Les banques sont de retour : un aperçu des trois étapes de la reprise des banques américaines
Les actions des banques américaines ont très fortement chuté au début de 2020, les investisseurs craignant que la fermeture des entreprises dans le cadre des mesures de confinement endommage considérablement les portefeuilles de prêts des banques, alors que la COVID-19 se propageait à l’échelle mondiale. La possibilité que les banques enregistrent des pertes semblables à celles subies pendant la crise financière mondiale a amené les investisseurs à fuir ce segment du marché. Pourtant, 18 mois plus tard, les actions des banques ont prouvé leur résilience. Dans ce commentaire, nous examinons la façon dont les banques américaines se sont préparées à faire face au risque économique extrême d’une pandémie et nous discutons des raisons pour lesquelles nous restons optimistes à l’égard de ce segment, compte tenu des perspectives encourageantes des banques.
Au cours des premiers mois de la COVID-19, les banques ont constitué d’importantes réserves pour pertes sur prêts afin de se protéger contre les pertes que causerait la pandémie. Ces réserves se sont révélées plus que suffisantes, à notre avis, et les pertes réelles ont été limitées par le soutien budgétaire et la capacité des banques à accommoder les emprunteurs dont l’activité a été interrompue.
Bien que nous soyons encore en pleine vague de cas de COVID-19 causés par le variant Delta, il semble que l’économie américaine soit restée sur les rails malgré l’augmentation des cas. D’après nos discussions avec les équipes de direction des banques, nous ne pensons pas que la forte hausse des cas due au variant Delta entraînera une augmentation significative des pertes sur prêts. En fait, nous pensons que les banques connaissent actuellement une reprise en plusieurs étapes, comme en témoigne la récente vigueur des bénéfices trimestriels.
Étape 1 : rebond des banques lié au crédit en 2021
Lorsque le marché a réalisé, plus tôt cette année, que les pertes sur prêts seraient limitées, la reprise s’est amorcée. Nous appelons cette première partie de la reprise le rebond dû au crédit. Les bénéfices des banques se sont redressés après avoir chuté en 2020, car celles-ci n’avaient plus besoin de constituer d’importantes provisions pour pertes sur prêts.
Les bénéfices des banques américaines ont fortement rebondi après le creux atteint pendant la pandémie
Bénéfice trimestriel par action de l’indice KBW NASDAQ Bank, du premier trimestre de 2006 au deuxième trimestre de 2021 ($)
Parallèlement, comme les organismes de réglementation américains étaient satisfaits de la sécurité offerte par le bilan des banques pendant la pandémie, celles-ci ont été autorisées à augmenter le remboursement de capital aux actionnaires en reprenant les programmes de rachat d’actions. De plus, les restrictions temporaires sur le versement de dividendes par les banques ont été levées.
Étape 2 : amélioration des perspectives de rebond du chiffre d’affaires des banques
Bien que les perspectives des banques concernant le crédit se soient améliorées cette année, leur chiffre d’affaires a été mis à mal, en raison de la baisse des taux d’intérêt en valeur absolue et de la faible demande de prêts. Nous pensons que ces tendances devraient s’inverser en 2022, l’activité économique poursuivant son retour à la normale.
Tout au long de la pandémie, les banques ont connu une augmentation des dépôts attribuable à la prudence des clients. De plus, de nombreux Américains ont déposé leurs chèques de relance. De leur côté, les banques ont fait preuve de prudence lorsqu’il s’agissait d’investir les dépôts sur le marché; par conséquent, la trésorerie des banques a fortement augmenté. Parallèlement, la demande de prêts a été assez faible, car les emprunteurs qui ont reçu des transferts du gouvernement ont été peu enclins à emprunter. De plus, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont fait baisser les stocks de l’ensemble des entreprises, ce qui a entraîné une diminution du taux d’utilisation des prêts commerciaux.
Avec l’accélération de la reprise économique et la diminution des programmes de relance du gouvernement, nous nous attendons à ce que la demande de prêts s’accélère. Les équipes de direction de nombreuses banques ont récemment indiqué que les réseaux de prêts internes ont retrouvé leur niveau d’activité d’avant la pandémie. De plus, nous nous attendons à un réapprovisionnement des stocks lorsque les chaînes d’approvisionnement retrouveront leur activité normale au cours de la prochaine année, ce qui stimulera la demande de prêts.
Les concessionnaires automobiles en sont un bon exemple, leurs stocks ayant récemment chuté. Ils devraient à nouveau augmenter lorsque la production de nouveaux véhicules se normalisera, en 2022.
Les stocks de véhicules aux États-Unis ont fortement baissé en raison de la pandémie
Stocks mensuels d’automobiles aux États-Unis, d’août 2011 à août 2021
Source : U.S. Federal Reserve Bank of St. Louis, U.S. Bureau of Economic Analysis, octobre 2021.
De plus, nous pensons que la législation sur les infrastructures, que le président Biden tente actuellement de faire adopter par le Congrès, devrait stimuler la demande de prêts au cours des prochaines années, car les entrepreneurs et les fournisseurs devront investir pour répondre à leurs besoins en capital.
Les investisseurs devraient prendre note de deux autres facteurs. Nous croyons qu’une hausse potentielle des prêts ferait grimper le résultat net provenant des intérêts, ce qui permettrait une augmentation du chiffre d’affaires. Parallèlement, des taux d’intérêt plus proches de la normale fourniraient un catalyseur supplémentaire.
