutive avec 3,8 millions d’acres supplémentaires, dépassant ainsi l’estimation précédente de 0,8 million d’acres. En plus d’anticiper des prix élevés sur le marché, les producteurs se sont également tournés vers le soja plutôt que le maïs en raison des besoins moindres en engrais associé à cette culture. L’augmentation de la production aux États-Unis devrait améliorer partiellement les conditions actuelles d’approvisionnement du marché, le ratio stocks-utilisation du soja américain étant censé remonter à 7 % au cours de l’AC 2022-2023.
Le ratio stocks-utilisation du soja augmente au cours de l’AC 2022-2023, tandis que le niveau des stocks de maïs continue de baisser
Stock de maïs et de soja à utiliser (%)
Blé
Durant l’AC 2022-2023, le prix du blé américain devrait connaître une hausse marquée de 40 % pour atteindre 10,75 USD le boisseau, selon la première estimation de l’USDA (WASDE) pour l’année. Le principal catalyseur de la hausse des prix est l’instabilité de l’offre internationale imputable au conflit Russie-Ukraine. La Russie est le premier exportateur mondial de blé, comptant pour 17 % des exportations mondiales en 2021, alors que l’Ukraine, l’un des dix plus importants exportateurs, compte pour un autre 10 %. Le conflit militaire entre les deux pays a entraîné l’arrêt des exportations ukrainiennes, lesquelles transitaient par les ports de la mer Noire, ce qui a considérablement nui aux infrastructures de production et d’exportation du pays, la production de blé ayant diminué de 35 % et les exportations de cette denrée ayant chuté de 47 % au cours de l’AC 2022. En ce qui concerne la demande américaine de blé pour l’AC 2022-2023, les volumes de cette denrée exportés par les États-Unis devraient avoir tendance à baisser en raison de la disponibilité limitée, tandis que la consommation intérieure de blé ne devrait pas connaître de changement majeur par rapport à l’année précédente. Du côté de la production, l’augmentation des semis de blé aux États-Unis s’établit à 50 % par rapport aux prévisions précédentes (0,6 million d’acres s’ajouteront aux 1,3 million d’acres prévus pour le début de 2022), en raison de la concurrence provenant d’autres cultures. L’expansion moins importante que prévu des superficies cultivées se traduit par un ratio stocks-utilisation projeté de 33 %, le plus bas depuis dix ans, ce qui constitue un soutien supplémentaire à la poursuite de la hausse des prix élevés du blé pour l’année commerciale courante.
Riz
Au cours de l’AC 2022-2023, le prix du riz maintiendra sa trajectoire ascendante et croîtra de 13 % pour atteindre 17,8 USD le quintal (q) en 2022, marquant ainsi sa cinquième année consécutive en hausse. La consolidation du prix du riz repose sur une réduction continue des niveaux de stocks et la diminution des superficies cultivées, selon les estimations de l’USDA (WASDE de mai). On estime également que la superficie consacrée au riz aux États-Unis devrait à nouveau diminuer au cours de l’AC 2022-2023, avec une baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente, et les prévisions de production plus faibles devraient faire chuter encore plus les niveaux de stocks. En l’absence de changements majeurs prévus dans les facteurs de la demande et dans la production plus faible, le ratio stocks-utilisation devrait baisser au cours de l’exercice 2022-2023 pour atteindre 15 %, soit le niveau le plus bas depuis cinq ans.
Coton
Alors que l’on estime que la superficie ensemencée devrait augmenter d’un million d’acres au cours de l’AC 2022-2023, soit la première hausse en cinq ans, la production américaine de coton devrait diminuer de 6 % par rapport à l’année précédente en raison de conditions de croissance et de récolte défavorables. Durant les quatre années antérieures, les superficies consacrées au coton aux États-Unis avaient diminué de 15 % en raison de la baisse de la demande de coton utilisé dans les secteurs de l’habillement et du textile ainsi que de la concurrence internationale croissante du côté de l’exportation. La diminution des stocks de coton est due à la reprise de la demande des marchés intérieurs et des exportations durant les AC 2020 et 2021, et les stocks de fin d’année jusqu’à la récolte de 2021 devraient tomber sous la barre des trois millions de ballots. Il en résultera un ratio stocks-utilisation global de 17 % pour le coton américain durant l’AC 2022-2023, le deuxième plus bas niveau depuis 2013. Ce resserrement des conditions du marché pour le coton devrait favoriser l’établissement de prix plus élevés, se traduisant par un prix estimatif de 0,90 USD la livre pour l’AC 2022-2023.
