Performance en matière de gérance et de développement durable
Le fait de reconnaître l’existence de multiples risques systémiques menaçant notre planète témoigne de la qualité de nos connaissances scientifiques et révèle un défi de taille.
En tant que gestionnaire d’actifs mondiaux, nous croyons que de solides pratiques de gérance sont essentielles pour bâtir des portefeuilles plus résilients et atteindre la création de valeur à long terme. Nous sommes heureux de présenter notre deuxième rapport annuel complet en matière de gérance, qui témoigne de la portée de notre engagement à cet égard.
En tant que gestionnaires des actifs de nos clients, nous sommes conscients de notre obligation à viser une gestion de ces risques systémiques et à encourager le changement autant pour des raisons financières que non financières. La concrétisation des risques liés aux changements climatiques et la perspective d’un effondrement écologique à grande échelle – deux événements issus de décennies d’une piètre gestion de l’environnement – seront vraisemblablement des notions bien comprises dans les années à venir, car elles auront mis l’humanité face à un choix déchirant : poursuivre sur la voie d’un risque croissant de perte catastrophique ou forger un nouveau sentiment de responsabilité partagée pour la gestion des risques systémiques liés aux facteurs environnementaux et sociaux ainsi que de leurs effets et causes connexes. Notre objectif est d’encourager la prise de mesures, par tous les moyens possibles, pour atténuer ces défis, y compris en collaborant avec les sociétés dans lesquelles nous investissons et en prônant le changement dans divers forums.
Les pressions scientifiques, sociales et réglementaires contrecarrent les risques systémiques
La bonne nouvelle, c’est que notre réalité systémique à risque élevé est de plus en plus soumise à de puissantes pressions scientifiques, sociales et réglementaires. Des études phares comme le Stern Review: The Economics of Climate Change publié en 2006 et The Economics of Biodiversity: The Dasgupta Review de 2021 – et de nombreuses autres études1 scientifiques convaincantes et axées sur l’économie – établissent clairement que l’omission des questions climatiques et du capital naturel dans la valeur économique se fait à nos risques et périls. Parallèlement, ces rapports rigoureux et étoffés nous montrent qu’un effort concerté visant à intégrer ces éléments aux projections de valeur économique suppose une vaste source d’occasions économiques, pour la plupart inexploitées.
Quant aux mouvements sociaux issus des crises environnementales actuelles, ils proviennent autant de mouvements populaires que de sociétés, et certains donnent un élan aux efforts sincères déployés pour trouver des solutions. L’activisme – comme celui suscité par l’étudiante suédoise Greta Thunberg – exerce une pression croissante sur l’incapacité des pouvoirs politiques mondiaux à répondre de manière adéquate au changement climatique ainsi que sur les efforts des sociétés pour conserver l’acceptabilité sociale de leurs activités. Et au sein des conseils d’administration des sociétés, les investisseurs tendent de plus en plus vers un capitalisme centré sur l’ensemble des parties prenantes, consacrant des ressources considérables à des mesures concertées dans le but de réduire les risques environnementaux.
Les initiatives de tarification du carbone prennent beaucoup d’ampleur
Carte des initiatives régionales, nationales et infranationales de tarification du carbone
Enfin, le changement de réglementation en faveur de la durabilité environnementale a déjà des répercussions profondes sur les secteurs à forte intensité de carbone. Comme le montrent les données de la Banque mondiale, des initiatives régionales, nationales et infranationales de tarification du carbone ont déjà été mises en œuvre ou devraient l’être dans la majeure partie du monde, y compris en Amérique, en Europe et dans des régions d’importance systémique en Asie. Au printemps 2021, on estimait que ces initiatives couvraient 21,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)2. La réglementation prend de l’ampleur partout dans le monde, mais il y a également des avancées encourageantes sur les marchés du carbone volontaires et par rapport aux échanges de droits d’émissions à l’échelle internationale aux termes de l’article 6 de l’Accord de Paris. Nous nous attendons à ce que ces mesures contribuent à fixer un prix du carbone et à accélérer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
En plus des changements apportés à la réglementation sur la tarification du carbone, d’autres changements favorisent une divulgation des renseignements et une transparence accrue concernant la durabilité ainsi que l’établissement de normes plus élevées à l’égard des investissements durables. Nous accueillons favorablement ces changements et y contribuons dans le cadre de nos activités de gérance par l’intermédiaire de groupes du secteur et de consultations réglementaires.
