La route vers zéro émission nette : Moment macroéconomique
La COP26 nous fait réfléchir tant aux dépenses considérables qu’aux avantages économiques potentiellement encore plus grands de la transition vers une économie verte au cours des prochaines décennies. Nous gardons également à l’esprit les difficultés persistantes des chaînes d'approvisionnement mondiales ainsi que le fait que la Réserve fédérale américaine pourrait être amenée à changer de ton (et de position) dans les mois à venir.
La transition énergétique ne sera pas donnée
Nous avons suivi de près les événements de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) de 2021, notamment en raison de l'un de ses principaux objectifs : « assurer le zéro net mondial d'ici le milieu du siècle et maintenir 1,5 degré à portée de main ». Nous avons écrit sur le resserrement de l'offre sur le marché pétrolier et les implications que la hausse des prix de l'énergie peut avoir sur le consommateur et l'économie au sens large. Un autre aspect de cette tendance est que le sous-investissement dans les énergies sales a permis d'allouer davantage de capitaux à la transition vers les énergies propres.
Même si les investissements dans les énergies propres ont augmenté, il est de plus en plus clair que cela ne suffit pas. Selon Bloomberg, en 2020, 501 milliards de dollars ont été dirigés vers la décarbonisation, dont 304 milliards spécifiquement alloués aux sources d'énergie renouvelables, ce qui est encore loin de ce qui sera nécessaire pour atteindre une économie zéro émission nette d'ici 2050. Il est clair que l’atteinte de ce but commence par une transition énergétique : plus des trois quarts des gaz à effet de serre sont liés à l'énergie, le reste provenant de l'agriculture, de l'utilisation des sols et d'autres sources non énergétiques. L'Association internationale de l'énergie estime que pour atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050, les investissements annuels dans les énergies propres à l'échelle mondiale devront atteindre environ 4 000 milliards de dollars. Une démarche visant à augmenter agressivement les capitaux dans ce domaine aurait sans aucun doute un impact sur la croissance : les recherches du FMI ont prouvé empiriquement que les multiplicateurs économiques des investissements dans les énergies vertes sont plus élevés que ceux des investissements non écologiques et que les investissements dans ce domaine ont également un impact plus important à long terme.
Nous savons que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) jouent un rôle de plus en plus important dans la formulation des perspectives d'investissement. Nous ne manquerons donc pas de garder un œil sur la transition énergétique et d'écrire davantage sur ses impacts potentiels sur la croissance mondiale dans un avenir proche.
Investissements records dans la transition énergétique en 2020
Investissements mondiaux dans la transition énergétique (milliards de dollars américains)
Source: BloombergNEF, 2021.
Les chaînes d'approvisionnement peuvent-elles revenir à la normale?
Qu’est-ce que les inscriptions au chômage, la hausse des prix, le logement, l’industrie automobile et les frais de transport ont en commun? Pour les économistes, ils sont tous liés à un thème essentiel qui a été au cœur des variations irrégulières des scénarios de base des perspectives macroéconomiques et, par extension, des thèmes d'investissement: les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, l'un de nos principaux points d'ancrage macroéconomiques.
Dans notre cas, ces perturbations affectent nos perspectives de deux manières. Premièrement, les ruptures dans la chaîne d'approvisionnement ont exercé une pression à la hausse sur les prix, comme en témoignent la persistance d'une inflation élevée et le fait que les principales banques centrales commencent à se demander dans quelle mesure cette inflation est réellement transitoire. Deuxièmement, l'incapacité de recevoir réellement le produit vendu pourrait effectivement limiter la croissance.
Nous ne nous attendons pas à un dénouement uniforme et simultané de toutes les perturbations et, dans certains cas, comme les jours au port, il y a eu des revirements par rapport à ce qui semblait être des tendances encourageantes; cependant, les progrès de certains indicateurs méritent d'être surveillés. Plus précisément:
- Plusieurs ports ont commencé à allonger leurs heures d'ouverture. Les progrès concernant les temps d'attente dans les principaux ports se sont avérés irréguliers, des baisses prometteuses ayant été récemment inversées, mais un mouvement dans ce domaine serait à nouveau le bienvenu.
- La fabrication de puces à Taïwan a commencé à s'améliorer, ce qui sera un soulagement dans des domaines tels que l’industrie automobile.
- Le stock des maisons neuves à vendre est revenu à un niveau équilibré (les ventes de maisons sont élevées et ont augmenté)
Il est encore tôt, mais la suppression d’allocations de chômage pourrait atténuer la dynamique actuelle du marché du travail au cours des prochains mois.
Les navires restent le nœud dans la chaine d’approvisionnement
Nombre de jours moyen à l’ancre et au quai du port de Los Angeles (moyenne mobile de 7 jours)
Source : Port de Los Angeles, Macrobond, Gestion de placements Manuvie, au 8 novembre 2021.