Les niveaux de stocks devraient continuer à baisser dans le cas du blé, du riz et du coton
Ratios stocks-utilisation du blé, du riz et du coton aux États-Unis (%)
Cultures permanentes
Bien qu’elle ne soit pas ensemencée tous les ans, la superficie productive (c’est-à-dire la superficie suffisamment mature pour produire des cultures) disponible pour les principales cultures permanentes est un indicateur clé de l’offre. Les deux plus grandes cultures permanentes des États-Unis en termes de superficie et de valeur de production, soit les amandes et les raisins de cuve, devraient bénéficier d’une superficie accrue dans un contexte de conditions climatiques et météorologiques difficiles.
L’expansion de la superficie productrice d’amandes devrait se poursuivre en 2022, au fur et à mesure que la superficie de développement arrive à maturité
Superficie productrice d’amandes et rendement aux États-Unis
Les superficies consacrées aux cultures permanentes devraient à nouveau s’accroître au cours de l’AC 2021 pour les amandes, les pistaches et les noix de Grenoble, en raison des marges positives des dernières années commerciales. La production d’amandes en Californie a été évaluée à 2,8 milliards de livres en 2022, affichant une deuxième année en baisse à cause de rendements inférieurs malgré l’accroissement des superficies cultivées. La superficie productive devrait augmenter de 50 000 acres, tandis que le rythme d’expansion chute à 4 % par rapport à l’année précédente, le plus bas depuis l’AC 2017. Les problèmes de pénurie d’eau et les conditions de sécheresse de plus en plus sévères en Californie continuent de peser sur la production, les rendements restant difficiles à atteindre. La baisse de la production et le ralentissement de l’expansion devraient permettre de réduire les niveaux élevés des stocks d’amandes, qui sont imputables à des conditions d’exportation contraignantes. Les superficies consacrées au raisin de cuve devraient rester stables ou diminuer en 2022, le marché continuant à se rééquilibrer. La faiblesse du marché du raisin de cuve a déjà entraîné l’élimination de vignobles moins productifs et la perte de 100 000 acres productifs (la moyenne de 2018 à 2021 se chiffre à 467 000 acres) par rapport à la moyenne quadriennale précédente de 561 000 acres (pour la période 2014-2017). Le prix du raisin de cuve a déjà commencé à prendre du mieux grâce à la baisse de la production et à la reprise de la demande.
La superficie consacrée aux raisins de cuve diminue, ce qui aide le marché à se rééquilibrer
Superficie des vignobles californiens et accroissement annuel en %
Des perspectives positives malgré les défis géopolitiques, inflationnistes et climatiques
Les perspectives du marché agricole à court terme devraient être positives, avec des données fondamentales solides en ce qui concerne la demande du marché et des améliorations prévues pour la chaîne d’approvisionnement mondiale. La hausse prévue du prix des cultures aux États-Unis devrait engendrer des revenus plus élevés pour le secteur, ce qui est en accord avec l’état d’esprit positif du secteur agricole pour l’année commerciale 2022-2023. En revanche, l’incertitude demeure quant aux conditions de croissance pour l’année de récolte courante, car la progression des cultures ne suit pas le rythme moyen de la plupart des régions productrices, ce qui met leur rendement en péril et fait chuter les volumes totaux. En outre, comme la pression inflationniste s’accroît, les coûts associés aux intrants agricoles et les taux de fret internationaux devraient réduire les marges et nuire à la rentabilité globale. Quoi qu’il en soit, pour l’exercice en cours, le prix des cultures devrait compenser les augmentations du coût des intrants et offrir aux agriculteurs une nouvelle année record. Pour ce qui est de la suite des choses, alors que les agriculteurs américains continuent de s’adapter aux divers défis liés à la production et à la distribution, les données fondamentales du marché pour l’agriculture américaine restent optimistes.
1 USDA ERS, en date d’avril 2022. 2 USDA Production, Supply and Distribution, en date du 20 mai 2022.
Indicateurs du marché des terres agricoles : T1 2022
« Les perspectives du marché agricole à court terme devraient être positives, avec des données fondamentales solides en ce qui concerne la demande du marché et des améliorations prévues pour la chaîne d’approvisionnement mondiale. »
La production mondiale de maïs devrait diminuer en 2022
Estimations de la production annuelle de maïs, principaux producteurs (Mt)
La production mondiale de maïs devrait atteindre 1,18 milliard de tonnes métriques en 2022, soit 3 % de moins qu’en 2021, en raison d’une baisse de la production aux États-Unis, dans l’UE et en Chine, compensée par une production accrue au Brésil, en Argentine, en Serbie et en Afrique du Sud. En 2022, la production de maïs aux États-Unis devrait diminuer de 4 %, passant ainsi à 367 Mt, principalement à cause de la diminution des superficies cultivées. La production du Brésil pour 2021 (dont l’AC va de mars 2021 à février 2022) devrait augmenter de 33 % comparativement à l’AC 2020 pour atteindre 116 Mt grâce à l’amélioration des conditions de culture. La production de maïs du Brésil pour l’AC 2022 (soit de mars 2022 à février 2023) devrait connaître une autre hausse attribuable à l’expansion prévue des surfaces cultivées du pays, compte tenu des prix élevés et de la forte demande d’exportation. La production de maïs de l’Argentine devrait augmenter légèrement pour atteindre 55 Mt pour 2021 (soit l’AC allant de mars 2021 à février 2022) grâce à l’accroissement du rendement du maïs.
