Les occasions du carbone forestier
La valeur du carbone et des terrains forestiers présente un large éventail de possibilités. C’est pourquoi notre équipe de gestion immobilière intégrée priorise la durabilité pouvant donner lieu à des occasions de placement en carbone forestier qui s’ajoutent à la valeur habituelle des terrains forestiers. En savoir plus.
Lors d’une entrevue de Stewart Foley d’InsuranceAUM.com, Eric Cooperström, directeur général de Gestion de placements Manuvie a parlé des possibilités de placement qu’offrent les solutions climatiques naturelles, tout en soutenant les objectifs climatiques des clients.
Podcast en anglais seulement.
Qu’y a-t-il de si extraordinaire dans le secteur de la gestion des actifs d’assurance? La possibilité de déployer des capitaux de façon novatrice et unique, surtout dans des catégories d’actif bien établies, comme l’agriculture et les terrains forestiers.
Cette entrevue a d’abord été publiée sur le site InsuranceAUM.com et est réutilisée avec permission. Les opinions exprimées peuvent changer. Gestion de placements Manuvie n’est pas responsable des opinions ou des commentaires exprimés par toute personne qui n’est pas membre de Gestion de placements Manuvie.
Transcription
Stewart : Bienvenue à un autre épisode du balado InsuranceAUM.com. Je m’appelle Stewart Foley. Je serai votre hôte aujourd’hui. Nous allons parler de terrains forestiers et d’investissement à retombées sociales. Nous accueillons Eric Cooperström, directeur général de l’investissement à retombées sociales et des solutions climatiques naturelles à Gestion des placements Manuvie. Eric, merci d’avoir pris le temps d’être ici.
Eric : Bonjour, Stewart. Merci de m’avoir invité. Je suis ravi d’être ici aujourd’hui.
Stewart : Vous êtes responsable des solutions forestières et agricoles à Manuvie. Je veux approfondir le sujet, parce que vous avez beaucoup d’éducation à faire. Je ne m’y connais pas du tout. Je viens du Missouri. J’en connais un peu sur l’agriculture, mais juste assez pour être dangereux. Je me réjouis donc de savoir que je vais en apprendre beaucoup aujourd’hui. Par contre, avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous dire où vous avez grandi, votre ville natale? Pouvez-vous nous parler de votre premier emploi (pas le prestigieux)? Et nous dire en quoi la gestion d’actifs d’assurance est si géniale.
Eric : Allons-y. Eric Cooperström. Chef de l’équipe d’investissement à retombées sociales et des solutions climatiques naturelles à Gestion de placements Manuvie, rattachée à notre unité des terrains forestiers et de l’agriculture. J’ai grandi près de Philadelphie, dans la ville Mount Laurel, dans le New Jersey. Je suis donc originaire de Jersey Sud et grand amateur des équipes de sport de Philadelphie. Nous avons connu quelques soubresauts ces deux dernières semaines, mais je ne m’étendrai pas trop sur le sujet. Attendez que je me souvienne. Mon premier emploi a été livreur de journaux d’un jour. Le réveil matinal ne me convenait pas tellement, même si mes enfants m’y ont converti depuis. L’autre emploi consistait à travailler dans la salle des périodiques de la bibliothèque du coin.
Stewart : Oh, wow.
Eric : J’y faisais surtout mes devoirs. Par contre, je distribuais les périodiques quand on me les demandait – à l’époque où les gens faisaient ça, ce qui révèle peut-être mon âge. Pour en revenir à votre troisième question « Qu’y a-t-il de si génial en gestion d’actifs d’assurance? », je pense, en fait, que c’est la possibilité de déployer des capitaux de façon unique et novatrice, surtout dans des catégories d’actif très bien établies, comme l’agriculture et les terrains forestiers. À mon avis, le fait d’avoir une équipe spécialisée en la matière rend Manuvie unique en son genre. Tout comme cette culture risque-rendement. Bien évidemment, le risque-rendement est au cœur de la gestion des actifs d’assurance et de la couverture des clients. Cela se répercute sur l’ensemble de l’organisation. Elle permet de bien éclairer les décisions que nous prenons.
Stewart : C’est formidable. J’adore ce sujet et j’ai vraiment hâte que vous m’en appreniez plus. Vous avez donc dirigé l’élaboration de la stratégie climatique forestière de Manuvie. Pouvez-vous me parler de votre parcours et de la stratégie?