Dans tous les secteurs, la réussite des sociétés qui ne sauront pas s’adapter sera de plus en plus difficile dans cette nouvelle ère où les pressions susmentionnées éliminent progressivement toute justification économique aux activités les plus nuisibles.
Les pratiques de gérance sont des conditions préalables à des résultats durables
Dans cette conjoncture de transformation économique, les pratiques de gérance axées sur le développement durable seront le pivot que les gestionnaires d’actifs pourront – ou non – mettre à profit pour changer la façon dont sont gérés les risques systémiques. Dans le reste du présent document, nous mettons l’accent sur trois aspects de la gestion durable de l’actif :
1 La gestion de l’actif et l’évolution du rôle des capitaux mondiaux
2 Le pouvoir des mesures concertées à l’échelle internationale
3 Une gérance tributaire des différences régionales : le cas de l’Asie
Enfin, nous discutons du lien entre les pratiques de gérance et la recherche de valeur durable. Les gestionnaires d’actifs gèrent les capitaux des clients, ce qui sous-entend une relation fondée sur la transparence et le recours à des mandats de placement précis. Pourtant, ces gestionnaires manqueraient à leur obligation fiduciaire s’ils omettaient de communiquer la valeur – pour chaque client – que représente l’application des deux axes que sont la durabilité et la gérance. À notre avis, l’une des tâches les plus importantes de la gérance durant les dix prochaines années sera de faciliter le passage d’une approche axée sur la reconnaissance des faits importants vers la prise de mesures considérables en matière de développement durable. Cependant, pour avoir une incidence appréciable, il faut constamment communiquer la valeur et l’urgence d’une solide gérance dans la recherche d’une valeur d’investissement durable.
1 La gestion de l’actif et l’évolution du rôle des capitaux mondiaux
Les rapports de Stern et de Dasgupta, qui se distinguent par leur contenu, leur vision économique et 15 années riches en événements3, proposent une caractéristique commune intéressante dans leur rhétorique. Le rapport Stern présente un dialogue qui contrecarre une perspective économique qui insiste sur les lacunes de la climatologie, tandis que l’analyse de Dasgupta remet en question l’incapacité persistante des économistes à tenir compte de la nature, ou du capital naturel, en tant qu’élément essentiel de notre vie économique. Ainsi, les deux études montrent que les avantages financiers d’agir pour atténuer les risques environnementaux systémiques surpassent largement l’inaction, et que l’attente ne fait que rendre plus coûteuse la gestion des risques. De plus, elles montrent les limites des facteurs économiques traditionnels, qui tendent à se concentrer sur les données fondamentales à court terme et les résultats des entreprises, sur les cibles trimestrielles favorables aux actionnaires ainsi que sur l’optimisation des profits et la croissance perpétuelle, ou encore sur leur absence d’intérêt pour des enjeux externes qui n’ont pas encore de coûts financiers. Que ce soit en raison d’un aveuglement volontaire ou de préjugés inconscients, les perspectives économiques traditionnelles – ou peut-être préenvironnementales – ne permettent pas d’évaluer avec exactitude les véritables dimensions du risque économique et du risque de placement.
Ce dialogue ouvre la voie au discours actuel, qui passe de la divulgation des renseignements à l’application de mesures concrètes. Maintenant, après un travail exhaustif auprès des sociétés pour les sensibiliser aux risques climatiques, les activités d’engagement portent moins sur l’articulation des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) importants – bien que cela demeure essentiel – et plus sur les mesures d’envergure à l’égard des facteurs ESG. C’est-à-dire que les gestionnaires d’actifs qui s’intéressent sérieusement au développement durable ainsi qu’un nombre croissant d’organismes de réglementation à l’échelle mondiale évaluent et influencent directement la conception et l’exécution des plans de sociétés et d’États visant à atténuer les risques liés aux facteurs ESG et à saisir les occasions potentielles.