On prévoit que la production mondiale de soja atteindra des sommets historiques attribuables à l’expansion généralisée de la production
Estimation de la production annuelle de soja, principaux producteurs (Mt)
La production mondiale de soja pour l’AC 2022 devrait augmenter de 13 % pour atteindre près de 395 Mt, le Brésil comptant pour près de la moitié de cette augmentation projetée. Aux États-Unis, la production de soja devrait augmenter de 5 % pour atteindre 126 Mt en raison de l’augmentation des superficies ensemencées et des rendements moyens (AC allant de septembre 2022 à août 2023). La production brésilienne est évaluée à 125 Mt pour 2021 (AC allant de février 2021 à janvier 2022) et elle sera suivie d’une augmentation prévue de 19 % pour 2022 (AC allant de février 2022 à janvier 2023) pour atteindre 149 Mt. La production de soja de l’Argentine devrait également s’accroître de 21 % pour 2022 (AC allant d’avril 2022 à mars 2023) pour atteindre 51 Mt.
Le dollar américain s’est apprécié par rapport aux devises concurrentes
Taux de change trimestriels entre le dollar américain (USD) et les devises liées à l’agriculture (indexés à 1 en 2006 : T1)
Le dollar américain (USD) a terminé le premier trimestre de 2022 en demi-teinte au regard de la plupart des devises concurrentes. Le dollar s’est déprécié de 17 % par rapport au réal brésilien, tout en s’appréciant de 10 % par rapport au rouble russe et de 7 % par rapport au peso argentin. Le dollar américain s’est également légèrement déprécié par rapport au dollar canadien (1 %) et au dollar australien (3 %) au cours du dernier trimestre. Il devrait progressivement rebondir d’ici 2022, l’économie mondiale traversant des turbulences économiques.
Les exportations de maïs américain restent élevées
Moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de maïs, principaux producteurs (Mt)
Les exportations mondiales de maïs ont chuté au quatrième trimestre de 2021, en partie sous l’effet de la diminution de l’offre de maïs au Brésil en raison du temps sec de la saison précédente. La moyenne mobile des exportations brésiliennes sur quatre trimestres a baissé de 41 % par rapport à l’année précédente, à 5 Mt, et de 26 % par rapport au trimestre précédent, car les exportations record de l’année précédente et les conditions de sécheresse de l’AC 2020 ont eu pour effet d’épuiser les stocks de maïs du Brésil. Le pavage de l’autoroute BR-163 qui traverse Mato Grosso et Para pour aboutir aux terminaux de transport maritime de Miritituba, qui accueillent plusieurs grandes sociétés spécialisées dans le commerce de grains, est un facteur déterminant pour les exportations de grains brésiliennes. La moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de maïs des États-Unis s’est établie à 17 Mt, soit un bond de 35 % comparativement à l’an dernier et une légère hausse comparativement au trimestre précédent. La moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de l’Argentine s’est établie à 10 Mt, c’est-à-dire 10 % de plus que l’an dernier et 11 % de plus que le trimestre précédent. La diminution des volumes d’exportation de maïs au Brésil et la dépréciation du peso argentin favorisent les exportations en provenance de l’Argentine.
Les exportations américaines de soja ont continué de baisser au premier trimestre de 2022
Moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de soja, principaux producteurs (Mt)
Au premier trimestre de 2022, les exportations de soja des États-Unis et de l’Argentine ont chuté par rapport au trimestre précédent. Sur la base d’une moyenne mobile sur quatre trimestres s’étant établie à 12,7 Mt, les exportations de soja américain ont régressé de 7 % par rapport au trimestre précédent et de 27 % par rapport à l’année précédente, après une année d’exportation record. La moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de soja du Brésil s’est chiffrée à 23 Mt, soit une hausse de 6 % par rapport au trimestre précédent et une progression de 13 % comparativement à l’année précédente. La moyenne mobile sur quatre trimestres des exportations de soja de l’Argentine, qui s’établit à 1,1 Mt, a connu une baisse de 25 % par rapport au trimestre précédent et a chuté de 31 % par rapport à l’an dernier.
