Incidences à court terme envisageables sur la performance du secteur agricole
L’économie mondiale est ressortie de ce qui aura été, espérons-le, le pire moment de la pandémie de COVID-19, alors que la demande refoulée des consommateurs s’est enflammée juste avant de se heurter au sévère resserrement de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Notre rapport décrit la manière dont l’invasion de l’Ukraine par la Russie est venue exacerber cette situation en poussant l’inflation à des sommets inégalés depuis plusieurs décennies. Il traite également des répercussions probables de cette conjoncture économique sur le rendement des placements dans le secteur agricole.
L’inflation s’avère répandue dans différentes régions. Elle persiste plus longtemps et atteint des sommets plus élevés que ce que les experts anticipaient, forçant les banques centrales à enclencher un cycle de resserrement marqué et soudain des politiques monétaires. Il s’ensuit un risque nettement plus élevé de récession mondiale à court terme, les banques centrales étant confrontées à la tâche très délicate de tempérer l’inflation qui atteint des sommets historiques sans pour autant pousser les économies à la récession. Bien que cette conjoncture économique présente à la fois des défis et des occasions pour le secteur agricole, les perspectives de croissance découlant d’une demande sous-jacente fondamentalement robuste et les rendements du secteur en contexte inflationniste par le passé devraient lui permettre de surmonter les défis qui se posent à court terme. Malgré une panoplie d’enjeux liés à la production, y compris la hausse du coût des intrants, les intempéries et les conditions climatiques ainsi que les tensions géopolitiques, les données fondamentales indiquent que la demande sous-jacente continuera à tirer parti de la hausse des revenus dans les pays en développement. Il en résultera vraisemblablement une croissance forte et soutenue de la consommation d’aliments et de la demande pour les produits agricoles. Les experts s’attendent à ce que ces derniers contribuent à perpétuer l’historique de rendement de cette catégorie d’actif, jusqu’ici relativement stable, et lui permettent de demeurer une option attrayante pour les investisseurs dans le contexte peu propice à la prise de risques qui prévaut actuellement.
La hausse du coût des intrants entrave la profitabilité des exploitants agricoles
Indice mensuel des prix à la production des principales catégories de dépenses d’exploitation du secteur agricole (janvier 2015 = 1)
L’un des principaux défis auxquels est confronté le secteur agricole aujourd’hui est la hausse effrénée des coûts des intrants, ce qui est susceptible de nuire à la profitabilité du secteur à court terme et de miner la confiance des agriculteurs américains. Les prévisions du département de l’Agriculture des États-Unis quant aux coûts de production du maïs et du soya pour la campagne agricole 2022 signalent une hausse du coût de certains entrants essentiels à la production, y compris le carburant et l’énergie, les produits chimiques et les engrais. Ensemble, ces trois principales catégories de coûts représentent une part appréciable des dépenses d’exploitation de plusieurs cultures importantes, dont le maïs (60,0 %), le soya (49,0 %) et le blé (61,0 %). Il est prévu que ces coûts augmentent de 8,6 % pour le maïs, de 7,7 % pour le soya et de 8,4 % pour le blé au cours de l’année 2022. Le coût de l’engrais était déjà en hausse en raison des restrictions au commerce imposées par la Chine sur les exportations de fertilisants en 2021 et s’est enflammé au début de 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Russie est un important fournisseur d’engrais à l’échelle planétaire. Les sanctions et les restrictions qui lui ont été imposées suivant le conflit ont eu l’effet de diminuer substantiellement l’offre mondiale de fertilisants. Plus récemment, les pressions exercées par le coût de l’engrais semblent commencer à s’atténuer alors que les prix aux États-Unis, en proie à de récentes flambées, retombent – un phénomène largement attribuable à l’écroulement de la demande chez les agriculteurs rebutés par les prix élevés. Ceux-ci ont tenté de pallier les coûts élevés des intrants au moyen de nombreuses mesures, notamment en optant pour des cultures qui requièrent moins d’engrais et en réduisant les autres intrants, ce qui n’est pas sans compliquer les prévisions en matière de rendement des cultures pour l’année commerciale à venir.