« À notre avis, l’une des tâches les plus importantes de la gérance durant les dix prochaines années sera de faciliter le passage d’une approche axée sur la reconnaissance des faits importants vers la prise de mesures considérables en matière de développement durable. »
Capital durable : ouvrir la voie à des mesures concertées en matière de développement durable
Une autre façon de considérer ce changement est de l’aborder sous l’angle d’une transition vers un rendement en matière de développement durable. En termes réels, cela pourrait signifier de se concentrer sur les mesures qu’une société doit prendre pour atteindre son objectif de carboneutralité ou sur les mesures nécessaires pour favoriser la durabilité écologique d’une chaîne d’approvisionnement, ou encore de nommer les personnes indispensables pour mettre sur pied un conseil d’administration diversifié.
À l’heure actuelle, le rendement en matière de développement durable est une phase plutôt nouvelle dans les aspects clés des pratiques de gestion financière et, à certains égards, contribue à la transformation des marchés des capitaux. Aujourd’hui, la gérance axée sur les résultats durables transcende les frontières régionales ainsi que les régimes économiques et géopolitiques; par ailleurs, elle aide les investisseurs à contourner certaines limites traditionnelles de propriété en tant que voie déterminante de l’influence des parties prenantes.
2 Le pouvoir des mesures concertées à l’échelle internationale
Le contexte actuel de mesures concertées en matière de gestion des actifs est bien décrit dans l’une des principales conclusions du rapport Stern : « Les changements climatiques exigent une intervention internationale, fondée sur une compréhension commune des objectifs à long terme et une entente sur les cadres d’action. » Le gouvernement du Royaume-Uni a commandé le rapport dans le but d’évaluer les coûts économiques associés aux changements climatiques et à la transition vers une économie mondiale à faibles émissions de carbone. Bien que le rapport ait été autant la cible d’éloges que de critiques lors de sa publication initiale en 2006, sa conclusion à l’égard d’une intervention internationale et d’une entente sur les cadres d’action semble quelque peu prophétique. Après tout, une intervention internationale concertée est une caractéristique essentielle des pratiques de gérance des gestionnaires d’actifs déterminés et constitue en effet une importante dimension des cadres contemporains établis par les codes de gérance internationaux.
L’un des exemples les plus notables de mesures concertées qui ont vu le jour par suite du rapport Stern est l’initiative Climate Action 100+, qui élabore actuellement son deuxième plan quinquennal. En janvier 2022, l’initiative comptait plus de 615 investisseurs qui, collectivement, étaient responsables d’un actif géré de plus de 65 billions de dollars américains. Ce groupe d’investisseurs mène des activités d’engagement auprès des plus grandes sociétés émettrices de GES au monde pour les amener à améliorer leurs processus de divulgation des renseignements sur le climat, de gestion des risques, de rendement et de gouvernance.
Le rapport d’étape publié par le groupe d’investisseurs en 2021 indique que « 111 [des 167] sociétés ciblées ont fixé un objectif de carboneutralité pour 2050 ou avant, comparativement à seulement cinq en 2018, après le lancement de l’initiative. Pour illustrer l’ampleur de l’impact, il est estimé que ces cibles de carboneutralité – pour lesquelles les investisseurs de l’initiative Climate Action 100+ ont joué un rôle déterminant – réduiront les émissions de GES de 9,8 milliards de tonnes métriques par année d’ici 2050, à peu près l’équivalent des émissions annuelles de la Chine », soit plus de 25 % du total des émissions actuelles de GES dans le monde4.