Le prix des cultures en rangs reste élevé
Prix des cultures en rangs (en USD par boisseau)
Au premier trimestre de 2022, le maïs, le soja et le blé américains ont commencé l’année en affichant des prix en hausse. Le prix du maïs a augmenté de 16 % pour atteindre 6,08 USD le boisseau au premier trimestre de 2022, soit une hausse de 31 % par rapport à l’année précédente. Le prix du soja a connu une hausse de 18 % au cours du trimestre précédent et de 17 % par rapport à l’année dernière, s’établissant à 14,37 USD le boisseau. Le prix du maïs et du soja est demeuré élevé en raison des incertitudes entourant l’offre mondiale de cultures pour la nouvelle année commerciale. Le prix du blé a bondi de 10 % depuis le trimestre précédent et de 61 % par rapport à l’an dernier pour s’établir à 9,20 USD le boisseau, en raison des préoccupations suscitées par la pénurie de blé à haute teneur en protéines.
Le prix des noix a connu des hauts et des bas durant l’AC 2020-2021 étant donné que les marchés recherchent un état d’équilibre
Prix annuels moyens des producteurs de noix américains (en USD par livre)
Le prix des noix pour l’AC 2021-2022 est en demi-teinte à cause de diverses conditions de marché. Le prix des amandes devrait finir l’année en légère hausse par rapport à l’AC 2020-2021 en raison de la baisse de la production et de l’accroissement de la demande d’exportation, mais en raison des défis liés à la chaîne d’approvisionnement mondiale, les expéditions de l’AC 2021-2022 ont été plus lentes que l’année précédente, ce qui a influencé les prix. Une hausse du prix de la pistache est prévue en raison de l’augmentation projetée tant de la demande intérieure que de la demande d’exportation, ce qui reflète la force continue du secteur malgré des estimations de production plus élevées. On prévoit que le prix de la noix de Grenoble sera nettement plus élevé à la fin de l’année commerciale 2021-2022 que l’année précédente en raison de l’équilibre continu entre l’offre et la demande de noix matures.
Les rendements trimestriels des cultures en rangs du NCREIF pour le 1er trimestre de 2022 sont les plus élevés depuis le 1er trimestre de 2013
Rendement total des cultures en rangs du NCREIF (% par année)
Le rendement du premier trimestre des cultures en rangs du NCREIF pour 2022 s’est chiffré à 4,4 %, ce qui en fait le rendement trimestriel le plus élevé du genre depuis le premier trimestre de 2013. Les prix élevés ont contribué à stimuler les résultats des agriculteurs et ont favorisé la hausse des rendements en appréciation. Selon les statistiques de l’USDA sur les revenus et le patrimoine agricoles, on prévoit que les recettes monétaires des cultures en rangs pour 2022 atteindront 462 milliards de dollars US, soit une hausse de 5,1 % attribuable à la hausse des recettes totales des cultures et de 8,9 % des recettes des produits animaux.
Renseignements importants
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Australie : Manulife Investment Management Timberland and Agriculture (Australasia) Pty Ltd, Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Canada : Gestion de placements Manuvie limitée, Distribution Gestion de placements Manuvie inc., Manulife Investment Management (North America) Limited et Marchés privés Gestion de placements Manuvie (Canada) Corp. Chine : Manulife Overseas Investment Fund Management (Shanghai) Limited Company. Espace économique européen : Manulife Investment Management (Ireland) Ltd. est régie et réglementée par l’organisme Central Bank of Ireland. Hong Kong : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Indonésie : PT Manulife Aset Manajemen Indonesia. Japon : Manulife Investment Management (Japan) Limited. Malaisie : Manulife Investment Management (M) Berhad, numéro d’inscription : 200801033087 (834424-U). Philippines : Manulife Investment Management and Trust Corporation. Singapour : Manulife Investment Management (Singapore) Pte. Ltd. (société inscrite sous le numéro 200709952G). Corée du Sud : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Suisse : Manulife IM (Switzerland) LLC. Taïwan : Manulife Investment Management (Taiwan) Co. Ltd. Royaume-Unis : Manulife Investment Management (Europe) Limited, qui est régie et réglementée par l’organisme Financial Conduct Authority. États-Unis : John Hancock Investment Management LLC, Manulife Investment Management (US) LLC, Manulife Investment Management Private Markets (US) LLC et Gestion de placements Manuvie Agriculture et terrains forestiers Inc. Vietnam : Manulife Investment Fund Management (Vietnam) Company Limited.
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