Les prix des principales cultures demeurent élevés aux États-Unis
Prix des cultures aux États-Unis sur une base mensuelle (prix nominal, en $/boisseau))
Partout sur la planète, les prix des cultures ont connu des hausses considérables au cours des deux dernières années, principalement en raison des perturbations sur le plan de l’offre. Ces soubresauts sont venus gruger les réserves. Les marchés agricoles demeurent serrés, et cette situation perdurera vraisemblablement. Alors que l’hémisphère nord entame l’année commerciale 2022-2023, on prévoit que les réserves des principales cultures (mesurées selon le ratio stocks-utilisation) demeureront basses. Ce resserrement du marché a permis aux prix des cultures américaines de demeurer élevés depuis la fin 2020 : le maïs et le soya représentent 53 % des recettes monétaires anticipées pour l’ensemble des cultures en 2022 (soit 131 G$ sur un total de 249 G$), frôlant des sommets historiques que nous n’avions pas vus depuis le boom des produits de base de 2012-2013. Le blé, la troisième plus importante culture sarclée sur le plan des recettes monétaires, affichait à la fin de 2021 son prix trimestriel moyen le plus élevé des neuf années précédentes, avant d’atteindre de nouveaux sommets en février 2022 dans la foulée du conflit opposant l’Ukraine à la Russie.
Le prix élevé des cultures pourrait contribuer à compenser la hausse du coût des intrants
Corrélation entre l’indice des prix des produits agricoles et l’indice des coûts de 2013 à 2022
Au cours de la dernière décennie, les prix des produits agricoles ont pour la plupart suivi la cadence de la hausse des coûts des intrants, comme en fait foi la corrélation qu’on observe entre les indices des prix des produits agricoles et du coût des principales catégories d’intrants, y compris l’énergie, les produits chimiques et les engrais, la machinerie et le transport. Cette corrélation positive démontre bien qu’historiquement, le prix des cultures a su s’adapter à la hausse du coût des intrants, et elle laisse présager que les agriculteurs seront en mesure de refiler au moins une partie de la facture à leurs clients en haussant leurs prix suite à la récente flambée des coûts de manière à préserver, dans une certaine mesure, leurs marges bénéficiaires, offrant ainsi aux investisseurs un peu de répit face à l’inflation qui a cours. S’il est à prévoir qu’au cours des quelques années à venir, les prix des principales cultures retomberont par rapport aux niveaux élevés qui prévalent actuellement au fur et à mesure que les contraintes qui pèsent sur la chaîne d’approvisionnement seront levées et que les marchés mondiaux retrouveront l’équilibre, nous nous attendons à ce que les prix se stabilisent à des niveaux légèrement élevés par rapport aux cours historiques. Les prix des cultures se maintiendront à ces niveaux relativement élevés alors même que les échanges commerciaux se régularisent et que les coûts des intrants tels que l’énergie et le transport demeurent à la hausse plus longtemps. Bien que le marché, toujours extrêmement serré, présente quelques signes de relâchement, il faudra vraisemblablement encore un certain temps pour que les marchés retrouvent l’équilibre, ce qui laisse le secteur agricole en position particulièrement vulnérable face aux éventuelles perturbations et offre des perspectives de revenus encourageantes aux investisseurs du secteur des terres agricoles. En outre, la demande accrue pour les solutions climatiques fondées sur la nature générera sans doute une nouvelle avenue de croissance pour les terres agricoles exploitées de manière durable et devrait jouer un rôle de plus en plus important pour cette catégorie d’actif en contribuant à dégager de solides rendements. Nous sommes d’avis que l’agriculture constitue toujours un secteur particulièrement bien placé pour résister à la cyclicité à court terme, à la volatilité et à l’incertitude qui caractérisent les marchés à l’heure actuelle.
Renseignements importants
Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement des fonds. Par exemple, le nouveau coronavirus (COVID-19) a considérablement perturbé les activités commerciales à l’échelle mondiale. Les répercussions d’une crise sanitaire ainsi que d’autres épidémies et pandémies qui pourraient survenir à l’avenir pourraient avoir des répercussions sur l’économie mondiale qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques politiques, sociaux et économiques préexistants. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.
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