Eric : Oui. Tout à fait. Après d’humbles débuts dans le Jersey Sud, je me suis donc lancé dans la banque d’investissement, puis dans les placements privés au sens de la finance classique, à New York, puis à Londres. J’ai décidé de retourner aux études, d’obtenir un diplôme d’études supérieures en développement international et marchés émergents. J’ai vraiment essayé de réorienter ma carrière vers l’investissement à retombées sociales et à compétence globale. J’ai commencé par travailler comme conseiller en investissement à retombées sociales à Londres. Depuis 10 ans, je vis maintenant avec ma famille à San Francisco où j’ai occupé un certain nombre de fonctions dans le domaine de l’investissement à retombées sociales. Avant de me joindre à Manuvie, j’ai notamment travaillé dans les secteurs des terrains forestiers et de l’agriculture pour Nature Conservancy, une grande ONG de conservation de la nature, plus précisément pour sa filiale d’investissement, NatureVest. Il y a deux ans et demi, j’ai eu la possibilité de me joindre au premier gestionnaire de placements en terrains forestiers au monde et le deuxième en importance en placements agricoles1. Je n’ai donc pas hésité une seconde à entrer au service de Gestion de placements Manuvie. Et, depuis, je dirige l’équipe des solutions climatiques naturelles et de l’investissement à retombées sociales.
Stewart : On dirait que votre stratégie éducative a été fructueuse. Bien joué!
Eric : Oui. J’aime à penser que tout était prévu. Cela dit, à l’époque, ça ne semblait pas toujours logique.
Stewart : Les gens disent souvent qu’ils n’auraient jamais pensé qu’ils géreraient un jour de l’argent d’assurance, n’est-ce pas? Vous vous êtes dit que vous vous orienteriez vers l’investissement à retombées sociales et vous voilà. C’est un très bon témoignage.
Stewart : Les marchés du carbone ont récemment fait les manchettes. Pouvez-vous nous parler un peu de l’évolution des marchés du carbone et du carbone forestier?
Eric : Les marchés du carbone existent depuis plusieurs décennies. Cela dit, ils sont à l’avant-plan de l’actualité depuis quelques années. Les marchés du carbone sont un peu différents des autres marchés banalisés. Il n’y a pas qu’un seul marché du carbone. Il existe en fait deux types de marchés. Le premier est un marché de conformité, ou marché du carbone réglementé, et le second est un marché volontaire.
Les marchés de conformité ou réglementés sont généralement des systèmes de quotas et d’échanges – vous en avez peut-être entendu parler – au niveau de l’État, de la région ou de la multinationale. Les autorités réglementaires gouvernementales dictent alors les règles du jeu. D’habitude, elles plafonnent les émissions de certains secteurs, notamment ceux des grands émetteurs, dont les secteurs du pétrole, du gaz et de l’énergie. Ensuite, elles abaissent graduellement ce plafond et délivrent des quotas, ou permis, qui autorisent les entreprises réglementées à émettre une tonne de dioxyde de carbone, ou son équivalent.
Ces entreprises doivent généralement acheter ces permis ou ces allocations. Dans certains marchés de conformité, les entreprises peuvent aussi acheter des crédits compensatoires, ou crédits de carbone, c’est-à-dire des permis d’un projet tiers. Cela se fait par une méthode approuvée. Les marchés de conformité sont donc les marchés réglementés. Ils constituent la grande majorité des marchés du carbone à l’échelle mondiale. Sur tous les territoires de compétences réunis, ils totaliseraient environ 800 G$ selon la plus récente estimation que j’ai vue, soit en date de 2023.
Tout a vraiment commencé en 2005 par le lancement du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne. Avant cela, il n’y avait donc presque rien sur les marchés de conformité. Nous avons observé une croissance assez constante, une année sur l’autre, soit de 5 % l’année dernière, pour atteindre la barre des 800 G$2.
J’ai mentionné que les marchés de conformité n’autorisaient pas tous les crédits compensatoires ni la compensation du carbone forestier. Par exemple, l’Union européenne, que je viens de mentionner, est le plus grand et le plus ancien marché de conformité au monde. À l’heure actuelle, elle n’autorise toujours pas la compensation du carbone forestier.
En revanche, d’autres marchés l’autorisent, comme le California Air Resource Board, ainsi que les systèmes d’échange de quotas d’émission de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Entre 2017 et 2019, les activités de conformité liées au carbone forestier ont totalisé plus de 2 G$, selon les plus récentes données disponibles du groupe Ecosystem Marketplace3. En Californie, par exemple, les crédits compensatoires des projets forestiers constituent actuellement plus de 70 % du volume, et ce, depuis le début de l’émission de ces crédits en 20134.