La Fed pourrait faire volte-face
Nous croyons que la Réserve fédérale américaine (et la plupart des banques centrales) devra changer son ton plus optimiste/confiant pour en adopter un plus concilient/prudent au début de 2022; en fait, selon nous, il est tout à fait possible que la Fed ne procède à aucune hausse de taux en 2022. Pourquoi?
- Au premier semestre 2022, les données relatives à la croissance semblent vouloir être faibles et décevantes. Des indices PMI en baisse, des mesures de relance budgétaire agissant comme un facteur défavorable, une activité de consommation peu inspirante, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement limitant la reconstitution des stocks et une Chine pesant sur le commerce mondial constituent notre base de référence. La seconde moitié de 2022 devrait être mieux avec l'accélération des dépenses d'investissement, mais nous serons encore loin d’une croissance économique de libération (« escape velocity ») que beaucoup espéraient l'année dernière.
- Nos prévisions en matière d'inflation suggèrent que même si les perturbations de la chaîne d'approvisionnement restent élevées, les pressions inflationnistes s'estomperont rapidement en 2022 (en particulier du côté des biens), ce qui signifie qu'il sera moins urgent de s'attaquer à l'inflation. Plus important encore, l'inflation qui persistera restera probablement mondiale et liée à l'offre, ce qui signifie qu'elle n'est pas particulièrement sensible à la politique des taux d'intérêt et qu'il est donc peu probable qu'elle suscite une réaction des banques centrales.
- Les courbes de rendement n'ont pas bien réagi au resserrement de la politique mondiale et se sont aplaties, notamment pour des pays comme le Canada et le Royaume-Uni. Depuis juin, les marchés américains ont anticipé des hausses de taux à plus court terme tout en prévoyant moins de hausses de taux au total. Pourtant, les rendements à l'extrémité longue de la courbe sont en baisse, ce qui suggère une baisse de l'enthousiasme à l'égard d'un changement de paradigme pour la croissance à long terme. Cela réduit les options pour la Fed (et pour d’autres banques centrales) et suggère que le marché considère de plus en plus que l'activité des banques centrales se rapproche de l'erreur politique.
Cette potentielle volte-face pourrait ne pas se produire avant le début de 2022, car il y a encore du chemin à parcourir. Lors de la réunion du FOMC de septembre, la moitié des membres du comité envisageaient une hausse des taux en 2022 et plusieurs d'entre eux souhaitaient une réduction plus rapide d’achats d’obligations. Pendant ce temps, l'inflation reste inconfortablement élevée, les conditions financières sont souples et le dollar américain se comporte plutôt bien. Pour couronner le tout, le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, arrive bientôt à terme, au moment où le discours sur les pressions inflationnistes prend un ton de plus en plus politique.
Convaincre le marché qu'elle change effectivement de vitesse pourrait donc s’avérer un défi pour la Fed. Le président Powell peut s'appuyer sur les canaux de communication traditionnels et continuer à souligner la nature temporaire de l'inflation et le fait que les banques centrales ne doivent pas réagir de manière excessive aux chocs d'offre transitoires. Mais, en fin de compte, il faudrait peut-être un changement dans leurs projections pour que la courbe s'accentue de manière significative, et il est peu probable que cela se produise avant que les données économiques américaines ne dévient de leur trajectoire de manière plus visible. La Fed pourrait également ralentir le rythme de sa réduction d’achats d'actifs pour envoyer un message, une option qu'elle a laissée ouverte lors de l'annonce de la réduction en novembre, bien qu'il s'agisse probablement d'un dernier recours. Finalement, il y a la possibilité qu'à l'expiration de son mandat en février, le président Powell soit remplacé par une personne considérée comme beaucoup plus conciliante (« dovish ») et axée sur le travail.
Si et quand cette volte-face se produit, nous croyons que cela supporterait l'idée que le cycle peut être prolongé, que les courbes de rendement peuvent s’accentuer à nouveau et que les secteurs cycliques reviendront en faveur. D'ici là, la route pour ceux étant positionnés pour bénéficier de ces éléments pourrait être plus cahoteuse.
Les courbes de rendements s’aplatissent à l'échelle mondiale
Différence entre le taux à 30 ans et celui à 2 ans (points de base)
Source: Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 8 Novembre 2021.
Renseignements importants
Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement du portefeuille. Le nouveau coronavirus (COVID-19) perturbe ainsi considérablement les activités commerciales à l’échelle mondiale. Une crise sanitaire ainsi que des épidémies et pandémies futures pourraient avoir, sur l’économie mondiale, des répercussions qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques préexistants, qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.
Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.
Les renseignements fournis ne tiennent pas compte de la convenance des placements, des objectifs de placement, de la situation financière ni des besoins particuliers d’une personne donnée. Nous vous invitons à évaluer la convenance de tout type de placement à la lumière de votre situation personnelle et à consulter un spécialiste, au besoin.