L’initiative Climate Action 100+ exerce ses activités par l’intermédiaire de groupes d’investisseurs qui travaillent auprès de sociétés individuelles ciblées. En 2021, Gestion de placements Manuvie a dirigé le groupe de travail consacré à une société mondiale de produits chimiques; nous avons également participé à des groupes de travail auprès de sociétés de services publics et d’énergie en Asie. Comme nous avons pu le constater par ces activités d’engagement, les mesures concertées améliorent l’efficacité des investisseurs et les aident à peaufiner leur approche par rapport à leurs exigences à l’égard des sociétés détenues, comme les indicateurs de comptabilisation du carbone. Ainsi, il sera possible de soutenir d’autres activités d’engagement qui ne s’inscrivent pas de la cadre de l’initiative Climate Action 100+.
Les actionnaires minoritaires provoquent des changements majeurs axés sur le climat
Il est important que l’approche de gérance des investisseurs comporte un processus de transmission à un échelon supérieur sur lequel ils pourront s’appuyer si les activités d’engagement s’avèrent inefficaces. Mais pour les actionnaires minoritaires, pour qui la possibilité d’apporter des changements par la transmission à un échelon supérieur relève trop souvent de l’utopie, l’exemple d’un actionnaire minoritaire qui revendique ses droits avec succès dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques pourrait bien devenir le caillou responsable de l’éboulement.
Pendant des décennies, le géant de l’industrie pétrolière Exxon n’a pas réagi aux activités d’engagement des investisseurs concernant les changements climatiques. Cette absence de réaction a été portée au premier plan en 2021, lorsqu’un actionnaire minoritaire – Engine No. 1, un fonds de couverture peu connu établi en Californie – a mené une campagne fructueuse pour remplacer plusieurs membres du conseil d’administration d’Exxon. N’ayant qu’une infime participation dans la société, Engine No. 1 a convaincu les actionnaires beaucoup plus importants de voter en faveur de sa liste de candidats dissidents à des postes d’administrateurs, ces candidats étant plus qualifiés à l’égard des enjeux climatiques. Soudainement, la stratégie d’entreprise d’Exxon à court et à moyen terme prévoyait un plan de transformation éventuelle visant à accorder la priorité à la réduction des émissions de GES pour ensuite orienter la société vers une politique de protection des revenus et des dividendes futurs contre les risques climatiques.
Exxon a depuis élaboré un plan de réduction des émissions de portée 1 et 2 pour 20505. Ce plan couvre les émissions provenant de sa production de pétrole, de gaz et de produits chimiques ainsi que de l’énergie consommée par ces activités. Bien que la société n’ait pris aucun engagement à l’égard des émissions des consommateurs utilisant ces produits, nous croyons qu’il s’agit d’un point de départ intéressant susceptible de verser des dividendes à long terme aux actionnaires.
3 Une gérance tributaire des différences régionales : le cas de l’Asie
Des objectifs communs en matière de climat, de biodiversité et d’équité sociale sont le fondement des mesures concertées des investisseurs. Toutefois, pour que l’atténuation des risques systémiques soit pleinement efficace, il faut recourir à une approche à volets multiples pour l’ensemble des catégories d’actif et être au fait des différences politiques et culturelles régionales. La réussite ou l’échec de toute mesure sera toujours fonction des caractéristiques régionales qui gouvernent la réalité macroéconomique et politique.
L’Asie offre aujourd’hui un bon exemple. Gestion de placements Manuvie reconnaît le caractère unique des marchés asiatiques. Les grandes sociétés d’État influent sur l’établissement des politiques nationales, mais inversement, la planification stratégique des entreprises est aussi fortement influencée par l’apport du gouvernement. Par ailleurs, le nombre d’entreprises familiales est très élevé sur les marchés asiatiques, ce qui pourrait nécessiter des activités d’engagement différentes de celles utilisées dans un contexte occidental.
« La réussite ou l’échec de toute mesure sera toujours fonction des caractéristiques régionales qui gouvernent la réalité macroéconomique et politique. »
Ainsi, même si une saine gérance active est essentielle dans le cadre de stratégies d’actions asiatiques, elle ne constitue que l’un des éléments d’une approche globale. Par exemple, le droit de vote n’est pas nécessaire pour mener des activités d’engagement concluantes auprès d’émetteurs d’obligations de sociétés. Ce qui est encore plus vrai dans le cas de sociétés fermées ou à participation majoritaire et qui sont donc moins susceptibles d’être influencées par des actionnaires minoritaires dans des contextes asiatiques. Peu importe la situation, nous pouvons avoir des discussions bilatérales directement avec les sociétés, ou en collaboration avec d’autres investisseurs, ou les deux. Parallèlement, notre expérience nous a montré comment travailler pour obtenir des résultats positifs auprès de nombreuses sociétés en collaborant directement avec les décideurs ou les bourses et en participant à des consultations sur la réglementation.