Les marchés volontaires, qui, comme leur nom l’indique, sont des accords volontaires entre les fournisseurs de crédits compensatoires de carbone et les acheteurs de ces crédits. Il s’agit en grande partie d’un marché de gré à gré, qui n’est pas banalisé. Dans l’ensemble, il est principalement alimenté par quatre grands registres du marché du carbone volontaire. Ces registres sont tenus par des organisations à but non lucratif basées aux États-Unis et en Suisse. Tout comme pour les marchés réglementés ou de conformité, ce sont les organismes gouvernementaux qui dictent les règles du jeu. Il y a donc des méthodes particulières, ainsi que des formules et des démarches sous-jacentes à appliquer à l’enregistrement et à l’émission des crédits sur ces marchés.
Les marchés volontaires sont apparus après le Protocole de Kyoto de 1997 et les registres ont évolué au fil du temps. Au cours des deux dernières décennies, le volume était très faible. Ce n’est qu’au cours des dernières années que le marché volontaire a pris son envol. Selon Ecosystem Marketplace, le marché volontaire a atteint environ les 2 G$ en 2021. Cela représente un peu plus de quatre fois le volume de 20205. Nous observons une évolution rapide du marché volontaire, grâce notamment à l’augmentation des engagements de carboneutralité dans le secteur privé.
Mon dernier point porte sur les marchés volontaires du carbone forestier. L’émission de crédits a d’abord été alimentée par les projets d’énergie renouvelable, puis par les projets de carbone forestier, surtout en protection des forêts tropicales, dont le projet REDD+. D’autres méthodes gagnent aussi en importance, comme la gestion améliorée des forêts, le boisement et le reboisement. Je peux également vous donner plus de détails sur tous ces aspects.
Stewart : Merci beaucoup, Eric. Vos explications sont très utiles. Pouvez-vous nous parler un peu de la façon dont le carbone est pris en compte dans les stratégies de gestion des terrains forestiers sous deux angles, soit les possibilités d’investissement dans le carbone forestier et le profil risque-rendement de chacune d’entre elles?
Eric : Nous voyons la valeur du carbone et celle des terrains forestiers comme un éventail d’options. L’investissement dans les terrains forestiers est déjà en soi une étude des options. Selon les besoins et les stratégies de nos clients, ainsi que les conditions du marché, nous, les gestionnaires de terrains forestiers, décidons du moment et du volume de récolte annuelle. On peut ensuite étendre ce principe au carbone. Toutes les forêts séquestrent naturellement le carbone par photosynthèse, donc par processus naturel. Chaque arbre absorbe le dioxyde de carbone de l’air, le combine avec la lumière du soleil, les minéraux et les nutriments du sol, puis émet de l’oxygène. C’est un processus naturel.
Selon la récolte et le boisement, nous pouvons alors décider dans quelle mesure nous voulons nous concentrer sur les objectifs et la valeur du carbone, par opposition aux objectifs et à la valeur des terrains forestiers. Par exemple, nous pouvons cibler la carboneutralité. Nous pouvons donc limiter la récolte au volume de séquestration annuel. À l’inverse, nous pouvons prioriser l’autre bout du spectre, soit la valeur du carbone, et augmenter la séquestration du carbone, et donc les stocks de carbone. Nous avons alors la possibilité d’accéder aux marchés du carbone volontaires (de conformité) et de monnayer une partie de cette valeur de carbone, plutôt que la valeur des terrains forestiers.
À la deuxième partie de votre question portant sur le profil risque-rendement, je dirais qu’il y a beaucoup de chevauchements, surtout avec l’investissement durable classique dans les terrains forestiers. Cela s’explique en grande partie par le fait qu’il s’agit d’actifs naturels. Ils sont confrontés à des risques uniques comparativement aux autres catégories d’actif, comme le vent, les tempêtes, les incendies, les parasites et les maladies. Nous disposons de méthodes bien établies pour affronter ces risques par la diversification du portefeuille, un contrôle préalable rigoureux et une gestion active sur le terrain. Il est certain que du côté des terrains forestiers, il y a le risque lié aux produits de base, le risque de marché et le risque de récolte. Du côté du carbone, vous avez des risques propres aux marchés du carbone, dont la volatilité des prix, les volumes et l’évolution de la réglementation et des normes.