Lors de sa réunion de septembre 2021, la Réserve fédérale des États-Unis a indiqué qu’elle commencerait probablement à réduire ses achats d’obligations au cours des prochains mois. Nous croyons qu’une telle mesure serait avantageuse pour les banques, car elles pourraient investir une partie de leurs liquidités excédentaires dans des prêts et des titres qui généreraient des taux d’intérêt plus élevés.
Étape 3 : amélioration de l’efficacité des banques
À la suite du redressement du crédit et du chiffre d’affaires, nous pensons que la dernière étape de la reprise du secteur bancaire sera soutenue par l’amélioration de l’efficacité. Les banques ont amélioré leur efficacité opérationnelle au cours des 20 dernières années, et nous pensons que cette tendance devrait persister – et même s’accélérer – avec la fin de la pandémie.
Banques américaines : l’amélioration de l’efficacité pendant 20 ans a permis de limiter les dépenses autres que les intérêts
Dépenses trimestrielles totales, autres que les intérêts, des banques américaines, en pourcentage de l’actif total, du premier trimestre de 2001 au deuxième trimestre de 2021
Source: Federal Deposit Insurance Corp., juillet 2021.
Pendant la pandémie, les banques ont considérablement accéléré l’adoption de technologies de pointe. Avec la fermeture des succursales pendant de longues périodes, les clients qui par le passé s’y rendaient ont été dirigés vers des moyens mobiles, ce qui a accéléré l’adoption du numérique.
De plus, grâce au déploiement rapide du programme de protection des salaires mis en place par le gouvernement, de nombreuses banques ont utilisé de nouvelles technologies pour accélérer l’octroi de prêts commerciaux. Pour finir, les banques continuent d’investir dans les technologies de soutien, comme l’automatisation des processus, afin de simplifier les tâches. Nous pensons que cette tendance se poursuivra et il est probable que les banques chercheront à réduire encore leurs coûts et à fermer plus de succursales au cours des prochaines années.
Mis à part les progrès technologiques, la tendance à long terme en matière de regroupement est un autre facteur d’amélioration de l’efficacité du secteur. Après une pause au plus fort de la pandémie, l’activité de fusion et acquisition a fortement augmenté. En fait, au cours des huit premiers mois de 2021, 18 fusions ou acquisitions ont eu lieu dans le segment bancaire, chaque transaction ayant une valeur de plus de 500 millions de dollars. Selon S&P Capital IQ, il s’agit du nombre le plus élevé de transactions de cette valeur depuis 1998, année pendant laquelle 24 transactions de ce type avaient été annoncées1.
Souvent, grâce à ces transactions, l’acquéreur peut éliminer plus de 30 % des coûts de base de l’institution achetée, selon notre expérience; cette imposante efficacité opérationnelle stimule habituellement l’augmentation des bénéfices de l’acquéreur. Comme il reste près de 5 000 banques aux États-Unis2, les fusions et acquisitions ont encore un bel avenir et devraient continuer de créer des occasions de placement intéressantes.
Les données fondamentales des banques devraient s’améliorer
Nous pensons que la poursuite de la reprise économique qui a suivi le recul causé par la pandémie soutiendra clairement les fondamentaux et les bénéfices des banques. Pour les investisseurs, le secteur bancaire continue d’offrir des occasions intéressantes, car le cours des actions des banques reste, à notre avis, faible par rapport aux moyennes historiques, et la performance de ces actions est inférieure à celle des indices plus larges.
Le cours-valeur comptable des actions des banques était de 1,28 au 30 septembre 2021, ce qui représente une importante décote par rapport à la moyenne à long terme de 1,61, si l’on prend en compte les données observées depuis le milieu des années 19903. Malgré les importantes difficultés liées à la pandémie, le secteur est resté rentable dans l’ensemble en 2020 et la valeur comptable a augmenté. La croissance de la valeur comptable s’est également accélérée au premier semestre de 2021, en raison de la réduction des exigences en matière de provisionnement. Nous pensons que la tendance devrait durer en 2022.
De plus, les actions des banques se négociaient récemment à environ 63 % du cours-bénéfice prévisionnel de l’ensemble du marché4. De plus, nous croyons que les prévisions de bénéfices pourraient être revues à la hausse si l’économie continue de se redresser, compte tenu du rebond du chiffre d’affaires attribuable à l’accélération de la croissance des prêts et à l’augmentation des taux d’intérêt dans les années à venir. Ensemble, ces tendances sont de bon augure pour les actions des banques.
1 « Wave of large-scale US bank M&A reaches highest level in 23 years » S&P Capital IQ, 27 septembre 2021. 2 Federal Deposit Insurance Corp., au 30 juin 2021.
3 FactSet, au 30 septembre 2021 – indice SNL U.S. Bank par rapport à sa moyenne datant du 31 décembre 1994. L’indice SNL U.S. Bank suit toutes les grandes banques de change couvertes par SNL. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. 4 FactSet, au 30 septembre 2021. Le pourcentage de 63 % représente un cours-bénéfice de 12,58 pour l’indice composé S&P 1500 Banks, alors qu’il est de 20,12 pour l’indice S&P 500. L’indice composé S&P 1500 Banks suit le rendement des sociétés bancaires à grande et à moyenne capitalisation cotées en bourse aux États-Unis. L’indice S&P 500 suit le rendement de 500 des plus grandes sociétés inscrites en bourse aux États-Unis. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.
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