Travailler avec des sociétés d’importance systémique
L’une des façons de nous attaquer aux risques systémiques est de collaborer avec des sociétés d’importance systémique. Nous croyons qu’il est important d’interagir avec ces sociétés émettrices pour aborder ces questions compte tenu de leur incidence potentielle. Aussi, l’une de nos priorités connexes est d’encourager d’autres gestionnaires d’actifs à faire de même. Par exemple, en ce qui concerne les risques systémiques liés aux changements climatiques, nous reconnaissons que plus de la moitié des émissions mondiales de GES proviennent d’Asie. C’est pourquoi nous nous efforçons de collaborer avec les sociétés d’importance systémique des secteurs de l’industrie lourde et de l’énergie de la région. Nous le faisons même si nos positions dans celles-ci sont petites, voire inexistantes. Si le fait de collaborer avec ces sociétés peut contribuer à réduire les risques systémiques liés au climat, tous nos portefeuilles pourraient en bénéficier, pas seulement en Asie, mais à l’échelle mondiale.
Afin de joindre la parole aux actes, nous avons pris part aux groupes de l’initiative Climate Action 100+ qui travaillent avec trois grandes sociétés pétrolières de la région, et nous avons collaboré avec les équipes du Asia Investor Group on Climate Change (AIGCC) qui interagissent avec les plus grandes sociétés de services publics d’Asie. Ce sont souvent des sociétés d’État qui ont une incidence sur l’ensemble des systèmes énergétiques au sein de leurs marchés; toutefois, comme l’ensemble de l’économie doit se tourner vers des activités à faible émission de carbone (et pas seulement les sociétés d’énergie), nous travaillons aussi directement et en collaboration avec les plus grandes sociétés de ciment, de produits chimiques, de transport et de technologies de la région.
Parallèlement, nous travaillons avec les groupes de travail de l’Institutional Investors Group on Climate Change et collaborons avec les quatre plus grandes banques de la région, qui sont les plus grandes au monde selon la valeur de l’actif, dont les politiques de financement ont une grande influence sur la lutte contre les changements climatiques. Ces mesures concertées s’inscrivent dans le cadre de notre approche intentionnelle visant à transmettre un message unifié, qui, selon nous, est plus susceptible de créer une boucle de rétroaction positive qui s’attaque aux risques systémiques liés au climat.
La valeur de la gérance et de l’investissement durable
En tant que gestionnaire d’actifs mondiaux, nos rôles sont multiples : nous sommes à la fois investisseurs dans des actifs de tiers, et propriétaires et exploitants de certains actifs des marchés privés. Comme investisseur, nous respectons les directives des clients. Toutefois, comme nous cherchons à agir en bons gestionnaires, nous nous efforçons de communiquer les avantages pour le portefeuille de chaque épargnant – en ce qui a trait à l’éventuelle résilience aux risques systémiques et au potentiel de création de valeur à long terme – et de réaliser chaque mandat grâce à l’application de principes d’investissement durables et de solides pratiques de gestion. Cela comprend d’utiliser la gamme complète d’outils de gérance – activités d’engagement, transmission à un échelon supérieur, vote par procuration, mesures concertées – afin de favoriser le changement en matière de développement durable.