Gestion de placements Manuvie dispose notamment d’équipes intégrées, d’experts en recherche économique et des équipes juridiques. Nous surveillons tous les risques de marché, juridiques et de capital naturel et nous avons établi des processus pour les atténuer.
Stewart : Comment l’équipe de Manuvie se positionne-t-elle pour réaliser des projets de carbone forestier par son programme d’investissement en terrains forestiers?
Eric : Depuis presque 40 ans, nous priorisons le développement durable. Nous avons acquis une grande expertise dans le carbone au sein d’un grand nombre de nos équipes, notamment dans notre équipe de gestion immobilière intégrée. Tout commence en fait par la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Il existe un référentiel comptable appelé « Protocole des GES ». Depuis plus de 10 ans, nous suivons ce protocole pour déclarer nos émissions et absorptions de gaz à effet de serre. Du simple fait que nous pouvons compter le nombre de tonnes de carbone, nous mettons à profit notre expertise dans d’autres domaines, surtout du côté des marchés du carbone de conformité et volontaires, où nous pouvons développer des crédits fongibles par ces registres et générer une valeur ajoutée pour nos clients.
Nous avons donc de l’expérience en marchés de conformité et volontaires. Pour nos clients, nous gérons quelques projets d’amélioration de la gestion forestière, de boisement et de reboisement. Il y a deux ans, nous avons investi le fonds général de Manuvie dans environ 90 000 acres de terrains forestiers dans l’État du Maine. C’était notre premier investissement en carbone. À l’heure actuelle, nous mettons en place un projet carbone d’amélioration de gestion forestière auprès de l’American Carbon Registry – l’un des quatre grands registres des marchés volontaires. Nous prévoyons notre première émission de crédits l’année prochaine. C’est donc en nous appuyant sur notre expérience des marchés du carbone que nous avons défini notre stratégie climatique forestière.
Stewart : C’est vraiment utile. En ce qui concerne cette stratégie climatique forestière, pouvez-vous m’en dire un peu plus?
Eric : Bien sûr. J’ai mentionné que nous avons acquis de l’expérience dans les marchés du carbone, en gérant des projets de carbone pour nos clients. Il s’agit en fait de projets opportunistes qui s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie classique de gestion durable des terrains forestiers. Notre stratégie climatique forestière offre aux investisseurs et aux sociétés une solution à l’échelle vers la réalisation de leurs objectifs climatiques, en priorisant les crédits de carbone de haute qualité et de grande intégrité. Nous renversons également cette concentration. Nous sommes donc désormais en tête avec la valeur du carbone, et non pas avec la valeur classique des terrains forestiers. La stratégie proprement dite comporte donc quatre grands volets. Notre priorité est le carbone. Nous cherchons donc à déployer le capital dans un portefeuille mondialement diversifié de projets forestiers, où nous pouvons améliorer la gestion forestière et aussi dans de nouveaux placements opportunistes en boisement et reboisement.
Nous cherchons à générer des crédits carbone de grande qualité sur des marchés du carbone établis, qu’ils soient de conformité ou volontaires. Nous voulons aussi permettre aux investisseurs de choisir la forme des crédits carbone qu’ils reçoivent, pour qu’ils les utilisent dans la réalisation de leurs objectifs climatiques ou qu’ils les vendent et les monnaient sur les marchés du carbone applicables.
La stratégie comporte trois autres volets. Nous envisagerons donc de protéger les zones à forte biodiversité ou à haute valeur de conservation par la vente de servitudes de conservation. Nous allons offrir des services à valeur ajoutée par des activités supplémentaires – comme l’atténuation, des services bancaires, l’implantation de sites d’énergies renouvelables, les baux récréatifs – qui peuvent générer des revenus supplémentaires pour nos clients, ainsi que leur procurer des avantages sociaux ou écologiques. Nous aurons une composante minoritaire axée sur la gestion durable des terrains forestiers et la réalisation d’un revenu diversifié avec, pour objectif principal, la séquestration du carbone et les crédits carbone de grande qualité.