Le présent document est réservé à l’usage exclusif des personnes ayant le droit de le recevoir aux termes des lois et des règlements applicables des territoires de compétence; il a été produit par Gestion de placements Manuvie et les opinions exprimées sont celles de Gestion de placements Manuvie au moment de la publication, et pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les renseignements et analyses aux présentes aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion de placements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, à leur exactitude, à leur utilité ou à leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation de ces renseignements ou analyses. Le présent document peut comprendre des prévisions ou d’autres énoncés de nature prospective portant sur des événements futurs, des objectifs, des stratégies de gestion ou d’autres prévisions, et n’est à jour qu’à la date indiquée. Les renseignements fournis dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés des capitaux, sont fondés sur la conjoncture, qui évolue au fil du temps. Ces renseignements peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant les marchés ou pour d’autres motifs. Gestion de placements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements.
Ni Gestion de placements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants et employés n’assument de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document. Tous les aperçus et commentaires sont de nature générale et ponctuelle. Quoiqu’utiles, ces aperçus ne remplacent pas les conseils d’un spécialiste en fiscalité, en placement ou en droit. Il est recommandé aux clients de consulter un spécialiste qui évaluera leur situation personnelle. Ni Manuvie, ni Gestion de placements Manuvie, ni leurs sociétés affiliées, ni leurs représentants ne fournissent de conseils dans le domaine de la fiscalité, des placements ou du droit. Le présent document a été préparé à titre informatif seulement et ne constitue ni une recommandation, ni un conseil professionnel, ni une offre, ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, relativement à l’achat ou à la vente d’un titre ou à l’adoption d’une stratégie de placement, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie. Aucune stratégie de placement ni aucune technique de gestion des risques ne peuvent garantir le rendement ni éliminer les risques. La diversification ou la répartition de l’actif ne sont pas garantes de profits et n’éliminent pas le risque de perte. À moins d’indication contraire, toutes les données proviennent de Gestion de placements Manuvie. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs.
Gestion de placements Manuvie
Gestion de placements Manuvie est le secteur mondial de gestion de patrimoine et d’actifs de la Société Financière Manuvie. Nous comptons plus de 100 ans d’expérience en gestion financière au service des clients institutionnels et des particuliers ainsi que dans le domaine des régimes de retraite, à l’échelle mondiale. Notre approche spécialisée de la gestion de fonds comprend les stratégies très différenciées de nos équipes expertes en titres à revenu fixe, actions spécialisées, solutions multiactifs et marchés privés, ainsi que l’accès à des gestionnaires d’actifs spécialisés et non affiliés du monde entier grâce à notre modèle multigestionnaire.
Le présent document n’a été soumis à aucun examen de la part d’un organisme de réglementation des valeurs mobilières ou autre et il n’a été déposé auprès d’aucun organisme de réglementation. Il peut être distribué par les entités de Manuvie ci-après, dans leurs territoires respectifs. Des renseignements supplémentaires sur Gestion de placements Manuvie sont accessibles sur le site www.manulifeim.com/institutional/ca/fr
Australie : Hancock Natural Resource Group Australasia Pty Limited, Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Brésil : Hancock Asset Management Brasil Ltda. Canada : Gestion de placements Manuvie limitée, Distribution Gestion de placements Manuvie inc., Manulife Investment Management (North America) Limited et Marchés privés Gestion de placements Manuvie (Canada) Corp. Chine : Manulife Overseas Investment Fund Management (Shanghai) Limited Company. Espace économique européen Manulife Investment Management (Ireland) Ltd., qui est habilité et régie par l’organisme Central Bank of Ireland. Hong Kong : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Indonésie : PT Manulife Aset Manajemen Indonesia. Japon : Manulife Investment Management (Japan) Limited. Malaisie : Manulife Investment Management (M) Berhad 200801033087 (834424-U). Philippines : Manulife Investment Management and Trust Corporation. Singapour : Manulife Investment Management (Singapore) Pte. Ltd. (société inscrite sous le numéro 200709952G). Corée du Sud : Manulife Investment Management (Hong Kong) Limited. Suisse : Manulife IM (Switzerland) LLC. Taiwan : Manulife Asset Management (Taiwan) Co., Ltd. Royaume-Uni : Manulife Investment Management (Europe) Limited, qui est habilitée et régie par l’organisme Financial Conduct Authority. États-Unis : John Hancock Investment Management LLC, Manulife Investment Management (US) LLC, Marchés privés Gestion de placements Manuvie (États-Unis) SARL et Hancock Natural Resource Group, Inc. Vietnam : Manulife Investment Fund Management (Vietnam) Company Limited.
Gestion de placements Manuvie, le M stylisé et Gestion de placements Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence.
1916092