« Nous croyons fermement que les conséquences futures seront beaucoup moins importantes pour le portefeuille ou le modèle d’affaires des acteurs qui contribuent maintenant à l’obtention de résultats durables pour les parties prenantes… »
Nous sommes aussi pleinement conscients des compromis visant les stratégies de désinvestissement préférées de certains investisseurs, une question régulièrement abordée dans les conversations avec les clients et les autres participants aux mesures concertées. Nous croyons que le désinvestissement est tout indiqué vers la fin d’une activité d’engagement ou d’un processus de transmission à un échelon supérieur; de façon générale, nous préférons toutefois les approches qui visent à changer les pratiques commerciales et de gouvernance conformément à nos principes de développement durable. Le désinvestissement comporte également des risques systémiques qui méritent d’être pris en considération. Par exemple, le risque lié aux actifs délaissés suscite de plus en plus d’inquiétudes alors que des entités des marchés publics impatientes d’atteindre leur objectif de carboneutralité poussent vers les marchés privés des actifs du charbon, du pétrole et du gaz ou, lorsque ces actifs sont déjà détenus par des sociétés privées, ils semblent associés à une perte économique embryonnaire. Nous pensons que les investisseurs doivent être conscients de ces changements et continuer de mettre l’accent sur la décarbonisation dans le monde réel.
Il existe d’innombrables défis qui compliquent les efforts vers le développement durable, que ce soit pour les sociétés, les États, les propriétaires d’actifs ou les gestionnaires d’actifs. Nous croyons fermement que les conséquences futures seront beaucoup moins importantes pour le portefeuille ou le modèle d’affaires des acteurs qui contribuent maintenant à l’obtention de résultats durables pour les parties prenantes, et que ces conséquences seront ainsi moins coûteuses et plus faciles à résoudre. Encouragées par les résultats positifs qui ressortent des solides pratiques de gérance, les sociétés responsables cherchent aujourd’hui à s’inscrire dans une économie circulaire dans laquelle la plus grande partie possible de leurs produits est fabriquée à partir de matériaux recyclés. Elles tiennent compte du cycle de vie complet de leurs produits et de l’incidence de leur production et de leur utilisation ultime sur la planète, qu’il s’agisse d’émissions de GES ou de dommages à l’environnement naturel. Elles investissent dans leurs employés ainsi que dans la recherche et le développement, et s’assurent d’avoir une main-d’œuvre diversifiée à tous les échelons, reflétant ainsi la société dans laquelle elles exercent leurs activités.
L’ensemble de ces mesures concrètes repose sur une culture axée sur la responsabilité, un sens commun d’engagement à l’égard des défis mondiaux et une détermination à agir de façon durable dans un monde marqué par des crises environnementales existentielles.
1 Depuis la publication du rapport Stern en 2006 – et dans certains cas avant sa publication –, des évaluations scientifiques portant sur les changements climatiques menées régulièrement par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, des articles scientifiques de Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, et les recherches menées par l’Agence internationale de l’énergie, pour ne citer que quelques exemples, ont progressivement permis d’approfondir la compréhension mondiale des risques physiques et des répercussions économiques et sociales des changements climatiques. 2 Banque mondiale, avril 2021. 3 Cette période a été marquée par divers chocs économiques majeurs : la crise financière mondiale, la crise de la dette souveraine en Europe, la dégradation progressive des normes sociales et démocratiques durant la décennie suivante (Brexit, populisme autoritaire en Europe et aux États-Unis, régimes autocratiques dans de nombreux autres pays), sans parler de la litanie de catastrophes climatiques allant des tsunamis destructeurs aux inondations fluviales sans précédent, en passant par les sécheresses et les feux de forêt récurrents qui créent un univers quasi dystopique pour les populations touchées. 4 BloombergNEF, septembre 2021. 5 Les émissions de portée 1 sont les émissions directes de sources détenues ou contrôlées. Les émissions de portée 2 sont les émissions indirectes résultant de la production de l’énergie achetée.
Renseignements importants
Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement des fonds. Par exemple, le nouveau coronavirus (COVID-19) a considérablement perturbé les activités commerciales à l’échelle mondiale. Les répercussions d’une crise sanitaire ainsi que d’autres épidémies et pandémies qui pourraient survenir à l’avenir pourraient avoir des répercussions sur l’économie mondiale qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques politiques, sociaux et économiques préexistants. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.
Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.
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