Stewart : C’est vraiment très intéressant. Je vais trahir mon âge ici, mais il y avait un certain Rick Dahl qui était le chef des placements de MOSERS, la caisse de retraite des fonctionnaires de l’État du Missouri. C’est un ami qui est maintenant à la retraite. Il est intéressant de noter que lorsqu’il s’occupait des terrains forestiers, le carbone ne faisait pas du tout partie de sa stratégie. Expliquez-moi, à l’aide du graphique, de quelle façon le carbone a été intégré dans la stratégie forestière. Je pense que j’ai une compréhension un peu dépassée de beaucoup de catégories d’actif dont nous avons parlé dans ce balado. Je pense qu’il serait vraiment utile de parler de l’aspect carbone. À quel moment le carbone est-il devenu un facteur important de toutes ces stratégies?
Eric : Oui. Je veux dire par là que l’investissement dans les terrains forestiers est une catégorie d’actif établie depuis de nombreuses décennies. Elle fait partie des portefeuilles des investisseurs institutionnels. Historiquement, vous avez raison, on priorisait uniquement la valeur des terrains forestiers et, à l’occasion, certaines stratégies à valeur ajoutée que j’ai mentionnées. De même, les marchés du carbone existent depuis longtemps. En fait, le marché du carbone forestier existe depuis plus de 25 ans. Cela dit, les marchés du carbone et du carbone forestier sont restés au même point pendant très longtemps – peu d’échanges, faibles volumes, faibles prix – soit des marchés étendus auxquels personne n’accordait vraiment beaucoup d’attention.
C’est vraiment au cours des dernières années, notamment à la suite de l’Accord de Paris, que les gens ont commencé à porter leur attention sur le climat. Ils ont commencé à se demander « comment pouvons-nous réduire nos émissions? », puis « comment faire le pont entre les marchés du carbone et nos objectifs de carboneutralité? ». Ainsi, les engagements de carboneutralité des entreprises privées, dont les gestionnaires d’actifs et les sociétés d’exploitation, ont suscité l’intérêt pour les solutions naturelles qui peuvent offrir une série d’avantages autres que la simple séquestration du carbone. Les projets de carbone forestier existent dans une moindre mesure depuis de nombreuses années. Je pense qu’au cours des trois ou quatre dernières années, ils ont progressé jusqu’à ce qu’ils soient en tête de file. On y porte plus d’intérêt et il y a nettement plus d’effervescence de ce côté.
Stewart : C’est très éclairant, Eric, merci. Que pense Manuvie de la qualité et de l’intégrité des crédits de carbone?
Eric : Bonne question et très à-propos en ce moment, sur le plan de l’évolution des marchés du carbone, Stewart. La qualité et l’intégrité des crédits sont au cœur de toutes nos activités liées au carbone. Et cela n’a rien à voir avec l’examen rigoureux des marchés du carbone, des participants et des méthodes des dernières années. La question qui fait foi de tout est « est-ce que la séquestration du carbone représentée est bien réelle? ». Nous devons commencer par des hypothèses prudentes. Nous devons étayer nos décisions et nos projets par des données réelles et réalistes. Il existe donc un certain nombre de groupes tiers, comme le Integrity Council for the Voluntary Carbon Market (ICVCM) qui définissent les normes minimales imposées aux acteurs des marchés du carbone. En mars 2022, Gestion de placements Manuvie a défini ses propres principes de gestion du carbone au diapason des normes de l’ICVCM.
Nous voulons aller de l’avant, poser un jalon et définir ce que la qualité signifie pour nous. Nous disposons donc de lignes directrices très précises qui définissent le référentiel, l’additionnalité, le calcul des transferts d’émissions, et tous les autres éléments fondamentaux d’un bon projet de carbone à haute intégrité. Nous intégrons tout cela dans nos activités liées au carbone. Nous tenons à présenter des hypothèses et des projets très défendables et très réalistes, basés sur des faits, et à mettre à profit près de 40 ans d’expérience en gestion forestière dans diverses régions du monde.
Stewart : C’est vraiment utile. Il me semble, Eric, que personne n’a plus d’intérêts en jeu que le secteur de l’assurance face aux changements climatiques. Je veux dire que ces changements aboutissent généralement au bureau des réclamations. Il me semble que les compagnies d’assurance peuvent utiliser leurs actifs pour réduire leurs obligations. Si ce n’est pas aujourd’hui, peut-être au fil du temps. De plus, si vous pouviez poursuivre votre réflexion et expliquer un peu pourquoi les compagnies d’assurance devraient s’intéresser aux occasions de placement en carbone forestier.
Eric : Les caractéristiques de l’investissement dans le carbone forestier sont très similaires à celles de l’investissement durable dans les terrains forestiers. Tout d’abord, ces placements peuvent servir à diversifier le portefeuille. Historiquement, les terrains forestiers ont toujours présenté une volatilité et des rendements modérés par rapport aux autres catégories d’actif. En fait, le secteur affiche une corrélation relativement faible avec les autres catégories d’actifs. Il peut constituer une couverture contre l’inflation, ce qui revêt une importance croissante, compte tenu de la situation actuelle du marché. Ensuite, le carbone forestier apporte une couche supplémentaire. Les investisseurs et les compagnies d’assurance peuvent alors se concentrer sur des solutions climatiques naturelles dans leur parcours vers la réalisation de leurs objectifs climatiques, soit par la séquestration de carbone et les crédits de grande qualité. Ces placements ont le potentiel de servir de couverture climatique. Au fil de l’évolution des changements climatiques et, par ricochet, de la réglementation et des mesures d’atténuation et d’adaptation, il est possible que de grands émetteurs en soient affectés et que leurs valorisations soient revues à la baisse. C’est tout le contraire pour le carbone forestier et autres solutions naturelles de grande qualité. Ces placements peuvent donc aussi contribuer à la dynamique d’optimisation du portefeuille.
Stewart : C’est vraiment intéressant. Je veux dire par là que tout cela semble être un facteur favorable indéniable. Cela me semble logique. Je vous suis très reconnaissant d’être ici aujourd’hui. J’ai beaucoup appris sur le carbone, les terrains forestiers et les diverses stratégies, et je vous en remercie. Je sais que c’est aussi le cas de notre public. Avant de nous laisser, j’ai des questions amusantes pour vous. Vous pouvez répondre à l’une ou à l’autre de ces questions, ou aux deux. Beaucoup de gens répondent aux deux. Je ne vous mets aucune pression. La première question est « Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ou donné? » et la seconde, « Avec qui aimeriez-vous lunch, mort ou vivant? ».
Eric : Excellentes questions. Je vais répondre aux deux.
Stewart : J’adore ça.
Eric : Je pense que le meilleur conseil que j’ai reçu m’a été donné par l’assistant à l’enseignement de mon premier cours au collège. Il m’a vraiment encouragé à parler de mes expériences et à révéler mon humanité, plutôt que de me concentrer sur les résultats et le travail à accomplir. Je pense que c’est très important. Nous nous présentons au boulot. Nous interagissons avec nos collègues pendant la journée. Cependant, être présent et vulnérable rend les choses intéressantes. Cela vous rend humain. Je pense donc que c’est l’un des meilleurs conseils que j’ai jamais reçus.
Ensuite, avec qui aurais-je le plus envie de luncher? La liste est longue. Je vais donner la même réponse que j’ai donnée à mon premier emploi après le collège, Elvis Presley.
Stewart : Oh, wow.
Eric : Il a transformé la musique américaine et mondiale et a combiné différents genres. J’ai vu le film biographique. Je suis sûr que beaucoup d’autres personnes l’ont également vu. La voie de sa carrière est intéressante et ses racines sont fascinantes, avec une enfance très modeste. Donc, voilà. Je pense à Elvis.
Stewart : C’est vraiment chouette. Quelle belle réponse! Elle sort de l’ordinaire. C’est parfait. Merveilleux. Merci de votre présence. Nous nous sommes entretenus, aujourd’hui, avec Eric Cooperström, directeur général de l’investissement à retombées sociales et des solutions climatiques naturelles à Gestion des placements Manuvie. Eric, merci d’avoir pris le temps d’être ici.
Eric : Tout le plaisir est pour moi, Stewart. Merci de m’avoir invité.
Stewart : Merci de nous avoir écoutés. Si vous nous appréciez, nous vous invitons à nous attribuer une note ou de formuler des commentaires sur Apple Podcast, Spotify, Google Play, Amazon, en fait, partout où vous écoutez vos émissions préférées. Je m’appelle Stewart Foley, c’était le balado lnsuranceAUM.com.
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Sources
1. Recherche d’IPE au 5 février 2023. Le classement est fondé sur l’actif géré total en capital naturel, qui comprend l’actif géré en foresterie, en terrains forestiers, en agriculture et en terres agricoles. Les sociétés ont été priées de fournir l’actif géré, et les dates varient du 31 décembre 2021 au 31 décembre 2022.
2. BloombergNEF, 25 octobre 2023.
3. Forest Trends, 14 juin 2021.
4. California Air Resources Board
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